Prises de paroles

 

Dimanche 17 mars 2013
5ème dimanche de Carême

" Un monde nouveau germe déjà, le voyez-vous ? "

Lectures
• Livre d'Isaïe (Is 43, 16-21)
• Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (Ph 3, 8-14)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 8, 1-11)

Après Isaïe
Un monde nouveau, il germe déjà, est-ce que vous le voyez … ?.
Pas toujours évident ! et pourtant cela évoque sûrement à chacun des rencontres, des situations.
Dans la préparation lundi dernier il y avait des personnes de la Commission Partage et du CCFD. Ces germes nous les voyons dans les projets de développement que nous accompagnons dans les pays du Sud. (quelquefois au sens propre du terme quand il s’agit de culture comme en Côte d’Ivoire ! ; souvent par la solidarité que les gens vivent entre eux ; et toujours par le mieux vivre qui surgit).
J’aime les affiches du CCFD que vous avez peut-être vus dans les métros ou ailleurs. Elles nomment des personnes précises et leurs initiatives. Peut-on dire que ces initiatives contribuent à faire passer des routes dans le désert, des fleuves dans les lieux arides ?
Avant que nous parlions plus de la Côte d’Ivoire après la messe, je veux dire les noms de ceux et celles avec qui la Commission Partage est plus particulièrement en relation là-bas et dans d’autres pays et les confier, eux et leurs initiatives, à votre prière :
Alphonsine et ses partenaires en Côte d’Ivoire.
Rosa et Lupita au Mexique.
Anzoumane et Moussa pour le Mali.
Tuyen Nguyen et ses partenaires au Vietnam.
Aujourd’hui, c’est le jour de la collecte nationale du CCFD et Claudio, qui est président de la délégation diocésaine du CCFD va nous en parler.

Myriam Glorieux

Quelques mots sur le CCFD-Terre Solidaire, en l’absence de son président.

Le CCFD a une double identité, à la fois Mouvement d’Eglise et ONG.
Mouvement d’Eglise d’abord : Comité Catholique contre la faim et pour le Développement. créé il y a 51 ans à l’initiative des Evêques de France, suite à l’appel de la FAO relayé par le Pape Jean. La faim sévissait au Sahel. Mais agir contre la faim, ce n’est possible que s’il y a développement.

Enraciné dans l’esprit du concile Vatican II et de Popularum Progressio, le CCFD a développé la pratique d’un partenariat avec les populations les plus pauvres, les plus fragiles. Ce sont elles qui connaissent le mieux leurs besoins, leurs priorité. Ainsi, le CCFD ne va pas faire pour, mais faire avec des hommes et des femmes qui prennent des initiatives , sont acteurs de changement dans leur communauté.

Soutien financier, mais pas seulement : soutien dans leur réflexion, mise en réseau avec d’autre partenaires travaillant sur les mêmes thématiques. Plus de 20 000 projets soutenus depuis 50 ans…

Mais cela ne suffit pas. Le scandale de la faim perdure. Dom Helder Camara soutenait, à juste titre, que rien ne pourra changer la bas si les choses ne changent pas aussi chez nous. En effet, de nombreux obstacles bloquent tout développement dans les pays les plus pauvres : endettement, évasion fiscale, pillage des ressources naturelles, règles commerciales injustes.

C’est le second volet du CCFD : c’est une ONG avec une activité ici, en France, pour sensibiliser nos concitoyens aux questions de développement et de solidarité internationale. Et, avec d’autres organisations, mener un travail de plaidoyer auprès de nos dirigeants, que ce soit au niveau de la France, de l’Europe ou d’organismes internationaux comme l’ONU, pour que changent ces règles injustes.

Voilà, brièvement résumé, le travail du CCFD, de ses 15 000 bénévoles, ses 400 partenaires et ses 130 salariés.

Dieu nous rappelle aujourd’hui qu’un monde nouveau est en train de naitre. Oui, les germes sont là, chez tous nos partenaires, mais ils ont encore besoin de nous, de vous, de votre soutien.
Aujourd’hui, 5ème dimanche de carême, c’est le jour de la collecte nationale du CCFD. Vous avez trouvé sur votre chaise une petite enveloppe jaune. Emportez-la chez vous et ramenez la dimanche prochain, un peu alourdie. Elles seront rassemblées et envoyées au CCFD.
Ce don que nous y placerons, c’est vraiment le signe que notre église est catholique, c'est-à-dire universelle, ouverte sur le monde, en commençant par les plus pauvres.

