Prises de paroles

 

Dimanche 13 février 2011
6 ème dimanche

"Heureux qui va vers le Seigneur
et marche sur sa route"

Lectures
• Livre de Ben Sirac le Sage (Si 15, 15-20)
• 1ère lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 2, 6-10)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 17-37)

Après lecture de Ben Sirac le sage
Ben Sirac a écrit ces paroles vers 190 avant notre ère. A la suite des conquêtes d’Alexandre le Grand, il voit des influences hellénistiques gagner son peuple qui semble oublier l’héritage transmis depuis Abraham, d’un Dieu qui conduit son peuple dans la fidélité. Comme les autres écrits de Sagesse, Ben Sirac veut rappeler le don de la loi au SinaÏ. Il le fait d’une manière nouvelle, dans un contexte nouveau, pour des hommes dont la conscience personnelle s’est formée au cours des siècles de son histoire avec Dieu. Ben Sirac nous montre un homme conscient de sa place de partenaire et inter locuteur de Dieu.
Ce livre est appelé aussi le Siracide (de Sirac) et l’ecclésiastique car il était lu dans les assemblées. (ecclesia)

Je me risque à dire là où j’en suis ce matin, après le partage de mardi dernier et le chemin que trace la parole dans le cœur de chacun au cours des jours suivants.
J’ai retenu 3 éléments essentiels, étonnants à mes yeux :
-les commandements
-le choix donné à l’homme, choix qui met au travail sa liberté.
-la Sagesse de Dieu, grande, d’un Dieu « qui voit tout »

premier étonnement : les commandements sont donnés(un don) mais l’homme doit choisir. A-t-on déjà vu dans les affaires humaines un commandement donné auquel on peut répondre par oui ou par non ? De nombreuses expressions insistent sur la liberté de choisir, en particulier l’inaugurale « si tu le veux », mais il est accompagné d’un rappel : « le rester fidèle » A qui et comment ?

deuxième étonnement : les deux fortes oppositions qui sont la matière des commandements et sont livrées au libre choix d’abord d’un « tu » puis à celui de tous les hommes.
L’eau et le feu
La vie et la mort ;
Le choix va décider de l’avenir de chacun et de tout un peuple, orientés par le rappel à rester fidèle.

Troisième étonnement : la sagesse de Dieu est grande, d’un Dieu qui voit tout ! N’est-ce pas un peu écrasant et contradictoire après la liberté de choisir donnée auparavant ? liberté à vivre dans la fidélité, il est vrai.

Alors quel est cet homme qui se tient devant ces commandements ? De quels hommes parle Ben Sirac ? Il est dit « ceux qui le craignent » c’est-à-dire qui vivent sous le regard de Dieu avec confiance, des cœurs pénétrés par le regard de Dieu.
Il nous faut reconnaître que nous restons face à l’insondable, à l’inconnaissable de Dieu. Mais nous vivons car une espérance naît grâce à l’inépuisable que nous devinons.
Ce qui nous est révélé de ce Dieu l’est par la voie de la loi nouvelle qui est Jésus Christ.

Marie-Thérèse Joudiou

Evangile selon Mathieu V 17-37
Ce texte de Mathieu est très exigent, comme toujours.
Il nous faut nous attacher à l'esprit plus qu'à la lettre.
Ce texte est là pour nous aider à prendre conscience que la loi ne sert qu'à réaliser une relation concrète avec le frère, c'est alors une loi qui nous vient du cœur.

Il nous est demandé de partager la vie du Christ, qui lui-même est resté fidèle à la Tradition, puisqu'il n'est pas venu pour abolir la loi, mais pour l'accomplir.
Il nous fait entrer dans cette longue marche d'un peuple qui est entré, il y a bien longtemps en Liberté et qui veut vivre de cette liberté.
Un petit groupe
De Saint Merry travaille sur le sujet de la première Eglise, avec "Jésus", en relisant les Actes des Apôtres, et comment ils ont su abandonner certaines lois, devenus rituels, pour se laisser envahir par l'Esprit de liberté.
C'est-à-dire, aller plus loin : entrer dans ce qui nous est confié, en croyant au débordement de la loi vers le don qui rayonne dans nos vies.
Jésus dit : "Que votre justice aille au-delà de ceux qui agissent déjà très bien, tels les Scribes et les Pharisiens".
Accepter de faire plus de ce qui nous est proposé, donc, aller au-delà de la loi.

Le psaume de ce jour nous dit :" Ouvre mes yeux que je contemple les merveilles de la loi."

Catherine Martin Laprade

Oui-oui Non-non.

Certains le chantent, mais il est vrai que nous sommes
Libres d’aimer et de vivre !
Accepter la loi du Seigneur qui nous demande sagesse et discernement,
Ce n’est guère évident !
Qui que nous soyons, avec nos connaissances, nos recherches et
nos questionnements, il me semble que les uns et les autres nous sommes de ce monde en marche !
de ce monde qui au quotidien demande d’aimer et de vivre.
Dire que nous ne savons pas, dans bien des domaines et spécialement
dans la sphère de Dieu, c’est peut être là que se trouve la base même
de la sagesse et ainsi nous sommes disponibles pour accueillir encore et encore et entrer dans le débordement .
Le Christ dans ces dires de l’Evangile de ce jour, conclut d’une manière surprenante.
Quand vous dites oui, que ce soit un oui !
Quand vous dites non que ce soit un non !
Nous avons et je le constate dans notre communauté, cette chance,
de pouvoir choisir, et ce n’est pas le cas de beaucoup de nos frères et sœurs
dans notre monde aujourd’hui.
A travers la Bible nous constatons que Notre Dieu ne supporte pas les
indécis, Il nous faut choisir d’entrer ou pas dans cette longue marche
d’un peuple qui entre en liberté depuis longtemps déjà.
Libre d’aimer et de vivre. Oui il nous faut choisir : Oui -Non. !


Nous allons au transept pour ceux qui le souhaitent, pour accueillir
la lettre de Paul aux Corinthiens qui nous invite à la sagesse .

Gérard Wybo

 



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