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Dimanche 7 avril
2013
2ème Dimanche de Pâques
" Beaucoup de signes se réalisaient dans le peuple"
Lectures
• Livre des Actes des Apôtres (Ac 5, 12-16)
• Apocalypse de saint Jean (Ap 1, 9-11a.12-13.17-19)
• Apparitions de Jésus (Jn 20, 19-31)
Bonjour
Bienvenue à vous tous et tout particulièrement à
vous qui êtes de passage ou qui êtes plus ou moins nouveau
dans notre communauté. Si vous êtes dans ce cas, nous serons
heureux de parler avec vous à la fin de notre célébration.
Les textes d'aujourd'hui, évangile de Jean, extrait de l'apocalypse
de Jean, et actes des apôtres de Luc, parlent tous du temps juste
après la résurrection. Pour Luc, tout se passe en un jour.
C'est à dire que l'expérience des apôtres est hors
du temps, au delà de l'histoire. Elle est faite de signes, de présences
et de témoignages. Jean dit bien leur intention : "il y a
eu beaucoup d'autres signes, mais ceux là ont été
écrits afin que vous croyez et que vous ayez la vie". Il évoque
l'incrédulité de Thomas. Et d'ailleurs la vision de Jean
est qu'il lui faut écrire sur ce qui est arrivé et sur ce
qui reste à venir, sur ce qui est en train d'advenir. Luc de son
coté récapitule la vie de la communauté, son parti
pris est davantage l'idéal de la communauté et les signes
qu'elle donne, que la réalité vécue, avec la peur
et l'incrédulité. Et c'est un peu aussi notre réalité.
Nous avons donc choisi de lire ces textes dans l'ordre inverse du déroulement
classique de la messe, en espérant choquer personne d'abord l'Evangile
pour finir par les actes. Parce que cela nous paraît plus proche
de l'expérience des signes, des présences, des témoignages
qui sont donnés, plus proche de la chronologie de la prise de conscience
des apôtres et donc peut-être de la nôtre.
Dans la préparation, nous nous sommes dit que ces signes et présences,
aussi difficiles soient-ils à discerner, sont des provocations
à croire, des propositions pour la foi. Il faut écrire,
il faut en parler. Entrer en relation, parler, c'est la bonne nouvelle,
le signe de la présence de Dieu et de sa paix. L'évangile
insiste d'ailleurs sur "recevoir la paix" et sur "remettre
les péchés". Demander pardon et pardonner ne supposent-ils
pas d'entrer en relation et de donner un sens à l'histoire vécue
? Pardonner, n'est-ce pas en définitive croire en l'autre, et cesser
d'être incrédule ?
C'est pourquoi nous vous proposerons tout à l'heure un échange
en petits groupes pour parler de ces signes, présences, témoignages
qui permettent de croire à la Vie et de croire qu'Il est vivant
pour nous aujourd'hui.
Jacques Debouverie
Apparitions de Jésus à
Thomas et aux disciples
Avant de croire, Thomas a voulu voir. Ce qui lui a valu une certaine célébrité.
Mais est-ce si anormal ? Après la croix, la résurrection
ne va pas de soi. D’ailleurs les autres disciples, eux aussi, avaient
vu les plaies, avant de se réjouir de la présence du Seigneur.
Jésus ne fait pas de reproche à Thomas, et son message «
Heureux ceux qui croient sans avoir vu », n’est-ce pas finalement
plutôt à nous qu’il s’adresse ?
Dans le texte de Jean que nous lisons aujourd’hui, il y a beaucoup
plus que l’incrédulité de Thomas. Jésus franchit
les verrous et les remparts de la peur des disciples, de nos peurs, Il
leur insuffle l’Esprit et les envoie en mission (Il nous envoie
en mission) pour porter Sa paix et la bonne nouvelle du pardon de Dieu.
Le Christ ressuscité est bien le Jésus que ses disciples
ont connu et suivi, Il est le même, mais il n’est pas tout
à fait pareil. Sa présence au monde va maintenant s’affirmer
par le témoignage de ceux qui ont été choisis pour
la mission, pour assurer cette présence nouvelle et atteindre toutes
les nations, sans limite d’aucune sorte. Lors des épisodes
d’apparition de Jésus après la Résurrection,
les disciples ont toujours une difficulté à le reconnaître.
S’il est bien toujours le même, il est aussi présent
autrement.
C’est ainsi que l’auteur de l’Apocalypse nous parle
du Christ dans la gloire, passé de ce monde au Royaume. Notons
que sa vision se situe aussi un dimanche, que l’expression «
Comme un fils d’homme », est un titre messianique, repris
de Daniel. Il s’affirme comme le vivant : c’est bien le Christ
qui se manifeste. L’Esprit est présent et Jean reçoit
une mission. La similitude avec l’Evanile est presque parfaite.
