Prises de paroles

 

Dimanche 25 septembre
26ème dimanche ordinaire


"Fais nous connaître ta route."

Lectures
• Livre d’Ezékiel (Ez 18, 25-28)
• Lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (Ph 2, 1-11)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 21, 28-32)

Accueil

Bonjour et bienvenus à toutes et tous, en particulier aux personnes de passage ou venant pour la 1ère fois à cette célébration du centre pastoral Halles-Beaubourg. N’hésitez pas à passer à la table d’accueil à la fin de la célébration si vous le souhaitez.

En préparant lundi soir cette liturgie, nous avons retenu cette phrase du psaume 24 « Fais-moi connaître ta route » comme fil conducteur de notre écoute de la Parole de Dieu ce matin, éclairée aussi par celle du livre d’Ezéchiel « Je ne désire pas la mort du méchant ».

Il n’est pas toujours simple de discerner quelle route est chemin de vie et comment pratiquer le droit et la justice. Nos réponses sont souvent incertaines, parfois dilatoires.

L’Evangile, la bonne nouvelle de ce jour nous dit qu’après avoir fait fausse route, nous pouvons revenir vers le droit et la justice, sources de vie pour tous.

Fais-nous connaître tes chemins Seigneur, fais-les connaître au cœur de tous les hommes, de bonne ou de moins bonne volonté, pour débloquer des situations qui paraissent sans issue. Tu fais confiance à l’homme que tu as voulu libre. Nous te faisons confiance pour éclairer nos esprits obtus ou obscurcis.

Eliane Brouard

Mise en voix

Fais-moi connaître tes chemins, guide-moi vers ta vérité

A l’échelle du monde, certaines décisions peuvent faire franchir des étapes, telle la démarche à l’ONU du président de l’Autorité palestinienne. Mais une reprise des négociations est-elle possible sans gel de la colonisation ?

Fais-moi connaître tes chemins, guide-moi vers ta vérité

L’exécution de Troy Davis mercredi soir, dans l’Etat américain de Géorgie, après 22 ans passés dans les couloirs de la mort et sans aucune preuve de sa culpabilité, peut-elle faire évoluer l’opinion publique américaine ? Plus de 3 000 hommes et femmes, en majorité noire, coupables ou innocents, sont aujourd’hui dans l’attente d’un verdict de vie ou de mort dans les prisons américaines.

Fais-moi connaître tes chemins, guide-moi vers ta vérité

Eliane Brouard

psaume 24(25)
1è strophe

Fais-nous connaître tes chemins, SEIGNEUR
enseigne-nous tes routes.
Fais-nous cheminer vers ta vérité
et enseigne-nous, car tu es le Dieu qui nous sauve.

Dieu qui nous sauve,
qui nous dit que tu ne désires pas la mort du méchant,
fais connaître ta vérité
à ceux qui décident d’exécuter d’autres hommes
au nom du droit et de la justice
et même en ton Nom.
Eclaire toutes les Eglises chrétiennes
qui veulent révéler ton amour et ta présence au monde.

Eliane

2è strophe du psaume 24(25)
Nous t’attendons tous les jours.
SEIGNEUR, pense à la tendresse et à la fidélité
que tu as montrées depuis toujours !
Ne pense plus à nos péchés de jeunesse ni à nos fautes ;

Dieu qui fait notre joie,
N'oublie pas ceux qui sont loin de Toi,
En colère du mal qui règne de par le monde,
Près d'eux, ou en eux.
Grandis-nous dans ton amour
Qui est de toujours,
Jusqu'au bout de notre vie.
Tant d'hommes justes nous entourent.

Catherine Martin Laprade

A propos des lectures d’Ezéchiel 18,25-28 et Matthieu 21, 28-32.
1ère voix
A qui est adressée cette parabole des deux fils ? Aux professionnels de la religion, les grands prêtres et les anciens du peuple.
Qui est le fils qui a fait la volonté de leur père ? Les professionnels du péché : les publicains voleurs et les spécialistes des relations sexuelles tarifées, comme dirait l’autre…
La parabole fait référence à un lointain passé ou à un futur improbable ? Pas du tout ; tout est focalisé dans le présent : les professionnels du péché vous précèdent dans le royaume de Dieu, aujourd’hui, ici et maintenant.
Pour quelle raison ? Parce qu’ils ont entendu et ils ont cru.
Grands prêtres et dirigeants du peuple se sont accrochés, cramponnés au système.
Publicains voleurs et prostitués ont entendu et cru dans le chemin de la justice.
Trop simple ? Caricatural ? Peut-être. Mais l’éventuel excès du trait permet de mettre le doigt là où ça fait mal…

Jésus Asurmendi

2ème voix
L’intérêt des deux textes de ce matin tient peut-être moins à leurs demandes réitérées à la conversion qu’à l’invitation au dialogue que chacun de nous peut engager et entretenir avec Dieu.
Aux propositions du Seigneur, à ses appels répétés, souvent bien insolites jusqu’à l’incompréhensible, nous avons la liberté de répondre de manières si diverses comme le rappelle l’Evangile de Matthieu :
entre ce oui immédiat mais trompeur et ce non volontaire mais temporaire.

