Dimanche 17 juillet - 16ème
dimanche ordinaire
"tu juges avec indulgence"
Accueil
Bienvenue à tous,amis fidèles du CPHB, de Saint Merri,
vous aussi qui peut-être venez de la France entière, de l'Europe
et des extrémités de la terre.
Dimanche dernier était proposé à notre méditation,
l'accueil dans nos vies de la Parole de Dieu, Parole répondant
à notre soif. Et Dieu en attend les fruits.
Aujourd'hui, les textes nous font apparaître un Dieu patient, confiant,
« lent à la colère, plein d'amour et de vérité
», disposant de la force qui lui donne l'assurance de l'accomplissement
de son dessein auquel, ne nous y trompons pas, Il demande à l'homme
de participer activement.
Damien Pasquier Desvignes
Commentaire évangile Mat 13/24 et Sg 12/13
Une parabole qui exprime la même chose que la prière de
Jésus dans l’évangile de Jean 17 : « je ne te
prie pas de les ôter du monde ».
C’est la condition du disciple, rester dans ce monde.
Saint Paul de son côté précise cette condition : «
Le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser — c’est
le rôle de l’Esprit Saint —, mais pour annoncer l’Evangile,
et pas dans un langage humain qui viderait la croix de son sens (1Co 1/17)
». À la mission d’annoncer Paul ajoute celle de trouver
le langage adéquat, un langage qui ne dénature par le message.
C’est en arrachant à priori ce qui nous gène que nous
vidons la Croix de son sens. La croix n’a rien à faire dans
un monde « parfait ».
Pour vivre dans le monde « mélangé » dont le
Père, à la demande du Fils, ne nous a pas retirés,
il ne s’agit pas d’abord de « savoir » : il s’agit
d’entrer dans la dynamique de l’amour. Il s’agit d’entrer
dans un mystère : une existence dans laquelle nous avançons
toujours vers l’inconnu. Le même inconnu pour nous que pour
tous ceux avec qui nous vivons.
Méfions-nous de ceux qui savent « ce qu’il faut faire
», les « y’a qu’à », même s’il
sont des nôtres (surtout s’ils sont des nôtres…
il y en a partout, c’est le problème de toute communauté).
Nous ne pourrons porter l’Evangile que si nous acceptons de rejoindre
ceux et celles que nous rencontrons sur un chemin de gratuité au
plus profond de leur vie.
C’est d’autant plus difficile pour nous aujourd’hui,
que Jésus, le Christ,
est moins que jamais reconnu dans notre société.
Pour reprendre la terminologie de notre Église, la tentation est
de «catéchiser » nos interlocuteurs avant de les «
évangéliser ». C’est un peu le schéma
de ce que l’on appelle « la nouvelle évangélisation
». Catéchiser c’est imposer une Parole toute faite,
au besoin en y mettant de la pédagogie, mais évangéliser
c’est d’abord trouver sa place au milieu des autres.
Pour nous la foi s’exprime par et dans une rencontre personnelle,
c’est cette rencontre personnelle qu’il nous faut vivre et
servir. Pour cela il nous faut aller franchement au cœur de notre
foi, toujours et encore.
Nous n’avons pas à nous fixer des objectifs de rentabilité,
de visibilité,
nous avons à prendre le temps de nous laisser remuer aux entrailles
nous-mêmes.
Si nous ne sommes pas touchés les premiers par cet amour du Dieu
qui ne choisit pas, qui ne trie pas, qui n’exclut pas,
l’amour de ce Dieu qui nous aime tous, même les cons ! (C’est
dur à accepter, mais contrairement à nous il aime vraiment
tout le monde…)
Si dans tous les événements et les rencontres de la vie,
nous ne sommes pas dans l’écoute et l’accueil de la
Parole de ce Dieu-là, comment pourrions-nous toucher les cœurs
de ceux qui font route avec nous ?
Nous n’avons aucun savoir supérieur ni aucun pouvoir à
leur proposer, nous n’avons humblement qu’un message de liberté.
Jacques Mérienne
Préface
Père,
à la demande de Jésus ton Fils
tu ne nous as pas « retiré du monde »
tu ne nous as pas « mis à part ».
Nous sommes des gens de la vie ordinaire
comme on en rencontre n’importe où.
Nous sommes de ceux qui font un travail ordinaire,
qui ont un foyer ordinaire,
ou sont des célibataires ordinaires.
Des gens qui ont des maladies ordinaires, des deuils ordinaires.
des gens qui ont une maison ordinaire, des vêtements ordinaires.
Mais nous croyons de toutes nos forces
que ce monde où tu nous as mis
est pour nous le lieu de notre sainteté.
Nous croyons que rien de nécessaire ne nous y manque,
car si ce nécessaire nous manquait
tu nous l’aurais déjà donné.
C’est pourquoi , joignant nos voix
à celle qui te chantent sur terre et dans les cieux
Père, nous t’acclamons !
d’après, Madeleine Delbrêl
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