Prises de paroles

 

Vendredi saint 22 avril 2011


"IL VERRA LA LUMIERE"

Lectures
• Livre d'Isaïe (Is 52, 13-53, 12)
• Lettre aux Hébreux (He 4, 14-16; 5, 7-9)
• La Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon saint Jean (Jn 18, 1-19, 42)


Pourquoi la mort ? Pourquoi cette mort ignominieuse sur une croix ?
Pourquoi fallait-il que le Fils de Dieu achève ainsi sa vie d’homme ?

Dieu est livré par la lâcheté et la haine de l’homme.
Dieu est vaincu, impuissant face au mal qui se déchaîne.
La liberté de l’homme s’exprime de multiples façons, dans l’amour et la solidarité,
mais aussi dans le pire de la barbarie et de la torture.

Dieu est sans voix, tel le serviteur souffrant du livre d’Isaïe,
Figure du peuple d’Israël, anéanti dans l’épreuve de la déportation à Babylone.

Chaque vendredi saint, nous relisons ce texte en faisant mémoire de la mort de Jésus, crucifié par ses frères en humanité.
Anéantissement de tant d’espoirs que cette épreuve de déréliction totale.
Mais, parce que cette épreuve nous dit jusqu’où Jésus a aimé l’homme,
nous le croyons présent aujourd’hui à tout homme souffrant,
à tout homme injustement accusé, condamné et exécuté.

Nous croyons aussi qu’il a traversé la mort.
« Mon serviteur réussira…Il verra la lumière ».

Eliane Brouard

Après Isaie

Texte beau que celui d’Isaïe, certes. Difficile à coup sûr. Que veut dire : broyé à cause de nos perversités? Nous voyons dans ce chant du Serviteur, et c’est légitime, le tableau de la passion de Jésus. Mais nous aurions tort d’en rester là. La passion de Jésus est le prototype des souffrances de l’humanité. Chant du serviteur et passion de Jésus nous renvoient à notre présent. Ils ouvrent nos yeux et nos oreilles.

Sous la contrainte, il a été enlevé, il a été retranché de la terre des vivants.
Il y a vingt ans, en une seule journée, dans une prison de Gadhafi, 1800 prisonniers politiques ont été abattus, retranchés de la terre des vivants.

1/
« Devant Dieu, le serviteur a poussé comme une plante chétive, enracinée dans une terre aride »

Terres arides du fanatisme religieux, où des croyants perdent la vie en disant leur foi. Combien d’assassinats et de condamnations à mort en application de lois sur le blasphème, comme au Pakistan ?

Procession

Signes forts, signes délavés ou édulcorés. Mais la croix résiste à toutes les tentatives pour la rendre inoffensive, à toute ruse pour la vider de son sens dans l’or ou l’art. Et même si la croix n’est pas le point final, il faut en passer par là, il faut traverser la croix. Nous sommes invités à passer par là, à « adorer » la croix si vous voulez. En venant par l’allée qui vient de la grande porte d’entrée pour arriver au transept.


Mot final
La passion de ton fils, ce sont aujourd’hui les douleurs de l’humanité, nos souffrances à chacun de nous. Mais l’espérance tient bon : il verra la lumière, nous verrons la lumière. Sans que la réponse nous fasse oublier la question. Nous te le demandons par Jésus ton Fils, notre Seigneur qui est le crucifié et aussi le ressuscité.

Jésus Asurmendi

 

 

 

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