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Dimanche 20 novembre 2011 "J'habiterai la maison du Seigneur" Lectures
Une telle lecture au premier degré n’appelle guère de commentaires. Ce texte semble pourtant surprenant dans le nouveau testament, tout spécialement car il se situe juste avant la Passion, comme une sorte de dernier message du Christ, alors qu’un Dieu punisseur et vengeur nous rapproche davantage de l’ancien testament. Ceci nous ramène à Ezéchiel. Celui-ci, guetteur au service d’Israël, n’a de cesse de rappeler au peuple que sa mauvaise conduite le destine à un jugement terrible et inéluctable, jusqu’au ce triste matin où quelqu’un lui annonce que le malheur est accompli : Jérusalem est prise et sa population va partir en exil. C’est alors que Dieu reprend l’initiative : il fustige les chefs d’Israël qui ont abandonné leur troupeau en exerçant leur autorité par la violence et l’oppression. C’est Dieu qui intervient directement pour prendre soin de son troupeau et le délivrer dans tous les endroits où il a été dispersé dans le brouillard et l’obscurité. Et la suite immédiate du passage que nous avons lu est encore plus explicite ; « la bête perdue, je la chercherai, celle qui aura la patte cassée, je lui ferai un bandage ; le malade, je le fortifierai ».
A ceci près qu’entre Ezéchiel et Mathieu, le rideau du temple s’est déchiré, et ce n’est pas un simple détail. Dieu devient accessible à tous et à tout moment. Dieu a envoyé son Fils qui est mort et ressuscité et qui s’identifie avec le pauvre et l’exclu. Il s’opère alors un véritable retournement ; le Christ nous délègue sa Royauté : c’est à chacun de nous qu’il revient de construire et d’accomplir le Royaume. Elus par Dieu et donc nécessairement Hommes Debout, Indignés comme nous y invite un prophète de notre temps, c’est dans nos comportements au quotidien, dans nos engagements militants et associatifs, que nous portons des solidarités actives avec les étrangers et avec toute cette armée des sans, sans papiers, sans logement, sans travail, qui ceux-là étaient particulièrement présents dans nos échanges et nos réflexions au cours de notre rencontre d’hier sur la Dignité de l’Homme. Mais cela suffit-il et n’est-on pas responsable de notre société qui génère tant d’inégalités, d’injustices et d’exclusions ? Soyons clairs : même si l’évangile, et heureusement, n’apporte aucune solution politique, il nous incite nécessairement à nous inscrire dans une telle démarche, ne serait-ce que pour refuser la dictature de l’argent, ne serait-ce que pour mettre Debout les Hommes et les Femmes qui subissent la violence.
Et si l’on revenait au jugement dernier ! Et d’abord une évidence : il n’y a pas les bons d’un côté et les mauvais de l’autre : la ligne de partage est en chacun de nous, nous sommes à la fois chèvres et brebis ! Et le regard de Dieu dans son jugement est un regard d’Amour. Et je me plais à croire que l’Amour ne calcule pas, et que notre Dieu peut trouver aussi important de nous voir sourire à un SDF que de nous voir accomplir des actes héroïques. Comme l’Apôtre Paul va nous le rappeler dans la lecture de l’Epitre que nous allons entendre : c’est dans le Christ que tous revivront, chacun à son rang, en premier le Christ, et ensuite sur un même rang, ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra. Il est de notre liberté d’Homme Debout de ne pas manquer le rendez-vous. Jean-Marc Lavallart
CREDO DE L'HOMME DEBOUT Nous croyons en Dieu, Seigneur de la Vie, |
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