DIMANCHE 29 AOUT — 22ème DIMANCHE
" L'idéal du sage est une oreille
qui écoute ! "
Accueil et introduction
Bonjour et bienvenue à tous, en particulier à
celles et ceux qui viennent ici pour la 1ère fois.
La rentrée des classes est maintenant toute proche.
Nous avons encore en bouche la saveur de ce temps des vacances, s’il
nous a permis de nous poser un peu, d’être plus ou mieux à
l’écoute, de nous-même, de ceux que nous aimons, du
chant de la nature, de la beauté du monde.
Les vacances permettent souvent de rencontrer et d’apprécier
des personnes sans connaître leur situation professionnelle, leur
statut social, en un mot leur place dans la société.
Lundi soir, lors de la préparation de cette liturgie, nous avons
eu un riche échange sur les textes de l’évangile de
Luc et de Ben Sirac le sage, qui nous parlent de places, d’élévation
et d’abaissement.
Nous avons évoqué les dures réalités de cette
lutte des places aujourd’hui. Comment chacun peut-il trouver sa
place ?
L’humilité n’a plus très bonne presse, surtout
quand ce sont des cathos qui en parlent. Mais peut-être en ont-ils
trop parlé ?
Nous entendons bien la sagesse qui prévaut dans « plus tu
es grand, plus il faut t’abaisser » du livre de Ben Sirac,
mais que veulent dire ces paroles de Jésus « qui s’élève
sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé »
?
« L’idéal du sage, c’est une oreille qui écoute
» nous dit le livre de Ben Sirac le sage.
Nous sommes venus t’écouter ce matin : Viens et parle-nous
Seigneur !
Refrain : Viens et parle-nous Seigneur
Eliane Brouard
Si 3, 17-18.20.28-29
Mon fils, accomplis toute chose dans l'humilité, et tu seras
aimé plus qu'un bienfaiteur.
Plus tu es grand, plus il faut t'abaisser : tu trouveras grâce devant
le Seigneur.
La puissance du Seigneur est grande, et les humbles lui rendent gloire.
La condition de l'orgueilleux est sans remède, car la racine du
mal est en lui.
L'homme sensé médite les maximes de la sagesse ; l'idéal
du sage, c'est une oreille qui écoute.
Que de bons conseils !
mais qu'en faisons nous ?
Est-ce là une leçon de morale, valable pour tout homme qu'il
nous faut retenir, diffuser et appliquer ?
Ce peut être une voie facile
et pourquoi pas ?
Mais puis-je entendre ce texte en dehors de ma foi de croyante ?
" L'idéal du sage est une oreille qui écoute ! "
J'écoute ce texte avec ses mots et il nous parle bien de "
trouver grâce devant le Seigneur " et " de la puissance
du Seigneur ". Ce n'est que devant et avec le Seigneur que ce texte
peut s'entendre
C'est bien dans la foi que je dois entendre ces
mots et donner tout leur sens.
" Une oreille qui écoute "
ÉCOUTE est bien le premier mot de la prière du matin de
tout croyant juif. Et combien de fois lisons nous dans la bible "
écoute et agis ensuite ".
Si je ne me mets pas à l'écoute j'ai bien l'impression
de ne rien comprendre, ou de bien mal comprendre ce qui se passe dans
le monde d'aujourd'hui. Ce n'est pas tant au travers des informations
données par les médias mais bien plutôt avoir "
des oreilles qui traînent " ici et là auprès
de chacun, pour entendre
Entendre le murmure des bonheurs ou le vacarme des malheurs.
Entendre un chant, une musique qui parle en moi tout en violence ou en
douceur
Entendre le chant d'un grillon, comme l'autre soir, en plein
Paris
Mais pour quoi ''faire'' ?
Non pour être tout simplement une chambre d'écho qui se contente
de répéter mais pour en faire des cailloux blancs qui vont
semer mon chemin et laisser des traces pour ceux qui veulent les voir,
ou les entendre
Je n'ai pas de belles phrases ou de discours à rapporter ou à
semer sur ma route mais je sais que si je ne reviens pas toujours et sans
cesse à l'écoute de ces textes de la Bible je ne suis qu'une
machine à agir pour me donner bonne conscience et faire ce qu'on
attend de moi.
