Prises de paroles

 

Dimanche 3 avril 2011
4ème dimanche de Carême

"J'étais aveugle
et maintenant je vois"

Lectures
• 1er livre de Samuel (1 S 16, 1.6-7.10-13a)
• Lettre de saint Paul Apôtre aux Ephésiens (Ep 5,8-14)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 9, 1-41)

Bonjour, bienvenue à vous, amis inconnus, connus, venus partager notre célébration préparée par le groupe Accueil dans l’église, si possible comme nous y invite la phrase du lutrin, dans la lumière.
Lumière de l’accueil, lumière de l’amitié, lumière de la parole, lumière de la vérité.
C’est quoi l’ACCUEIL dans l’église ,
Offrir un visage de l’église habitée, ouverte, vivante, accueillante, un engagement de quelques minutes auprès de passants inconnus ?
Ou est Dieu dans cet Accueil ?
Dans son livre Un admirable christianisme , D. Marguerat
Ecrit que « Dieu n’a pas d’autres paroles que les nôtres pour venir à l’existence » !
C’est donc à nous d’espèrer offrir au visiteur, une parole vraie, un échange sincère, qui soit bon pour lui comme pour nous, qui avons besoin, nous aussi, d’être accueilli par lui.
L’Accueil dans l’église a lieu tous les jours de 15 à 19 h, par tranche de 2 h, il peut se faire à deux, en circulation dans l’église, un badge Accueil (pour qui le désire), peut nous faire identifier par le visiteur, comme étant là, à son service. Rejoignez-nous pour partager avec nous cet engagement de la communauté dans l’accueil de l’inattendu.

Colette Chaduc

L’aveugle-né. Jean (9, 1-41)

Lumière et ténèbres, nous voudrions être dans la lumière, mais bien souvent nous nous sentons… dans l’obscurité, pour ne pas dire, … dans la nuit…

La nuit de l’aveugle pour les Pharisiens, c’est celle du péché. S’il est aveugle de naissance, c’est que lui-même, ou que l’un des membres de la famille a été, ou est dans le péché.

Il est inconcevable que Dieu, qui l’a puni dès sa naissance, puisse le guérir, lui qui ne voit pas, alors que les bons pratiquants, eux, voient…

Le Christ nous propose de l’accueillir, d’accueillir sa parole, et si nous sommes empêchés de voir, comment pouvons-nous l’accueillir ?

Dans l’évangile, une parabole vécue à la sortie du Temple, c’est celui qui ne voit pas qui a les yeux pour voir, c’est l’aveugle qui accueille le Christ et qui croit.

Ceux qui voient et qui respectent la loi, ne voient rien, et ne peuvent pas reconnaître le Christ. Plus, ils bousculent l’aveugle et le jettent dehors : « tu es tout entier plongé dans le péché et tu nous fait la leçon ? », et plus insupportable encore, c’est le jour du sabbat.

Plusieurs membres du groupe « Accueil » étaient venus à la préparation de la célébration, mardi, et l’évangile interroge chacun de nous sur ce qu’il fait dans sa vie pour accueillir l’autre.
A la table d’accueil, à Saint-Merry, quelque part, c’est facile, on attend et le passant vient vous voir. Je vous rassure, … ce n’est pas toujours si facile, car on ne rencontre pas seulement le touriste sympathique et le passionné d’histoire ou d’architecture sacrée, on est bien souvent interpellé de façon plus ou moins vive. Une façon inconfortable d’être questionné, sur notre générosité face à la détresse, notre appartenance à l’Eglise, ou de nous demander ce que nous faisons dans ce drôle de lieu, une église ? avec ses chaises en carré…

Dans la vie de tous les jours, dans le travail, les transports, la famille ou les proches, accueillir la parole de l’autre, c’est accepter de se dévoiler un peu, de se dire pour entendre.
Si je suis plein de certitudes, si je dis que « je sais », je ne suis qu’un aveugle et un sourd, et l’expression populaire : « il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, ou pire aveugle que celui qui ne veut pas voir » prend tout son sens.

