Enquète sur le Centre Pastoral Halles Beaubourg

 

Le CPHB a réalisé une enquête sociologique au mois de février 2000, en distribuant un questionnaire au cours de la célébration. Voici les premiers éléments de synthèse.

Qui fréquente le Centre Pastoral ?

- Des femmes (58,5 %) plus que des hommes (41,5 %) - c'est le lot de toutes les églises. Le phénomène est plutôt moins accentué chez nous.
- Des personnes qui viennent de toute la Région Parisienne : les arrondissements limitrophes (1er au 4ème arrondissement), correspondant au territoire d'une paroisse, représentent à peine le cinquième de la communauté du dimanche (18,5 %). Les autres viennent de plus loin dans Paris (51 %) et de banlieue (23,5 %). La communauté de Saint Merri n'est pas une communauté territoriale mais une communauté affinitaire.
- Un public socialement et culturellement plutôt élitaire mais pas élitiste: plus de la moitié (53 %) appartiennent aux catégories socio-professionnelles favorisées (dirigeants, cadres supérieurs, professions libérales, etc...) Et près de neuf sur dix (89 %) ont fait des études supérieures. Cet état de fait est perceptible dans les célébrations (niveau des prises de parole, centres d'intérêt, discussions à la sortie, etc.), et quelques personnes le déplorent explicitement dans le questionnaire. Même si ce côté élitaire ne s'accompagne pas de positions élitistes, mais au contraire d'une ouverture reconnue par tous aux plus faibles, aux plus pauvres, aux étrangers, etc...

Sur l'ensemble de ces critères (sexe, habitat, niveau social, niveau d'étude) le recrutement est relativement proche de ce qu'il était dans le CPHB des origines (mesuré lors d'une précédente enquête en 1986).

En revanche il y a un critère sur lequel l'évolution est sensible, c'est celui du vieillissement de la population. Pourtant la moitié des personnes interrogées ne fréquentaient pas le CPHB il y a 15 ans. En d'autres termes, les partants - assez nombreux - n'ont pas été remplacés forcément par des plus jeunes. La "culture Saint Merri" tend à devenir une culture de génération.
Le paradoxe est que cette stabilité de recrutement sociologique a coïncidé avec un réel renouvellement des effectifs : la moitié (48 %) des personnes présentes aujourd'hui a commencé à fréquenter le CPHB du temps de Xavier de Chalendar (il y a plus de 12 ans), le quart (25,5 %) du temps d'Antoine Delzant (il y a entre 5 et 12 ans), et le dernier quart (26 %) depuis l'arrivée de Nicolas Guérin.

Dernière caractéristique de notre public : une fréquentation dominicale très souple. Les assidus, qui viennent tous les dimanches, ne représentent que 46,5 % des participants. Les intermittents (un dimanche sur deux environ) pèsent 24,5 %, les occasionnels (un dimanche sur trois ou quatre) 14 %, et les participants accidentels (plus rarement) 11,5 %. Cette liberté est à la fois une richesse, et une difficulté pour le CPHB.

Connaissance et pratique des activités du CPHB

La connaissance de l'existence des nombreuses activités qui gravitent autour de Saint Merri est dans l'ensemble assez bonne. Elle varie de 60 % (le groupe de réflexion sur l'art contemporain) à 90 % (les concerts de l'Accueil musical).
L'existence, mais pas toujours le contenu : par exemple pour les groupes, on trouve un nombre important de gens qui, tout en connaissant le nom, ne savent pas exactement ce qu'on y fait ou ce dont il s'agit. En d'autres termes, les annonces au micro, telles qu'elles sont faites aujourd'hui, assument bien la visibilité des activités, mais fonctionnent trop souvent sur le mode de l'implicite : elles n'annoncent que les derniers événements ou changements, elles oublient de redire les fondamentaux : qui fait quoi, où, comment et pourquoi.

Entre savoir et faire, il y a souvent un pas considérable. 28 % ont déjà effectivement participé au cours de ces deux dernières années à un groupe de réflexion, et 19 % à un groupe d'action (ce sont d'ailleurs souvent les mêmes personnes). Les chiffres concernant directement la célébration sont à la fois plus forts (40 % ont déjà donné la communion) et plus faibles (16 % ont déjà préparé la célébration du dimanche, et 14 % pris la parole au micro). Sur ces deux points, on note une baisse préoccupante de l'implication par rapport à l'enquête de 1986, où les chiffres étaient respectivement de 28 % et 26 % !). Quant à la participation directe à la vie de la communauté, elle a été évaluée à trois niveaux : la participation financière (en dehors de la quête) : 54 % seulement contribuent, alors que l'enjeu est considérable. L'assistance aux assemblées générales de début et de fin d'année : 37,5 %. Et l'appartenance à l'équipe pastorale : par définition, cette activité concerne peu de personnes, mais la préoccupation vient plutôt de l'avenir : 1 % seulement sont prêts à se présenter un jour, et 5,5 % à se présenter "éventuellement".

La communauté n'est pas constituée que de "consommateurs passifs". Beaucoup d'activités touchent un nombre considérable de personnes. Mais quand il s'agit de s'engager beaucoup plus fortement ou de prendre des responsabilités (préparation du dimanche, équipe pastorale, etc...) les chiffres s'effondrent : il y a toujours à Saint Merri des gens pour participer, mais il n'y a pas assez de monde pour assumer. La question de la relève reste entière.

 

Suite de la rubrique chant