Prises de paroles

 

Dimanche 29 avril
4ème dimanche de Pâques

"Ma vie je te la donne de moi-même"

Lectures
• Livre des Actes des Apôtres (Ac 4, 8-12)
• 1ère lettre de saint Jean (1 Jn 3, 1-2)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 10, 11-18)

Cette liturgie est suivie du baptême de la petite Giuliana

Bonjour à toutes et tous, en cette fin de congés scolaires pour l’Ile-de-France et pont du 1er mai. Notre communauté du Centre Pastoral Halles-Beaubourg est encore un peu dispersée mais celles et ceux qui viennent pour la 1ère fois pourront passer à la table d’accueil pour en savoir plus sur le Centre Pastoral et sur cette messe, préparée chaque semaine par tous ceux qui le souhaitent, autour d’un partage sur les textes du dimanche suivant.

En ce 4ème dimanche de Pâques, les Actes des Apôtres et l’Evangile de Jean nous parlent du Christ en des termes forts : la pierre rejetée par les bâtisseurs est devenue pierre d’angle ; Jésus, vrai berger, donne librement sa vie pour ses brebis.

Nous connaissons bien ces images, peut-être trop bien. Comment entendre le souffle de liberté, de créativité, d’actualité de la parole, qui nous inscrit dans la dynamique de la création et nous permet d’accéder à la dynamique de notre propre liberté. Ces mots sont de Daniel Duigou, prêtre et psychanaliste, qui nous a offert mercredi soir une vivifiante réflexion sur le baptême, autour de ces trois axes « liberté, créativité, actualité ».

Le dimanche 3 juin, plusieurs enfants seront baptisés au cours de la célébration. Leurs parents préparent ensemble cette démarche, accompagnés par Sylvie et Jacques. Giuliana va être baptisée ce matin, juste après la messe car ses parents, Virginie et Philippe, ne peuvent être ici le 3 juin. Ils nous diront tout à l’heure pourquoi ils demandent le baptême de Giuliana.

Ensemble, nous entrons ce matin dans la prière en nous souvenant que nous sommes réunis au nom et par l’amour du Père, de son Fils Jésus-Christ notre frère, et de l’esprit qui les unit et nous unit.

Eliane Brouard

Seigneur, tu es la source de l’amour, tu es la force de mes jours,
Tu es mon chemin face au vent, l’avenir ouvert au printemps (bis)

LE BON PASTEUR

Le premier texte est centré autour d’une guérison et de la pédagogie de Pierre pour en dévoiler l’origine. Cette origine même parle à voix haute dans l’Evangile de Jean.

Pierre nous dit : « C’est grâce au nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par vous, ressuscité par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve devant vous, guéri. Son nom donné aux hommes est le seul qui puisse nous sauver. »
Ce nom de Jésus, nous le connaissons, du moins nous souhaitons l’entendre. Les chefs des prêtres et les Anciens, eux, voulaient le faire taire. Nous sommes réunis pour être en quête de lui, pour prononcer son nom, pour recevoir comment la vitalité de la relation de Jésus au Père, du Père au fils, de Jésus à ses compagnons, des compagnons entre eux et tournés vers le Père, comment ce dynamisme conduit à une grande ouverture du Cœur et de l’Esprit.

Dans l’Evangile de Jean, quand le Christ se présente comme le Bon pasteur et le vrai berger, deux phrases expriment d’emblée ce trésor relationnel :
« Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent, comme le Père me connaît et que je connais le Père » ; « Ma vie nul n’a pu me l’enlever, je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. »

Deux phrases qui signifient une grande écoute, une manière de se faire attentifs et proches dans un chemin commun et de mutuel secours. Lorsque nous préparions cette célébration lundi soir, nous percevions cette dimension d’échange extraordinairement fluide. Ce mouvement se développe ici avec une harmonie, une souplesse qui ont de quoi laisser stupéfaits, émerveillés.

L’homme Jésus, Christ et Sauveur, dans ce faisceau de relations, s’est lui-même disposé au discernement pour que la vie l’emporte sur la mort. Il l’a cherché dans le silence, dans la prière, la relecture des événements à la lumière des Ecritures, un cœur à cœur avec son Père, le goût de l’autre et le désir de marcher ensemble. A la faveur de sa rencontre, s’épanouit la réconciliation avec soi-même, les autres et Dieu. Alors, il n’y a plus dispersion, ni fusion ni division, mais beaucoup de place pour les sagesses et les bontés. C’est ainsi que le nom de Jésus le Nazaréen donné aux hommes ouvre la voie et peut rassembler différentes bergeries.

Du berger, il en a l’acuité et le dévouement, un sens aigu de l’orientation et une compréhension très profonde du temps et des espaces. Tous les chemins de croissance lui sont familiers. Il est de ces êtres nourriciers en qui se conjuguent la tendresse, la vigilance et l’aplomb.
Pour dire l’amour du berger à ses brebis, les Evangiles sont une ressource inépuisable de sollicitudes et de compagnonnages, de gestes et de paroles prodiguées : Jésus regarde les hommes et les cherche, se laisse trouver et interroger. Il s’assoit avec eux, leur permet de dire leur foi et les guérit. Oui, les boiteux marchent, les sourds entendent, les aveugles voient.
Chacun peut-il s’entendre murmurer « Tu as du prix à mes yeux et je t’aime. » ?

Quand il dit « J’ai le pouvoir de donner ma vie et le pouvoir de la reprendre », une vitalité particulière passe à travers ces deux actions, un équilibre dans leur complémentarité, une idée de rebondissement. Aller savoir ce que sont « donner » et « reprendre », sinon don d’amour et recommencement d’amour ; il peut donner sa vie et la reprendre, peut-être comme le feu qui éclaire et réchauffe et reprend aussi sous la cendre… sa vie puise inlassablement sa ressource dans son intériorité d’enfant des hommes et de fils de Dieu, elle n’a pas de fin.
Puissions-nous rester dans le sillage de sa présence, de sa voix, de son Nom en qui débordent toutes les possibilités d’aimer.

Martine Le Gac

 

 

 

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