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Dimanche 10 juillet 2011
A propos d’Isaïe 55,10-11, Romains 8,18-23
et Matthieu 13,1-18.
On ne peut pas dire que l’ambiance ces temps-ci soit celle des
trente glorieuses.
Difficile de croire qu’on baigne dans l’optimisme. L’optimisme
semble devoir être une pure illusion.
C’était déjà le sentiment des israélites
qui écoutaient le prophète en exil leur parler de la pluie
qui tombe et de la parole de Dieu. Oui ils écoutaient poliment,
le sourire aux lèvres, la foi absente.
Jésus et ses disciples sont à mi-parcours de leur aventure
ensemble. L’enthousiasme de la rencontre, la ferveur provoquée
par les paroles et les gestes de cet homme attirant les assoiffés
s’estompent, l’animosité croit. Les doutes s’insinuent
et minent la confiance. La parabole du semeur n’a pas pour but de
donner des leçons de morale mais de susciter et conforter la foi
et l’espérance de ceux qui suivent Jésus. Même
si cela ne se voit pas encore, oui, la récolte est sûre,
les fruits certains. La moisson vient. La Parole transforme les hommes
et les femmes. La Parole change le monde.
Jésus Asurmendi
COMMENTAIRE ISAÏE 55 10-11 : LA NECESSAIRE EFFICACITE DE LA PAROLE
Ce passage nous a fait réfléchir sur cette soif que nous
avons - ou non - de la parole de Dieu, sur notre manière de la
recevoir, sur sa nécessaire efficacité.
A travers une allégorie familière et poétique, Isaïe
semble nous en parler comme d’un don qui coulerait de source, d’une
nécessité que rien n’arrête.
Lorsque j’ai revisité ce texte, je l’ai perçu
un peu différemment. J’ai entendu derrière cette harangue
lénifiante une injonction : « Surtout…que la pluie
et la neige qui tombent du ciel n’y retourne pas sans avoir irrigué
la terre ; de grâce, que cette parole qui sort de ma bouche ….ne
rencontre pas que son propre écho, mais qu’elle suscite des
réponses et des actions efficaces »
Nous le savons, les prophètes sont des hommes de l’intranquilité,
des messagers soucieux, soucieux d’une vraie transmission qui s’inscrive
dans le concret de nos vies.
Souvenons-nous que les évènements essentiels de nos vies
- fécondation, germination, gestation - ont lieu dans l’obscurité
et le silence et se déroulent dans un temps qui nous échappe
si nous n’y prenons garde ; méfions nous des évidences
illusoires et des professions de foi sans suite.
Illusoire en effet, cette impression de surabondance … lorsque nous
n’avons qu’à tendre le bras pour ouvrir tout grand
le robinet d’eau…alors que nous savons que cette ressource
et sa gestion sont devenues problématiques. Nous déclarons
tout de go « l’eau, c’est la vie » mais nous devons
savoir que transcrire ce beau slogan en une réalité durable
prendra beaucoup d’effort et de temps, dans le silence laborieux
des bureaux d’études …et des consciences individuelles
; car il s’agit de sortir des comportements consuméristes
et de mettre en œuvre des moyens techniques de maintenance et de
modernisation des réseaux.
Il semble que - comme pour la Parole - on aie un peu trop bétonné
et du coup, le cycle de l’eau est souvent trop rapide et sommaire
pour irriguer effectivement la terre.
Soucieux que la parole devienne pour nous vrai nutriment et boisson, Isaïe
nous dit encore dans ce même chapitre : « Ecoutez-moi et mangez
ce qui est bon, prêtez l’oreille et vous vivrez ».
Alain Clément
Méditation à la manière d’une prière
eucharistique
Après avoir entendu et écouté, après avoir
rencontré Ta Parole, ton Fils Jésus, notre Christ, nous
voilà ensemble, répondant à ton invitation, pour
te remercier.
Malgré la morosité des temps et une ambiance languissante
nous voulons te rendre grâce. Te remercier pour tous ces gestes,
discrets ou pas mais qui nous mettent débout et nous confortent.
Pour toutes ces paroles silencieuses ou bruyantes qui nous animent et
nous stimulent, cultivant notre foi et nourrissant notre espérance.
Nous voulons te remercier pour toutes ces leçons de foi et d’espérance
imprégnés d’un courage inouï, inattendu, admirable.
Nous voulons te remercier pour ces syriens, hommes et femmes qui depuis
des mois bravent la peur, l’oppression et la mort.
Nous voulons te remercier aussi pour ce nouveau pays, le Sud-Soudan, pays
presque sans nom, comme le prophète d’aujourd’hui.
Après d’innombrables morts l’aube de la liberté
et de l’avenir leur apparaît.
Nous voulons te remercier surtout par Jésus, ton Fils, notre Seigneur
semeur d’avenir, de foi et d’espérance.
Pour Lui et par Lui nous te remercions et nous te chantons.
Comme tout bon semeur, Jésus, notre Christ, connaissait et connaît
le temps. Le temps de la semence, celui de l’attente, celui du doute,
le temps de la récolte. Il a connu des nuits obscures, des matins
sombres. La nuit de Getsemani. Et le matin de Pâques, l’éclosion
de la vie nouvelle. Nous avons besoin de cette vie nouvelle, de cette
semence qui produit en nous des fruits. C’est pourquoi nous te demandons
que ton Esprit se fasse présent parmi nous et que, par lui, ce
pain et ce vin deviennent le Corps et le Sang de ton Fils nourriture de
vie et d’espérance.
En annonçant la mort de notre Seigneur et en proclamant sa résurrection
nous disons aussi notre foi et notre espérance dans son retour.
Cette espérance, nous tous ensemble et chacun de nous avec la création
toute entière, nous la proclamons, oui, nous la crions. Le cri
de l’enfantement, le cri de l’espérance, de l’espoir
d’être libérés de l’esclavage pour connaître
la liberté et la gloire des enfants de Dieu. Oui, c’est pourquoi
nous avons besoin de l’Esprit, ta force, ta présence pour
devenir ensemble le Corps du Christ, une Eglise, humble attentive aux
plus pauvres, une Eglise qui sème l’espérance et la
joie.
Jésus Asurmendi
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