Dimanche 17 octobre 2010
29ème dimanche
"Dieu ne fera-t-il pas justice
à ceux qui crient vers lui jour et nuit ?"
Lectures
• Livre de l'Exode (Ex 17, 8-13)
• Seconde lettre de St Paul Apôtre à Timothée
(2 Tm 3, 14-4, 2)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 18, 1-8)
Accueil
Bonjour à toutes et tous et bienvenus à ceux qui viennent
pour la 1ère fois à cette messe du CPHB, le Centre Pastoral
Halles-Beaubourg.
Notre communauté chrétienne se réunit le dimanche
pour entendre et partager la Parole qui la construit, cette Parole qui
fait ce qu’elle dit, qui libère et qui donne vie.
En communauté, nous pouvons la proclamer à temps et à
contre-temps.
Après notre assemblée de rentrée dimanche dernier,
nous portons ce matin dans notre prière les élections de
ce jour et la nouvelle équipe pastorale.
Les évenements du monde sont aussi au cœur de notre prière,
d’autant plus que les textes de ce dimanche nous invitent à
une prière persévérante dans la durée.
Le 17 octobre est la journée mondiale du refus de la misère
- ATD-Quart-Monde en est à l’origine- ; les grandes tablées
d’assiettes sans repas, au Champ de mars, nous rappellent que trop
d’hommes, de femmes et d’enfants meurent ou souffrent encore
de la faim au XXIè siècle ; l’arrivée ce dimanche,
à Buvaku au Congo, de la marche mondiale des femmes 2010 veut attirer
l’attention sur la situation des femmes dans les pays en guerre
; quant à la réforme des retraites en France, celles et
ceux qui défilent dans les rues ne cessent d’en dénoncer
le caractère inéquitable.
Eliane Brouard
Après la 2e lettre de Paul à Timothée
Lundi soir, lors de la préparation de cette célébration,
il nous est apparu que la 2nde lettre de Paul à Timothée
complétait les textes de l’Exode et de l’Evangile sur
le thème de la prière persévérante pour de
justes combats.
Notre force dans ces combats : la foi en Jésus-Christ qui éclaire
l’Ecriture.
C’est ou ce doit être notre seule arme pour faire reculer
le mal, les violences et les injustices.
En effet dénoncer ne suffit pas : il faut encourager, avoir le
souci d’instruire et faire preuve d’une grande patience.
Au-delà que la question de la transmission de la foi, sujet majeur
des passages de cette lettre, il me semble que la proclamation de la Parole
à temps et à contre-temps par nos communautés chrétiennes
est une forme d’action politique, une façon d’être
et d’agir dans la cité!
Dimanche dernier, pendant la célébration qui ouvrait notre
assemblée communaire de rentrée, une part importante de
l’expression sur les sujets ou domaines qui questionnent notre foi
a porté sur la solidarité et l’engagement.
Les chantiers des combats pour la justice sont en effet nombreux, pour
que les faibles, les pauvres aient le droit et les moyens de vivre et
de faire vivre leur famille.
Nous n’en connaissons qu’une part infime par les media, souvent
plus par des proches ou des associations de solidarité internationale.
Nous porterons tout à l’heure dans notre prière,
les hommes et les femmes qui portent ces combats, parfois au péril
de leur vie.
Si vous souhaitez venir partager avec tous quelques-uns de ces visages
ou de ces noms, le micro est ouvert. Je commence et vous laisse ensuite
la place :
- L’ACAT nous a confié ce mois d’octobre, Dilmurov
SAIDOV, journaliste en Ouzbékistan, arrêté en février
2009 et condamné à treize ans de prison, pour avoir dénoncé
une réforme agraire qui lèse gravement les paysans. Il a
contracté la tuberculose en prison, ne pesait plus que 40 kg fin
septembre et venait de perdre sa femme et sa fille dans un accident de
la route. Les juges sans foi ni loi sont de toute époque…
- Au péril de leur vie, ils luttent aussi pour des réformes
agraires justes, et leur combat persévérant et organisé
portent des fruits : Henri Burin des Rosiers, le mouvement des sans-terre
au Brésil et toutes les organisations de paysans en Inde, en Indonésie,
en Afrique, qui dénoncent la confiscation des terres, vont devant
les tribunaux de leurs pays et éduquent pour la justice.
Eliane Brouard
A partir de l'évangile de Luc...
Dans notre communauté nous prions souvent ensemble
et nous avons cette chance de pouvoir écrire nos prières,
mais il me semble
que nous parlons peu, que nous partageons peu, sur notre prière
personnelle !
Nous parlons volontiers des lieux où nous sommes portés
par la prière,
et nous parlons aussi des événements de notre monde qui
nous ouvrent à la prière !
Mais de notre prière personnelle, nous avons bien des difficultés,
à en parler !
Dans l’Evangile de Luc que nous venons d’entendre, le Christ
lui-même
nous dit que ce n’est pas évident ! et que la persévérance
dans la prière,
« en quelque sorte à durée déterminée
»
peut nous mettre mal à l’aise !
« Jésus dit une parabole pour montrer à ses disciples
qu’il faut toujours prier sans se décourager . »
Par cette parabole Jésus nous éclaire sur ce qu’est
la prière !
Ce n’est pas du domaine du devoir !...de la volonté !
La prière est d’un bien autre registre !
Dans le livre de l’Exode nous retrouvons la prière de Moïse,
et nous pouvons
Faire un parallèle entre l’Evangile et ce texte de l’Exode
!
Dans les deux textes nous sommes dans des situations de violence !
-le peuple en marche vers la terre Promise
est attaqué par les troupes d’Amaleq.
- la veuve de l’Evangile, dans sa situation difficile à
vivre, est rejetée
par celui qui doit lui faire justice !
mais ce juge se moque de la justice ! se moque du monde !
un juge sans foi, ni loi !
Et le récit du texte de l’Exode s’achève par
le tranchant de l’épée !
Nous sommes face à la violence !face à la mort !
Violence qui nous renvoit à nos propres violences, violences au
quotidien !
Jésus, lui, avec sa parabole, nous montre qu’au milieu de
ces violences, il y a place pour la parole !
et que la parole qui peut donner place à l’humanité
!
Ainsi la violence, nos violences peuvent céder le pas à
autre chose,
à un autrement !
la parole : Parole que nous adressons à quelqu’un
à des personnes !
Parole qui transforme les situations !
Parole qui fait vivre
qui redonne confiance
confiance à nous-mêmes, à nos proches , à Notre
Dieu !
Chacun retrouve sa juste place !
Je tiens à continuer le parallèle entre le réçit
de l’Exode et de l’Evangile !
Dans les 2 récits, sans les autres, la prière et la vie
ne sont guère possibles !
Moïse, garant de la fidélité de notre Dieu, son bâton
en est le signe !
est entouré et soutenu par Hour et Aaron.
La veuve, elle, habite dans une ville,
Là où il y a des citoyens, des lois,
là où la solidarité est possible !
Jésus dit une parabole à ses disciples !
Les disciples c’est nous aujourd’hui !
Jésus nous fait comprendre que nos cris pour réclamer justice
font la preuve que Notre Dieu est un Dieu de justice !
c'est-à-dire pour beaucoup et notre communauté !
que chacun trouvera sa juste place
pour œuvrer à ce monde qui nous est confié !
Gérard Wybo
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