Claudio

Commentaire de l'évangile
Dans les textes de ce dimanche il y a beaucoup de phrases que j'aurais aimé reprendre et commenter plus longuement. Mais pendant la préparation il y a une phrase qui nous a tous surprise et en même temps fortifiée :"Voici que je fais un monde nouveau : il germe déjà, ne le voyez-vous pas ?".
Ce monde c'est le notre, il nous ressemble. Nous participons à sa construction, ou dans certains cas à sa destruction. Nous faisons la guerre, nous construisons des centrales nucléaires, nous érigeons des murs pour mieux séparer les peuples, nous continuons à faire fonctionner une économie peu soucieuse des plus faibles. Alors où est ce monde nouveau que nous devons nous aussi construire ? Je pense qu'une des réponses possibles à cette question se trouve dans l'évangile de Jean.
Cette réponse que Jésus nous donne c'est l'accueil de l'autre. C'est ce qu'il fait avec cette femme accusée d'adultère. Sa première réaction n'est pas de la juger ni de la condamner. Vaste programme que d'accueillir et de ne pas condamner l'autre quand on voit l'actualité de cette semaine : braquages , guerres, famine, magouilles politiques en tous genres, des sans abris qui meurent à cause du froid, un nouveau pape avec tout ce que cela implique, des croyants un peu trop fidèles à la tradition et enfin une personne qui fouille dans tes poubelles simplement pour se nourrir, ou s'habiller.
Alors comment pouvons nous voir et accueillir l'autre ? Celui que nous ne connaissons pas ? Ou plus difficile, comment voir le bien dans celui que nous n'aimons pas, dans celui qui nous a fait mal? L'évangile d'aujourd'hui me rappelle que chacun peut être sauvé et donc par la même occasion aimé. Je suis sauvé de mes préjugés parfois violents, je suis sauvé de mon hostilité envers les autres que je ne comprends pas ou que je ne veux pas comprendre. Pour résumer nous pouvons être sauvés de nos faiblesses humaines. En fait je crois fermement que le Seigneur place en nous une certaine confiance et un amour. Avec cette confiance à nous d'être attentifs aux autres pour les accueillir car le Christ nous envoie et nous renvoie encore sans cesse dans le monde. Il nous relève et nous dit: maintenant avance je suis là. Il place sa confiance et son amour en nous pour bâtir quelque chose de nouveau, de meilleur. Bref nous devons bâtir et participer à un monde nouveau.
Durant la préparation de cette célébration le groupe a été frappé par la modernité, la confiance et le chemin tracé vers l'avenir que portaient les textes que nous avons écoutés ce matin.
Alors en route, nous sommes sauvés et non jugés. Nous devons nous savoir aimés par le Christ. Allons semer les germes de cet amour.

Enfin, même si je n'aime pas beaucoup le latin pendant la messe vous le savez sans doute "habemus Papam", nous avons un nouvel évêque à Rome soyons attentifs aux signes qu'il pose "urbi et orbi ".

Joseph Mathivet

Père,
Le monde nouveau est en germe.

Quand une parole échangée donne un sens à notre vie,
Et que les polémiques deviennent dialogues
Que les baratins stériles deviennent chanson d’amour.

Quand un geste gratuit incarne notre humanité
Et que la richesse combat la pauvreté
Que les murs tombent et que les hommes s’accueillent et communient.

Quand la paix s’établit là où sévit la guerre
Et que les liens rompus sont renoués entre les hommes
Que le développement permet aux peuples de prendre en main leur destin.

Quand la liberté ouvre les chemins et aplanit les collines
Et que la démocratie renverse les dictatures
Que l’éducation donne les moyens de vivre libre et responsable.

Le monde nouveau est en germe.

Quand la société et le monde bougent
Et que chacun peut y trouver sa place quelles que soit ses origines
Que la créativité renouvelle les vieilles institutions.

Quand l’amour du prochain devient réalité
Et que la compassion et la tendresse soulagent toute souffrance
Que le regard que nous portons les uns sur les autres nous relève et nous met en marche.

Quand la passion habite le cœur de l’homme
Et que par la science ou la technique il découvre des territoires inexplorés
Que par l’art ou par l’amour il crée des réalités nouvelles
Qu’il donne sa vie aux êtres qu’il aime dont il est aimé.

Le monde nouveau est en germe
Fait de joie et de grâce
Le monde du Christ ressuscité

Jacques Merienne