Prises de paroles

 

Dimanche 6 janvier 2013
EPIPHANIE

"Tous associés à la même promesse"

Lectures
• Livre d'Isaïe (Is 40, 1-5.9-11)
• Lettre de saint Paul à Tite (Tt2, 11-14; 3, 4-7)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 3, 15-16.21-22)

Commentaire de l'évangile de Matthieu ( 2,1-12 )

BOUGER ou NE PAS BOUGER

Les protagonistes de l'évangile bougent, ou ne bougent pas, de façon étonnamment différente :
- il y a les mages venus d'Orient,
- tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël,
- et Hérode.

Les mages bougent. Ils n'arrêtent pas de bouger : ils sont venus d'Orient, ils arrivent à Jérusalem, ils demandent où est le roi des Juifs, on leur dit à Bethléem, ils y vont, ils se prosternent avec une très grande joie devant un nouveau-né, la faiblesse extrême,.
Et comme ils ont compris qu'il ne faut pas revenir renseigner Hérode, ils repartent par un autre chemin.
Ils n'ont pas peur de l'aventure, de l'inconnu, du risque, de la vie.

Les chefs des prêtres et les scribes, eux savent. Ils disent le lieu. Ils savent par cœur l'Ancien Testament : « Et toi Bethléem en Judée, tu n'es pas le dernier des chef-lieux de Judée, car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple ».
Ils savent où est né le Messie. Ils disent le dogme.
Mais est-ce qu'ils courent à Bethléem ? Point du tout.

Hérode, lui, bouge : il tue.
Hérode le Grand est un grand massacreur.

On a donc :
- les étrangers qui partent sur tous les chemins,
- l'Eglise qui reste parfaitement immobile,
- et l'Etat qui tue.

Et NOUS, et VOUS, et MOI ?

Qu'est-ce qui ME fait bouger ? (partage en petits groupes)

Danièle Merian

Méditation à la manière d’une prière eucharistique

Epiphanie. Apparition, dévoilement, manifestation. Voici la raison de notre action de grâce. Oui nous te remercions, Dieu notre père, pour ta générosité sans limites. Car tu n’es pas partisan des clans et autres tribus qui existent et s’affirment au détriment des autres. Tu n’es pas adepte de clubs privés, de chapelles pour élites, de territoires réservés. Même héritage, même corps, même promesse partagée par tous et pour tous. Voici le mystère du Christ offert à tous, étrangers et enfants de la maison. Ceux du dedans et ceux du dehors, juifs et païens, hommes et femmes, esclaves et hommes libres. Nous te remercions pour ta bienveillance et ton accueil sans bornes ni frontières.
Ta largesse nous ouvre à la vie, à la découverte des étoiles, de l’étoile de ton Fils, notre Seigneur et Messie, Jésus-Christ. Mais elle ne nous conduit pas à la contemplation statique. Comme les mages nous sommes invités à bouger, à changer, à nous émerveiller, à découvrir l’insoupçonné, l’inattendu et l’inimaginable. A sortir de nos savoirs qui paralysent, de nos pouvoirs qui stérilisent et tuent. La rencontre de ton fils, la découverte de notre Seigneur Jésus, loin de nous arrêter nous met encore en mouvement vers d’autres horizons, vers d’autres promesses, vers d’autres héritages.
Pour tant de merveilles, pour tant d’horizons nouveaux, pour ton Fils et par ton Fils nous te remercions et nous te chantons.

De commencement en commencement, de découverte en découverte. Que dévoile l’étoile aux chercheurs d’étoiles ? Un nouveau né, un bébé. Déconcertant. C’est ainsi que se dévoile le mystère ? C’est cela la promesse ? Comme trouvaille on aurait pu trouver mieux ! Et ce n’est qu’un début ! Car c’est dans la croix que la manifestation, l’épiphanie continue. Quel parcours ! Un bébé et une croix ! Mais l’Epiphanie, la manifestation, l’horizon ne s’arrêtent pas ainsi. Dieu notre Père, par ton Esprit tu as ressuscité ton Fils, notre Seigneur. Pour une vie autre, et pour toujours. Ainsi, nous te demandons de nous donner encore ton Esprit de telle sorte que ce pain et ce vin soient les signes du Corps et du Sang de ton Fils, le Vivant pour toujours.
Comme nous venons de le dire, tous ensemble, la communauté réunie et rassemblée par toi, nous faisons le mémorial de la mort et de la résurrection de ton Fils. Et pleins d’espérance nous attendons son retour.
Revenir dans notre pays, mais par d’autres chemins, transformés par la rencontre. Bouleversés et émerveillés par ce que nous avons vu et entendu. Prêts à marcher toujours avec les autres et pour les autres. Ayant fait corps, non pas par notre seul désir, mais, grâce à ton Esprit, nous et tous ceux qui partagent le repas du Seigneur nous formons un seul corps, nous devenons le Corps du Christ. Et ceci nous donne les raisons et la confiance pour pouvoir te demander :
Que tes communautés, que ton Eglise, soient signe visible et vivant de ton Epiphanie à tous et pour tous.
Que dans le respect mutuel nous sachions accueillir les autres, venus d’Orient, et d’ailleurs.
Que nous apprenions à être reçus. Que nous acceptions d’être accueillis dans et par les différences des inconnus, des réfugiés, des émigrés.
Que nous partagions avec eux tous l’héritage commun, la promesse et l’héritage du Christ…et tout le reste.

Jésus Asurmendi