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Dimanche 19 février 2012
6ème dimanche
"Voyant LEUR foi il dit :
TES péchés sont pardonnés…"
Lectures
• Livre d'Isaïe (Is 43, 18-19. 21-22. 24c-25)
• 2ème Lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
(2 Co 1, 18-22)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 2, 1-12)
Accueil
Chers amis de saint Merry,
L’Evangile du jour nous conduit dans une réalité que
nous pouvons tous être amenés à vivre. Voilà,
un homme ne peut plus rien sans les autres, quatre hommes qui vont faire
attention à lui. C’est à cause de la foi de ces quatre
hommes que tout ce qui va suivre a lieu. Soyons plein de cette espérance.
Sylvie Manuel-Barnay
Commentaire de l’Evangile
Il y a grand rassemblement de foule dans la maison et autour de la maison.
Marc nous raconte, au début de son évangile, que la renommée
de Jésus est entretenue à la fois par sa Parole : «
… un enseignement neuf ! Plein d’autorité ! »
(Mc 1, 27) et par les guérisons qu’il opère…
Dans le texte d’aujourd’hui, la foule accourt, mue sans doute
par des mobiles divers. « Il leur annonçait la Parole ».
Et pendant ce temps-là, quatre hommes, quatre hommes de foi, amènent
un paralytique à Jésus. Il faut vraiment qu’ils y
tiennent, mus par une détermination dont rien ne nous est dit,
mais dont nous voyons les effets. Pour mettre aux pieds de Jésus
cet homme sur son brancard, ils vont jusqu’à « détoiturer
le toit » selon la formulation imagée du texte grec ! On
imagine qu’ensuite ils descendent l’homme avec quatre cordes,
au-dessus de la foule qui est bien obligée de s’écarter.
Arrêtons-nous là un instant : il nous dit quoi, ce texte
?
Deux choses :
Tout d’abord l’importance de l’attention portée
à l’autre !... Ce sont les paroles du psaume 40 : «
Heureux qui prend souci du pauvre : au jour du malheur, le Seigneur le
sauvera ». A y regarder de près, c’est exactement ce
qui se passe ici. « Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé
: mon enfant, tes péchés sont pardonnés ! ».
C’est leur foi qui touche Jésus, et ce sont les péchés
du paralytique qui sont pardonnés ! Jésus exauce le vœu
secret, non formulé d’une foi vive, celle des quatre hommes.
On les imagine, rentrant chez eux le soir en disant : « on le savait,
nous, qu’il le guérirait… ». Par la force de
sa foi, l’homme fait du bien à d’autres hommes ! Magnifique
transfert !...
L’autre chose que nous rapporte le texte, c’est le pardon
des péchés.
Pardonner l’offense, c’est l’effacer.
Pour nous, les hommes, c’est oublier la tromperie, la violence,
la haine, reprendre un même chemin avec l’ennemi juré
de la veille… Mais nous ne pouvons dire à personne : «
Je te pardonne tes péchés ». Il y a dans le péché
une dimension qui relève d’une offense faite à Dieu
lui-même. Lui seul peut l’effacer.
L’effacement des péchés, dans ce texte, éclaire
deux choses en Jésus : la foi illimitée que Jésus
a dans l’homme, et la manifestation de sa divinité.
Jésus affirme : « Pour vous montrer que le Fils de l’homme
peut pardonner les péchés, je dis : lève-toi et marche
! ». Le mystère du pardon des péchés est dévoilé
au travers de la guérison de l’homme paralysé. Le
Fils de l’homme se substitue à Jésus, fils du charpentier
de Nazareth.
« Nous n’avons jamais rien vu de pareil »…
Christian Manuel
Méditation à la manière
d’une prière eucharistique.
IL est bon, juste et nécessaire de nous rassembler pour te remercier,
pour te rendre grâce, Dieu notre Père. Si à chaque
jour suffit sa peine, et elles sont nombreuses, chaque jour nous offre
aussi des motifs pour te remercier, et ils abondent. Chacun d’entre
nous doit entendre et répondre à l’appel à
la vie « lève-toi et marche ». Mais les échos
de Ta Parole que les textes bibliques nous offrent aujourd’hui nous
rappellent que nous ne pouvons pas vivre seuls, chacun pour soi. Ils nous
disent que tu te fais présent quand deux ou trois, ensemble, nous
vivons pour les autres : en voyant leur foi il lui dit… Que tu nous
donnes à vivre par les autres et donc pour les autres.
Cette mise au point est plus que salutaire, Dieu notre Père. Nos
insuffisances, nos faiblesses, nos compromissions et nos trahisons nous
plombent, nous accablent, nous oppriment. Mais au cœur de ce réseau
de complicités, de solidarités et de communion nous recevons
ton pardon. Nous entendons ta Parole qui nous dit : tes péchés
te sont pardonnés. C’est bien ton Fils notre Seigneur Jésus
qui est l’artisan de cette parole de pardon, c’est par lui
que la vie nous est à nouveau donnée. IL est donc bon, juste
et nécessaire de te remercier pour lui et par lui en chantant.
Mais pardonner coûte cher. Pardonner se paie cher. Qu’on
le demande à ton Fils, à notre Seigneur Jésus. Croire
en l’autre en le pardonnant, marcher avec l’autre, faire le
chemin ensemble, atteint des prix très élevés. Croire
en l’autre peut aller jusqu’à donner sa vie. Car tu
as cru en nous il nous a donné sa vie. Et tu continues à
le faire. Ainsi que ton Esprit fasse de ce pain et de ce vin les signes
de ce pardon donné, le Corps et le Sang de ton Fils, notre Seigneur
Jésus.
Ce n’est pas un vague souvenir que nous célébrons.
Par le mémorial de sa mort et de sa résurrection il est
vraiment avec nous. En nous voyant rassemblés pour te remercier,
nous entendons sa voix : tes péchés te sont pardonnés.
Et alors nous pouvons proclamer une fois de plus notre espérance
dans son retour.
Et en attendant le jour, comment vivre notre espérance ? En nous
décarcassant pour les autres, en ouvrant les toits des maisons
fermées et emmurées, en portant les paralytiques. Ce n’est
pas la peine de faire de listes, Dieu notre Père. Nous n’avons
que l’embarras du choix. Et si ton Esprit nous vient en aide, ce
que nous demandons avec insistance, qu’il commence par faire de
tous ceux qui partagent le repas du Seigneur un seul corps et un seul
esprit, le Corps du Christ. Ce Corps du Christ qui est l’Eglise
pour laquelle nous te prions :
Qu’elle porte le fardeau des hommes et des peuples, qu’elle
soit médiation discrète et efficace, opiniâtre et
optimiste de ce pardon que tu offres à tous les peuples. Nous savons
à quel point nos défaillances en tant qu’Eglise, en
tant que communautés de croyants sont affligeantes et pitoyables.
Chaque jour nous apprenons des nouvelles et de bien tristes. Mais il y
a aussi pleins de paroles et de gestes précis, concrets et forts
qui arrivent et qui confortent notre espérance.
Le monde souffre, le monde pleure. Comme échantillon de la douleur
et du cri de l’humanité, nous prenons, Dieu notre Père,
le martyre des Syriens.
Nous te prions
Jésus Asurmendi.
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