Dans notre vie quotidienne, devant les questionnements et les invitations que Dieu nous lance dans le secret de notre cœur comme à travers les sollicitations de nos frères entre bonheur, souffrance et inquiétude nous avons le choix :
nous taire ou lui offrir des réponses multiples :
« Pourquoi pas ? », « je ne veux pas », « peut-être mais pas tout de suite », «est-ce bien raisonnable ? », « pas facile parce que je ne suis pas seul », « d’accord, avec joie ! », etc.
Elles correspondent alors à notre degré de confiance en la Parole, à notre volonté d’engagement, à nos assurances du moment comme à nos suspicions légitimes :
Et si ce que je pense être une attente de Dieu pour moi n’était qu’une demande strictement humaine et intéressée ?
C’est peut-être ce qui entraine le cardinal Melville, dans le dernier film de Nani Moretti, Habemus papam, à dire « non » alors que son choix par le conclave « des professionnels de la religion » ne résulte que de lâches renoncements et de sixtines tractations.

Pourtant la bonne nouvelle pour ce matin, c’est que le croyant peut, à certains moments, dire non à Dieu mais un non qui, demain, l’aidera à mieux lui dire « oui ».

Alain Cabantous

Méditation à la façon d’une prière eucharistique
Oui, te remercier Dieu notre Père, ce n’est pas de trop. Te louer est la moindre de choses. Te rendre grâce et te célébrer est vital pour nous.
Car, en effet, nous ne pouvons pas dire : la manière de te comporter n’est pas juste. Au contraire, tu nous as dit et tu nous dis : je ne désire pas la mort du méchant mais qu’il change de route et qu’il vive. Pour ton désir de vie nous te remercions. Pour ta volonté de nous voir vivants, en communion avec les autres et avec toi, nous te rendons grâce.
Oui, tu nous fais connaître ta route, tu nous enseignes tes voies, tu montres aux égarés tes chemins. Ils sont tous, routes, voies et chemins, amour et fidélité. Comment ne pas te remercier pour tant de cadeaux ?
C’est dans ton Fils, Jésus, notre Christ, que tu nous montres tes faveurs. C’est en lui que nous voyons ton désir de vie pour nous. C’est lui qui est notre chemin.
Pour Lui et par Lui nous te remercions et nous te chantons.
Oui, il est le fils qui a répondu à la mission que tu lui as confiée. Et qu’il l’a fait. Il aurait pu traîner, il aurait pu tergiverser, faire valoir ses droits de fils obéissant et exemplaire pour avoir une vie et une mort plus tranquilles, moins de souffrances. Mais il a dit oui jusqu’au bout et il a fait ta volonté jusqu’au dernier soupir. C’est pour cela qu’il a été déclaré le Fils Vivant, celui qui dit et fait. C’est par ton Esprit qu’il a reçu un nom au-dessus de tout nom. Que ce même Esprit fasse de ce pain et de ce vin le signe du Corps et du Sang du Christ, le signe de sa réelle présence.

Mémorial de ton Fils, mémorial de notre Christ : nous le faisons : nous célébrons sa mort, nous proclamons sa résurrection et nous l’attendons.
Rien n’est parfait. Tu le sais bien, Dieu notre Père. Très rarement les vies des hommes et des femmes sont à trancher au laser, à les classer noir ou blanc, dans un avant pétrifié et un après inamovible. Pour avancer dans la clarté, pour progresser dans l’honnêteté nous avons besoin de ton Esprit, Dieu notre Père. Qu’il continue son œuvre en faisant de tous ceux qui partagent le Repas du Seigneur, le Corps et le Sang du Christ, sa véritable communauté, un peuple fraternel. Que l’Eglise ne soit pas un club de professionnels de la religion, un réseau de techniciens d’un système. Qu’elle soit toujours toutes antennes déployées pour percevoir et saisir les cris des persécutés et de ceux qui souffrent et consoler tous ceux qui en ont besoin, eux qui sont nombreux. Qu’elle soit toujours prête à collaborer avec ardeur et intelligence à la liberté qui surgit, à la justice qui pointe. Qu’elle partage la joie de ceux qui fêtent la vie conquise et le sourire retrouvé.

Jésus Asurmendi



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