Prises de paroles

 

Dimanche 28 août-
22ème dimanche ordinaire

A propos des textes du jour Jr 20,7-9. Romains 11,1-2. Mt 16, 21-27.

La Bible n’a pas été écrite par les journalistes de France Info ou de TF1, même pas par les correspondants de RFI. Les textes que nous recevons sont le fruit d’une digestion lente. Les « confessions » de Jérémie supposent un long itinéraire vécu, les annonces de la passion sont composées sur la base d’une expérience. Jérémie séduit, les disciples éblouis. Mais pas trompés. Car cette flamme initiale est tempérée dans le creuset de l’engagement auquel conduit l’ardeur de la séduction. La fougue de Jérémie passe d’affrontement en confrontation et de conflit en combat. Elle est transformée par le feu. L’enthousiasme de Pierre passé au gril de la passion, suite logique du programme du Messie. L’adhésion au risque du quotidien.
Mais cette passion n’est pas la fin de l’histoire. Jérémie entend se dire : ces gens ne pourront rien contre toi car je suis avec toi pour te sauver. Il faut lire l’annonce de la passion dans le mouvement d’ensemble, dans la dynamique de l’évangile. La Transfiguration qui suit immédiatement l’annonce de la passion est un signe du mot de la fin, un préavis du triomphe final.
Le chemin est rude. L’illusion n’est pas permise. Mais nous ne perdrons pas notre vie. Nous la gagnerons avec Lui. Avec le Christ.

Jésus Asurmendi

Méditation à la manière d’une prière eucharistique

Nous sommes là, Dieu notre Père pour te rendre grâce. Oui, il est juste et bon de te remercier, tous les jours et en tout lieu. Il n’est pas facile de tenir et de garder le moral. La fatigue et la peur, le ras-le-bol et la panique peuvent nous prendre corps et âme. Le vécu quotidien est souvent lourd. Nous comprenons que la désespérance puisse s’installer. Mais tu nous donnes de la force. Tu nous fais rencontrer des gens qui nous confortent, engagés dans la simplicité, croyant dans les autres, enracinés dans une vie véritable, créant communion.
Nous te remercions pour tous ceux qui nous aident à vivre et à avancer, tous ceux avec qui, ensemble, nous devenons la pluie et le soleil d’une vie reçue, cultivée et offerte.
Nous te remercions surtout pour ton Fils, celui qui nous attire et nous séduit, sans illusions ni tromperie. Don parfait, semence qui traverse la mort et fait germer en nous la vie véritable.
Pour Lui et par lui nous te remercions et nous te chantons.

Il n’a pas voulu sauver sa vie. Ton Fils, notre Seigneur Jésus a voulu la donner et il l’a fait. Au prix fort. Du coup il a été en mesure d’ouvrir les portes, de franchir les barrières, de libérer l’espace et le temps, d’ouvrir toutes les forces de la communion. Au prix fort. Au prix de la croix mais avec un gain infini : En gagnant la vie non seulement pour Lui mais pour tous. Grâce à ton Esprit, ta force. Que ce même esprit continue son œuvre qu’il fasse que la présence du ressuscité se réalise parmi nous et que ce pain et ce vin en deviennent les signes visibles, le sacrement du Corps et du sang du Christ.

Comme il nous l’a demandé nous le faisons : nous rappelons sa mort, nous célébrons sa résurrection et nous annonçons sa venue. Voilà le mémorial de notre Seigneur Jésus.
Forts de notre foi en Lui, séduits par Lui, nous sommes prêts à marcher sur ses pas, à collaborer avec Lui dans son œuvre pour que tous les hommes ne perdent pas leur vie mais la gagnent en créant communion. Une communion faite de justice et de paix, de joie et de liberté. Autant dire que ce n’est pas encore fait. Que la route est longue. Avec ta force, avec l’aide de ton Esprit que nous te demandons, nous réussirons. Nous pourrons traverser la mort et être transfigurés, transformés. Qu’il fasse donc tout d’abord que tous ceux qui partagent le repas du Seigneur deviennent un seul corps, le corps du Christ. Que ton Eglise ne soit pas séduite par la pompe ridicule, par los ors du pouvoir ni par le pouvoir de l’argent. Qu’elle ne soit pas trompée par ce qui brille, par le bling bling de nos sociétés. Qu’elle ne se trompe pas sur la manière de rendre témoignage au Vivant, à notre Seigneur Jésus.

Jésus Asurmendi



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