Prises de paroles

 

Dimanche 19 Août
20e dimanche ordinaire

Celui qui me mangera vivra par moi

Evangile : Jean 6, 51-58

Nous poursuivons sur trois dimanches la lecture déconcertante du chap 6 de St Jean où il nous est dit que Jésus donne sa chair à manger et son sang à boire.
La question de ses auditeurs est la nôtre : comment peut-il nous donner sa chair à manger ?
Qu’est-ce que ce pain et ce vin qui font vivre toujours ?

Entendons ces paroles dans leur réalisme : en Jésus de Nazareth, Dieu s’est fait homme, et depuis, la foi passe en nous par le plus archaïque : boire et manger. Avoir faim, soif...
Mais pour autant gardons-nous de chosifier ce pain et ce vin ; le malheur et l’incompréhension viennent quand on cherche à faire du réel eucharistique, un réel matériel, en identifiant matériellement ce pain à de la chair, ce vin à du sang alors qu’il relève de ce qu’on appelle un réel symbolique qui n’est pas moins réel que l’autre mais autrement.

Ce réel-là nous y entrons en entendant l’évangile de ce dimanche en écho aux récits évangéliques de la résurrection : quand, par exemple après avoir relevé une fillette de la mort, Jésus dit à ses parents de « la faire manger » ; ou quand ressuscité au bord du lac, il dit à ses disciples "Venez déjeuner" tandis que le poisson grille sur le feu de braise ; ou encore quand à Emmaus les disciples reconnaissent le Seigneur en ce marcheur inconnu au moment précis où il rompt le pain et disparaît à leurs regards.

Ce pain et ce vin s’ils sont présence réelle de Jésus, le sont comme le don de sa vie fait au soir de sa passion, offrande dont nous nous nourrissons. Ce don est vivant, toujours à l’oeuvre, toujours actuel, présent en acte au milieu de nous chaque fois que nous refaisons le geste qu’il nous a dit de faire.
La présence du Christ c’est ce don de sa vie, reçu et échangé entre nous. Il nous l’a dit : nous le croyons sur parole.
Et nous l’expérimentons : une puissance de vie surgit de ce don et elle est sans fin : elle passe la mort. Elle nous relève. Elle ne vient pas de nous, nous ne la tirons pas de notre propre fond. Voilà pourquoi elle nous nourrit vraiment, nous désaltère pour de bon.

En nous entraînant dans son mouvement, jour après jour, eucharistie après eucharistie, ce don engendre jusque dans nos corps une autre perspective que la mort. Il nous met en communion les uns avec les autres plus que nous ne saurions le faire livrés à nos seules ressources.

Une fois encore ce matin, entrons dans la jubilation de cette relation vivante au Christ et entre nous, pour nous en nourrir.

Claude Plettner

 

 

Préface

Père,
Ta sagesse à dressé notre table
Nous y recevons ta Nourriture
Nous y recevons Ton Fils
Nous y recevons ta Parole

Parole
à la première personne
dans le langage d’aujourd’hui
éclairée par la Parole qui nous a été transmise dans la foi
par ceux qui nous ont précédé et accueilli.

Parole
née d’un partage communautaire
d’une écoute et d’un engagement au service des autres
et forte du discernement
de l’Esprit à l’œuvre dans le monde.

Parole
informée et compétente
humble et sans jugement
libre et responsable.

Parole
Bonne nouvelle
de paix et d’amour
qui ouvre l’avenir
pour tous.

Parole
filiale
fraternelle
personnelle.

C’est pourquoi nous sommes heureux de te rendre grâce
avec tout le peuple des baptisés
nous te chantons…

Jacques Merienne


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