Croire sans avoir vu : sur quoi se fonde donc notre foi ? Elle tient
au témoignage de ceux qui ont cru avant nous, à commencer
par les Apôtres, témoignage repris par toute la longue chaine
qui est arrivée jusqu’à nous. Ces témoignages
évidemment s’appuient sur les écrits que nous ont
laissés ceux qui avaient vu, ils s’expriment aussi par la
parole. Mais la parole ne suffirait pas, s’il n’y avait des
témoignages de vérité qui expriment dans les faits
que les critères de vie qui sont ceux du Royaume ne sont pas ceux
du monde. Des témoignages qui apportent des joies, des bonheurs,
des vérités qui ne sont pas ceux du monde.
Les croyants qui se réunissaient avec les Apôtres dans l’enthousiasme,
sous la colonnade de Salomon, « n’avaient pas vu »,
eux non plus, Jésus ressuscité. Ils « croyaient sans
avoir vu » car ils étaient sensibles à des signes,
des signes qui touchent les hommes et les femmes au cœur de leur
vie. Si Jésus ressuscité est vivant, Il se manifeste à
nous aussi par des signes, portés par des témoins. Soyons
nous mêmes porteurs de ces signes. Mais sachons aussi les distinguer
et les reconnaître.
Guy Ringwald
Partage en petits groupes sur la question :
Quelles présences nous font croire
Aujourd'hui au Christ Vivant ?
Méditation à la manière
d’une prière eucharistique
Dieu notre père, c’est le Jour du Seigneur, c’est ton
Jour. Il est donc juste et bon de te remercier.
Te rendre grâce d’abord pour ce monde dans lequel nous vivons,
le monde dont nous faisons partie et qui est très souvent beau
et agréable à vivre. Un monde que tu as mis dans nos mains
pour le rendre, par notre travail attentif et attentionné, bon
et délicieux pour tous.
Nous te remercions aujourd’hui pour tous les signes qui nous parlent
de toi et de ton Fils, Jésus, le Vivant.
Pour toutes ces présences silencieuses qui signalent le chemin
de ton Fils.
Pour toutes ces présences provocatrices qui nous réveillent
à coup de gueule et nous empêchent de tourner en rond.
Pour toutes ces présences discrètes et efficaces qui agissent,
faisant vivre ceux qui ont le plus besoin.
Nous te remercions surtout pour la présence de ton fils parmi nous,
image vivante de ton amour pour tous les hommes.
Pour Lui et par lui nous te louons et nous te chantons.
Voir et croire. Voir, nous l’avons vu, ton Fils, notre Seigneur
Jésus, cloué sur la croix. Nous ne pouvons pas l’ignorer.
Voir et entendre : nous voyons et nous entendons tous ceux qui, comme
Jésus, sont cloués sur leurs croix d’exploitation,
de misère et de souffrance. Croire, nous croyons que ton Esprit
a fait du crucifié le Vivant, le Ressuscité. Ainsi, nous
te demandons la présence de ton Esprit parmi nous de telle sorte
que ce pain et ce vin soient les signes visibles du Corps et du Sang de
ton Fils, notre Christ et Seigneur.
Nous faisons le mémorial de ton Fils, notre Seigneur. Non pas seulement
le mémorial de quelqu’un qui fut mort, mais aussi de celui
qui est vivant, le Vivant. Et nous attendons qu’il revienne, dans
la joie d’une intense espérance.
Qui rêve encore de vacances, Dieu notre Père ? Chaque semaine,
tous les jours apportent leur lot de désillusions et de dégoût.
Commençons par le commencement. Que ton Esprit fasse de tous ceux
qui partagent le repas du Seigneur, une communauté de frères
honnêtes, oui, honnêtes Dieu notre Père, on en est
là ! Une communion d’hommes et de femmes, le véritable
Corps du Christ.
Nous ne te demandons pas Dieu notre Père que ton Eglise soit du
jour au lendemain et une fois pour toutes la perfection incarnée.
Mais qu’elle soit une présence, un témoin courageux
dans la clarté et la reconnaissance de ses limites, un témoin
dynamique et ouvert à tous surtout à ceux qui en ont le
plus besoin.
Nous te demandons Dieu notre Père que nos sociétés,
nos Eglises, nos paroisses soient de groupes, des associations, des partis
où l’on vient pour servir et non pas pour s’en servir.
Que ton Esprit nous aide tous !
Jésus Asurmendi
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