Dimanche 28 novembre 2010
1er dimanche de l'AVENT
"Ne laissons pas filer la vie"
Lectures
• Livre d'Isaïe (Is 2, 1-5)
• Lettre de St Paul Apôtre aux Romains (Rm 13, 11-14)
• Evangile de Jésus Christ selon saint matthieu (Mt 24, 37-44)
:Introduction aux lectures du jour.
Dans un instant, les catéchumènes nous donneront les textes
de ce premier dimanche du temps de l’Avent : paroles pleines d’allant,
porteuses d’un nouvel élan, d’un appel à une
vigilance renouvelée, paroles peut-être difficiles à
entendre dans la pesanteur de cette année finissante et des premières
morsures de l’hiver.
Nous entendrons l'exaltante prophétie d’Isaïe d’un
monde transformé par l’amour du Christ ; puis l’exhortation
de Paul à ne pas nous laisser gagner par la torpeur et la facilité
; enfin, dans l’évangile de Mathieu, Jésus nous parle
de son avènement un jour du temps, de cet évènement
qui - comme les paroles d’aujourd’hui- nous prendra
forcément au dépourvu.
Au dépourvu mais non pas dépourvus si nous consentons à
nous y préparer par un effort d’unification intérieure,
par une attention active et bienveillante à tout ce qui advient
en nous, dans notre entourage et dans notre monde d’aujourd’hui.
Écoutons-les.
Prière universelle
Seigneur, nous te prions pour toutes les femmes victimes
de violences dans leur milieu familial, conjugal ou professionnel, dans
leurs pays en guerre…
Nous te prions pour les 140 femmes mortes en 2009 sous les coups de leurs
compagnons ou maris, ou ex-compagnons et ex-maris.
Nous te prions pour toutes celles qui ont eu le courage de briser le
mur du silence après un viol. Il leur a fallu surpasser la honte,
la peur, la culpabilité. Surpasser des blessures enfouies souvent
pendant tant et tant d’années car elles les pensaient inguérissables.
Nous te prions pour tous ceux et celles qui recueillent les 80 000 appels
téléphoniques par an reçus sur le 3919, pour tous
ceux qui accueillent, réconfortent et rassurent les victimes
Nous te prions pour les éducateurs, parents et enseignants : qu’ils
apprennent aux garçons qu’ils n’ont pas besoin de dominer
pour s’affirmer, que toute relation saine se construit dans le respect
de l’autre.
Nous te prions pour tous ceux qui se laissent envahir et dominer par
leur pulsion de mort et leur pulsion d’emprise. Nous te prions pour
qu’ils arrivent à se soigner. Nous te prions pour que leurs
victimes libérées parviennent au pardon du Christ sur la
croix.
Marie-Odile Barbier-Bouvet
Préface
Père,
Nous voulons vivre, mais pas n’importe quelle vie
nous voulons une vie riche, pleine,
une vie heureuse, fertile et fructueuse,
mais aussi : une vie généreuse, ouverte aux autres.
Ce n’est pas parce que nous avons déjà une place dans
la vie
que nous ne désirons plus cette vie intense
qui est la vérité de notre existence.
Et si nous l’avons oublié, si nous nous sommes endormis
ta Parole vient nous réveiller.
Il y a dans ta parole une haute idée de la vie humaine
nous y trouvons dignité pour nous relever
et nous rebeller contre toute humiliation,
nous y trouvons courage pour dépasser tout désespoir
et refuser tout abandon.
Quand Dieu est avec nous,
nous ne pouvons pas laisser filer la vie vers n’importe quoi.
Tu ne nous donnes pas un monde parfait clef en main :
« aplanissez les collines, tracez les chemins »
Tu nous donnes la clef du monde :
la parole vraie, la parole qui féconde, la parole qui sauve.
« L’incarnation de Dieu en l’homme est la source de
notre propre parole »
Lorsque nous prononçons une parole personnelle, unique et décisive,
nous sommes les témoins de ton incarnation,
de ta présence parmi les hommes
mais nous sommes aussi et par le fait même
les acteurs de notre vie, et les témoins de notre espérance.
C’est pour cela que nous te rendons grâce
avec l’immense cortège des tous les saints du ciel et de
la terre
qui te chantent d’une seule voix :
« Saint… »
Savoir entendre les paroles de chacun, de tous,
c’est cela être un veilleur.
« Celui qui prétend témoigner de Dieu mais qui n’entend
pas les paroles décisives des autres hommes est disqualifié
» pour parler au nom de Dieu et au nom des hommes.
« Sans vouloir ni définir, ni imposer à chacun comment
il peut libérer lui-même la parole décisive de sa
propre vie, le bonheur auquel tu nous appelles est sans doute d’être
assez proche de l’autre, assez amical et confiant,
pour que la parole unique de chacun ne soit pas ce qui nous sépare
mais celle qui nous donne la force et l’émerveillement
de devenir ensemble des êtres humains,
des fils et des filles de Dieu,
car toute parole vraie trouve sa source et son achèvement
dans la vie entièrement donnée de ton Fils que nous t’offrons
en son nom .
Jacques Merienne
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