Si je suis à l’écoute, si j’accepte de voir et d’entendre celui qui me gêne et me dérange, c’est moi qui peut commencer à naître et à être, grâce à l’autre.

Oser me mettre en risque, c’est exister aux yeux de celui dont on me disait quand j’étais enfant « qu’il voyait tout », mais c’est surtout recevoir de l’autre et à travers l’autre, de recevoir et de rencontrer le Christ.

Denis Caillet.

Méditation à la manière d’une prière eucharistique
Après nous avoir invité et après avoir rencontré Ta Parole à travers les textes bibliques, permets nous de te remercier et de te louer. Tout d’abord pour la lumière du jour qui se fait de plus en plus abondante et inonde dès le matin nos vies mettant de la joie dans nos quotidiens. Ensuite parce que tu nous as donné de quoi voir et nous chauffer, pourvu que nous sachions et nous voulions nous en servir. Sans nous empoisonner, sans nous détruire, sans trahir ton œuvre de création. Nous te remercions pour toutes les merveilles que la science de l’homme nous montre et nous fait voir.
Nous te remercions pour un autre type de lumière : toutes les rencontres prévisibles et surtout les inattendues, les surprenantes. Celles qui nous décoiffent et nous déstabilisent. Celles qui nous font sortir de nos remparts, de nos refuges, de nos abris.
Merci Seigneur, nous étions découragés; tu nous as envoyé quelqu'un à encourager.
Nous étions seuls, tu nous as envoyé quelqu'un à consoler.
Merci Seigneur pour ces rencontres imprévues, nous écoutons, nous parlons en vérité, Tu nous rejoins.

Merci pour la lumière de l’accueil reçue en accueillant, pour la
lumière surgie de la rencontre, de l’échange et du dialogue.
Merci pour ton Fils, Jésus, notre Christ qui a mis ses pas dans les nôtres pour nous rencontrer sur nos chemins, échanger avec nous, illuminer nos routes, éclairer nos têtes, animer notre action.
Pour Lui et par Lui nous te louons et nous te chantons.

Il est difficile d’imaginer un compagnonnage de route plus étroit que celui de ton Fils. Car il nous a rejoint, il a rejoint l’humanité dans ce qui lui coûte le plus depuis l’aube des temps : la mort. Mais celle-ci a pris une dimension particulière car elle a été assumée et faite don pour tous. Et de là, une lumière est jaillie : celle de la Vie, la Vie elle-même. C’est pour cela que nous avons répondu à ton invitation pour te demander que ton Esprit se fasse encore présent parmi nous et ainsi, par son énergie et son dynamisme, ce pain et ce vin deviennent les signes visibles de ton Fils, les signes de la présence de son corps et de son sang.

Cette présence de ton Fils est celle de sa vie, de sa mort et de son Elévation, le socle de notre espérance, la raison de notre être. C’est pour cela que nous en faisons le mémorial. C’est pour cela que nous te remercions encore et toujours.
Mais le parcours n’est pas fini, l’heure définitive n’a pas sonné. Nous avons le temps et l’espace devant nous. D’autres rencontres nous attendent, d’autres visages nous regardent, d’autres mains s’ouvrent devant nous, d’autres tables sont prêtes. Mais surtout celle que tu as dressée devant nous, celle du repas du Seigneur. Nous te demandons que, par ton Esprit, nous et tous ceux qui y participent deviennent le véritable corps du Christ. Une communauté prête à s’émerveiller de voir comment les aveugles retrouvent la vue et à les accompagner. Une Eglise ouverte et bienveillante, disposée à recevoir l’espérance qui fleurit et la lumière qui s’ouvre un chemin de vie dans les ténèbres. Une Eglise modeste et sans peur, joyeuse, juste et honnête.

Jésus Asurmendi

 

 


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