Prises de paroles

 


Dimanche 30 septembre 2012
26ème dimanche

"Qui vous donnera un verre d'eau aura sa récompense"



Lectures
• Livre des Nombres (Nb 11, 25-29)
• Lettre de saint Jacques (Jc 5, 1-6)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 9, 38-43.45.47-48)

Bonjour et bienvenue à vous tous, venus aujourd’hui pour écouter la Parole de Dieu et partager l’Eucharistie. En lien avec la prochaine soirée (mercredi 10 Octobre) « Patrice de la Tour du Pin » et avec les textes d’aujourd’hui, voici d’abord un texte du poète :

Dieu du souffle,
Vous de la source et de l'estuaire de l'esprit,
Vous du vif du bonheur et de l'angoisse humaine,
Vous du germe de mort et jusqu'au paradis,
Dieu du souffle,
Qui nous prend à nos corps pour en faire le sien,
Qui nous prend à la vie pour en faire la sienne,
Qui nous prend dans le temps pour nous mener plus loin,
Dieu du souffle,
Là où le corps de Dieu n'est plus un corps mortel,
Où la joie de l'aimer vient de sa seule haleine,
Où le don d'exister passe dans l'éternel,
Ô Dieu du souffle !

Patrice de la Tour du Pin, Office du matin, Hymne

Les textes proposés par la liturgie de ce jour nous invitent à ouvrir notre cœur, notre esprit, à être dérouté par l’autre, pour aller plus loin.
Je reprends quelques mots du poète
Dieu du souffle,
Qui nous prend à nos corps pour en faire le sien,
Qui nous prend à la vie pour en faire la sienne,
Qui nous prend dans le temps pour nous mener plus loin,
Dieu du souffle
Appelés là où nous sommes, dans le camp ou hors du camp, dans ceux qui suivent le Christ ou non. Car l’Esprit de Dieu souffle où il veut… pour nous emmener plus loin. Le vent souffle où il veut…

Hélène Perrin

A propos des lectures du livre des Nombres
et de l’évangile selon st Marc
On ne peut pas dire que la Bible soit étrangère aux questions chaudes, sensibles et permanentes de la vie des hommes. Où que l’on se tourne ont trouve la question clé :
servir la cause ou s’approprier la cause ?
servir le parti ou se servir du parti ?
servir l’évangile ou se servir de l’évangile ?
servir la communauté du CPHB ou s’approprier la communauté du CPHB ?
contrôler la source ou ouvrir les vannes qui permettent que l’eau se répande partout et pour tous ?
Rude dilemme.
Empêtrés dans ces choix embrouillés nous perdons souvent l’horizon, épuisant nos énergies à délimiter les champs, les frontières, les compétences, en fait, à sauvegarder nos intérêts.
Et tous, chacun à son tour et tous ensemble, nous jouons le rôle de Josué et de Jean désignant ceux qui sont contre nous, parce qu’ils ne sont pas avec nous. Montrant du doigt ceux qui sont contre nous parce qu’ils ne sont pas comme nous.

Jesus Asurmendi


Méditation à la manière d’une prière eucharistique

Dieu et Père : merci. Nous voulons te remercier pour notre vie, pour nos vies, si différentes, si riches, si douloureuses parfois. Nous voulons te remercier car étant notre origine tu nous scrute et tu nous connais. Tu connais nos matins et nos soirs, de loin tu discernes nos projets et tous nos chemins te sont familiers. Tu es très au courant de nos tendances irrépressibles à fonder des clubs et de clans, des jardins privatifs et de chemins interdits, des confréries pour élites. Et tout cela porte, bien entendu, une étiquette: privé. On se trouve entre nous. Et on exclut les autres. Car ils ne sont pas des nôtres.
Tu nous rappelles à l’essentiel, à la mission que tu as confiée à ton Fils, notre Seigneur Jésus : servir les plus pauvres, les persécutés, les laissés pour compte. Nous te remercions pour la tâche que Jésus a accomplie avec nous et pour nous. D’autant plus que nous sommes aussi pauvres, malades et que nous avons donc besoin d’être libérés et guéris.
Il nous aide par sa parole, par ses gestes, par sa mort et sa résurrection à mettre les choses en perspective, à ne pas oublier l’essentiel.
C’est pour Lui et par Lui passés et présents nous pouvons te louer et te rendre grâce en chantant.


Celui qui n’est pas contre nous, il est avec nous. Qui dit cela ? Un optimiste pathologique, qui embrasse les petits enfants, qui mange avec les collecteurs des impôts, ces ordures. Celui qui reçoit les prostituées et guérit les lépreux, ces pourris impies ! Celui qui n’est pas contre nous il est avec nous :
on voit bien ce que lui a rapporté sa confiance candide, sa naïveté puérile : la croix, le supplice, la moquerie, la honte. Oui, mais. De la même manière que nos chemins ne sont pas les chemins de Dieu, la croix de la honte, l’optimisme qui fait ricaner certains est devenu, grâce à toi Dieu notre Père, la croix victorieuse, le symbole du ressuscité, le Vivant. Que cet Esprit par qui tu as opéré cette œuvre merveilleuse nous le rende encore présent et vivant aujourd’hui. Que ce pain et ce vin deviennent les signes du Corps et du Sang du Christ, ton Fils notre Seigneur.

Nous faisons ainsi son mémorial : le mémorial de la vie de ton Fils Dieu notre Père, de sa mort et de sa résurrection. Nous te remercions de nous avoir réunis pour te servir et nous attendons qu’il revienne.
Respecter les différences, écouter et répondre aux autres, ne pas s’approprier l’évangile. Que de défis! Quelle provocation! Envoie-nous ton Esprit de telle sorte que ceux qui partagent le repas du Seigneur deviennent un corps vivant ouvert, le Corps du Christ. Que ton Eglise ne soit pas une chapelle, que la communauté de ceux qui tentent de suivre le Christ ne soit pas un club privé hautain et sûr de lui, mais une communauté de serviteurs des hommes et des femmes, de tous leurs frères.

Jesus Asurmendi