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Dimanche 11 mars 2012
3ème dimanche de Carême
"Nous proclamons un Messie crucifié…"
Lectures
• Livre de l'Exode (Ex 20, 1-17)
• 1ère lettre de saint Pierre Apôtre aux Corinthiens
(1 Co 1, 22-25)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 2, 13-25)
A propos de I Co 1,22-25 et Jn 2,13-25
Il eut eu de quoi papoter dans les chaumières à Jérusalem
après le coup de fouet, le coup de torchon de Jésus au temple.
Et, d’après le IVème évangile, ce fut au début
de l’activité de Jésus. La question fusse de toutes
les lèvres : quels signes, quelle autorité, quelle légitimité,
quelles preuves pour un tel acte ? Si la réponse de Jésus
fut celle que l’évangile nous offre, elle dut rester incompréhensible
pour les auditeurs. Mais la réponse est pour le lecteur, pour nous.
Des signes au pluriel ? Des signes par milliers ? Un signe, un seul. Lui,
son corps. Son corps détruit, déchiré sur la croix.
Un corps de résurrection. C’est le signe des signes, l’identité
des identités, la Parole, le dialogue, la communion.
Le messie crucifié ? Scandale pour les juifs, car le messie ne
pouvait être que triomphant.
Le messie crucifié ? Folie pour les grecs, car la sagesse de l’homme
que les grecs cherchaient, n’est rien d’autre que sa vie réussie.
Comment dire que la vie réussie est celle qui passe par la croix
? Folie.
Comprenne qui pourra. Pourrons-nous le comprendre, un jour ?
Jesus Asurmendi
Méditation à la manière d’une
prière eucharistique
Dieu notre Père, nous te remercions aujourd’hui encore,
aujourd’hui et toujours.
Nous te remercions pour la vie et la création toute entière.
Pour cette vie reçue et donnée qui change, se transforme,
ouvre des horizons insoupçonnés, un vécu au-delà
de ce que l’on pouvait imaginer.
Nous te remercions pour ces petites ou grands signes de ta présence
: Rencontres imprévisibles, retrouvailles inattendues, découvertes
inespérées. Pour ces hommes et ces femmes qui imprègnent
de joie notre vie.
Nous te rendons grâce pour ces attitudes qui nous provoquent, ces
coups de fouet qui nous secouent, ces gestes qui nous réveillent,
ces postures qui nous interrogent.
Tous ces remerciements convergent vers notre raison la plus importante
de te remercier : Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Le signe des
signes, ta Parole, notre Vie. Pour lui et par Lui nous te remercions et
nous te chantons.
C’est lui, en effet, Dieu notre Père, par qui le scandale
est arrivé, c’est lui par qui la folie a explosée.
Folie et scandale se concentrent dans ton Fils, notre Seigneur Jésus,
dans sa croix, lui le Messie que nous proclamons, un Messie crucifié.
Mais la folie et le scandale est que ce crucifié soit devenu le
ressuscité, qu’il soit devenu par ton Esprit le premier Vivant
d’entre les morts, les prémices d’une vie autre, et
d’une vie nouvelle. C’est pourquoi nous te demandons que l’Esprit
continue son œuvre et nous le rende présent parmi nous. Nous
te demandons que ce pain et ce vin deviennent pour nous les signes de
son corps et de son sang, le Corps du Christ.
Mémorial de sa vie, de sa mort et de sa résurrection. Oui,
nous sommes réunis pour faire le mémorial de notre Seigneur
Jésus, ton Fils. Et nous attendons son retour dans l’espérance,
encore une folie.
Conscients de nos racines, la Croix du ressuscité ; éveillés
et lucides sur notre présent, sur notre vie quotidienne, nous regardons
en avant. Le chemin est long et passablement inconnu. Pourrons-nous rendre
compte de notre espérance, de la croix du ressuscité, de
ce scandale et de cette folie ?
Sans l’Esprit, certainement pas. Sans être réunis en
un seul corps, le Corps du Christ, aucun espoir. Ainsi, Dieu notre Père,
donne-nous ton Esprit pour que tous ceux qui partagent le repas du Seigneur,
le Corps du Christ, deviennent son corps visible, son Eglise véritable.
Une Eglise signe, scandale et folie. L’Eglise de Dieu.
Jesus Asurmendi
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