Dimanche 07 août-
19ème dimanche ordinaire
Confiance, c’est moi, n’ayez
pas peur
Le souffle fragile 1° Livre des Rois (19, 9 -
13a)
Elie se rend sur le Mont Horeb pour y rencontrer Dieu. Ce n’est
pas un lieu anonyme, puisque c’est là que Dieu a remis à
Moïse la table de pierre des dix commandements, le décalogue.
Qui fait la demande, c’est « Le Seigneur », il envoie
l’ange qui réveille Elie la nuit sous sa tente, lui fait
manger une galette, puis lui demande de se mettre en marche.
Il marche pendant « 40 jours dans le désert » avant
d’arriver à l’Horeb, il n’est pas là par
hasard…
« Qui » attend « qui » ? Qui attend le Seigneur
aujourd’hui ? Une des questions entendues lors de la lecture des
textes pour la préparation, lundi soir.
Nous attendons le Seigneur ou plutôt « du » Seigneur,
quand ça ne va pas, quand vient la maladie et la mort, quand des
catastrophes naturelles secouent le sol, quand des villes s’écroulent,
ou disparaissent, dans la tempête de vent, sous la boue, sous la
vague ou sous les cendres.
On parle alors du Dieu absent, on se révolte, on crie comme Job
: « pourquoi, pourquoi ? ».
On exhorte Dieu : « Dieu, comment peux-tu, toi qui es bon, toi qui
as créé le monde, comment peux-tu laisser ainsi de telles
choses se faire, comment peux-tu laisser ainsi périr des innocents
?
L’homme de son côté ne se préoccupe pas beaucoup
de Dieu quand il torture, quand il tue, quand il asservit, quand il exploite
ou affame son frère.
Et Dieu dans tout ça ? Comment l’entendre, est-il «
réservé » à quelques sages ou religieux qui
se mettent à l’écart du monde pour méditer
et prier ?
Dieu s’est-il coupé de l’homme ? Et l’homme,
que fait-il pour aller vers Dieu ?
Pourtant, Dieu attend. Dieu m’attend. Dieu attend beaucoup de moi,
je le sais bien, et je sais bien aussi tout ce que je ne fais pas pour
aller vers lui.
Souvent je me prends pour Dieu avec les objets que je fabrique, l’ordinateur
et le téléphone deviennent portables, ils perdent le fil
qui les empêchaient de sortir…
On peut joindre n’importe qui n’importe où, mais plus
personne ne se parle, plus personne ne s’entend, et le diable de
la chanson de Jacques Brel pourrait revenir sur terre pour dire encore
: « ça va ! ».
J’ai oublié que je ne suis pas ici sur cette terre pour jouir
de plaisirs solitaires, mais pour l’autre, et pour les autres, que
Dieu m’a donné le monde pour le construire par delà
la création. Je me plains de ne pas entendre Dieu, mais est-ce
que je ne me protège pas dans une confortable surdité ?
Je dis que j’attends Dieu, mais je sais bien que c’est lui,
en Christ, qui attend l’homme, je sais qu’il m’attend
« moi ».
Denis Caillet
CONFIANCE, C’EST MOI, N’AYEZ PAS
PEUR !
Avoir la foi ce n’est pas croire en Dieu (même si cela en
fait partie).
Ce n’est pas croire des vérités difficiles ou impossibles
à croire.
Ce n’est pas s’imposer des lois ou des valeurs impossibles
à porter sur nos petites épaules.
Ce n’est pas sacrifier nos joies et nos bonheurs au nom d’une
vertu sèche et stérile.
Ce n’est même pas être sûr de soi : le doute fait
partie du chemin de la foi
il ne détruit pas la foi, il ne détruit pas la communauté.
(fiancés, nouvelles générations)
Ce n’est pas être moralement parfait
ni politiquement parfait
ni spirituellement parfait
ni fraternellement parfait
même un imbécile ou un criminel peuvent avoir la foi.
(d’ailleurs il n’y a qu’à nous regarder…)
La foi c’est avant tout une histoire humaine
pour certains c’est même une aventure.
c’est notre histoire personnelle au sein de l’histoire des
hommes.
La foi c’est une histoire qui a un début et une fin,
plein de péripéties avec des rebondissements, des petits
et des grands,
des exceptionnels et des quotidiens
plein de personnages qui ont chacun leur rôle.
La foi une histoire, dont je suis le héros.
Mon histoire et c’est notre histoire,
celle que nous prenons en mains
et personne d’autre à notre place !
Et dès qu’on prend le soin de la raconter aucune histoire
n’est banale.
Notre foi c’est la confiance au Christ.
Le début c’est lui : il nous appelle, cela part de lui.
Ce n’est pas nous qui sommes allés le chercher
c’est lui qui vient vers nous,
y compris dans les circonstances inattendues ou troublées,
comme une tempête ou un calme plat et banal à pleurer.
Et nous le verrons venir si nous tournons vers lui notre regard.
Car l’aventure continue avec notre regard
ouvrir les yeux sur notre monde peut devenir pour chacun une aventure
Ensuite il faut oser.
Il y a ce temps de l’histoire où l’on met les risques
de côté et on y va !
Cela semble plus évident quand on est jeune parce qu’on n’a
pas froid aux yeux, ou quand on est vieux parce qu’on n’a
plus rien à perdre.
Ce n’est jamais évident !
Les risques on les connaît : l’amour, l’amitié,
la pitié, l’humilité ou le pardon.
Ils peuvent se suffire à eux-mêmes et faire de nous des vertueux
si on en fait des valeurs morales au lieu de s’y aventurer comme
sur des mers inconnues.
Ils peuvent faire de nous des vertueux qui ne doutent de rien mais pas
des croyants qui affrontent leurs peurs.
C’est toujours aussi difficile d’affronter la peur
peur de perdre ce qu’on déjà,
peur de perdre l’amour ou l’amitié qui nous protège
peur —bien légitime— de la souffrance
peur du noir et de la tempête
Même la peur au ventre l’histoire continue si nous ouvrons
nos oreilles pour entendre : « je suis là ».
Il faut bien tendre l’oreille, il y a tant de bruits,
tant de faux appels, tant de cris
parfois même au cœur du silence il est difficile de discerner
un chuchotement.
La fin de l’histoire des disciples dans la barque autour de Jésus
c’est la louange.
Ils sont heureux, ils disent merci, ils n’ont plus peur…
jusqu’à la prochaine.
Jacques Mérienne
En début de l’Offertoire, :
« Vendredi, nous avons célébré la mort de
Jean-Claude RICHARD, et nous avons eu le sentiment qu’une page du
CPHB se tournait.
Des pages se tournent, d’autres s’écrivent aujourd’hui.
A un ami venu le voir à l’hôpital le 6 juillet, alors
que l’équipe médicale venait de lui annoncer que l’on
ne se battait plus contre la maladie, Jean-Claude lui a dit, un quart
d’heure plus tard » :
« La vie est une grâce,
La mort est une grâce,
Tout est grâce ».
Jacques Mérienne
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