Alors dois-je me justifier et annoncer haut et fort que c'est au nom de
ma foi que j'agis ? Là j'entends les phrases dures de ben Sirach
" La condition de l'orgueilleux est sans remède car la racine
du mal est en lui. "
Mais ce n'est pas là me justifier ! Des paroles entendues je fais
un espace de liberté qui me permet de prendre la parole à
mon tour, en mon nom propre, tout en sachant et reconnaissant que cette
parole que je profère ne vient pas de moi et qu'elle m'est donnée.
Mais est-ce me mettre en avant que de dire que c'est en lien avec le Christ
et en Église que je me permets de dire d'agir et que là
est ma place ?
L'écoute de ces textes est infinie, elle se renouvelle toujours
si je la laisse prendre sa place au cur de la vie. Même trouée
et cabossée, la vie laisse la place à ces paroles qui ne
demandent qu'à être entendues. L'Espérance trouve
toujours un petit espace pour se faire entendre si on prête l'oreille
!
Alors parler, certes mais d'abord écouter
ce que vous avez
à me dire.
Jacqueline, notre amie conteuse, nous a dit quelque chose lors de l'échange
sur ces textes, sur son écoute. Alors je lui donne la parole maintenant.
Florence carillon
Je n'ai jamais tant écouté que depuis que
je suis conteuse.
Cela peut paraître paradoxal ! Et pourtant
Avant de raconter,
j'écoute les héros de mes histoires : ce que me chuchote
un oiseau plein de sagesse, lorsqu'il dit que " chacun a son ciel
" ; ou bien j'écoute le ton coléreux de Jonas qui n'y
comprend rien à ce que Dieu lui demande
et qui n'arrête pas de grommeler
J'essaie de bien les entendre tous,
Afin qu'à votre tour vous puissiez les écouter
A votre manière
Car l'histoire qui est racontée n'est pas la même que celle
que l'on écoute.
Jacqueline Casaubon
Parabole des invités au festin
prendre la juste place
prendre le pouvoir
prendre la parole
Une parabole qui décrit le parcours même du Christ tel que
le décrit Saint Paul dans la lettre aux Philippiens :
" Lui qui est Dieu n'a pas retenu ce qui faisait de lui l'égal
du Père
il s'est humilié pour devenir un homme et même le plus humble
il est devenu un homme comme les autres
il a suivi le chemin de la pauvreté et de l'abandon jusqu'à
la mort
la mort sur la croix
C'est pourquoi Dieu l'a relevé et élevé
Dieu l'a nommé son fils
pour qu'au nom de Jésus chacun le reconnaisse
sur terre comme au ciel
Jésus est Christ, il est Le Seigneur
Pour la Joie du Père. "
L'aboutissement du chemin du Christ est un visage, un corps
(représenté dans notre église par l'homme assis,
sculpté par Pierre de Grauw)
Autant le visage de Dieu nous est inaccessible
autant le visage de l'homme nous est proche
l'attitude humaine est un langage dans lequel le Christ se révèle
La vérité du Christ transforme nos attitudes humaines en
chemin
pour devenir ce que nous sommes vraiment.
La parabole nous indiquent toujours un processus d'incarnation
Jacques Merienne
Préface
Son chemin est notre chemin pour devenir à notre tour nous-mêmes
À travers les épreuves de la vie, les souffrances,
chacun a les siennes, mais nous sommes attentifs à celles de tous
mais aussi à travers les bonheurs et les joies
chacun a les siennes, mais nous sommes attentifs à celles de tous
À travers les morts et les amours
grâce au temps et à l'abandon
nous devenons humbles sur l'essentiel
nous trouvons la paix dans les relations avec les autres.
Sans doute faut-il éprouver cela pour se saisir de sa propre limite
pour connaître celui ou celle que nous sommes
révélé par la même solitude que celle de celui
qui attend qu'on vienne le prendre pour être crucifié
devenus ainsi disponible et respectueux de la même solitude de tout
être
et le Christ seul nous révèle le Père qui nous rassemble
Jacques Merienne
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