Dimanche 25 juillet 2010
17ème dimanche
"Oser parler encore "
Accueil et introduction
Dimanche dernier nous écoutions ce texte de la Genèse où
le vieil Abraham
reçoit trois visiteurs qui repartent en lui promettant une descendance.
Oui, vraiment, « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur
»,
comme nous le chanterons tout à l’heure au Sanctus.
Soyez donc bénis , frères et soeurs de la communauté,
venus au nom du Seigneur,
Et soyez également bénis, amis de passage, visiteurs,,
étrangers venus parfois de loin pour visiter Paris,
et qui êtes entrés, peut-être par hasard,
dans cette église Saint-Merry où se rassemble chaque dimanche,
depuis plus de trente ans,
la communauté (un peu clairsemée en ce dimanche d’été)
du Centre Pastoral Halles Beaubourg.
Nous sommes en effet venus pour prier ensemble le Seigneur.
et justement, en ce 17ème dimanche après Pâques,
le texte de la Genèse, qui suit celui de dimanche dernier,
et celui de l’évangile de Luc,
sont centrés sur la prière.
Ces textes nous invitent à oser prendre la parole,
à oser exposer nos balbutiements,
à oser demander l’impossible sans nous lasser, comme le fait
Abraham.
Et, à la suite de Jésus,
à oser prier Dieu en lui disant : notre Père, abba, papa,
pour nos amis, pour nos ennemis,
et pour qu’Il nous donne l’Esprit.
Et puisque « chanter c’est prier deux fois », nous
entrons dans la prière par le chant .
Jean Verrier
Genèse 18, 20-32 et Luc 11,1-13
De quoi est-il question au juste ? Résumons rapidement les deux
textes.
Premier récit. Après le départ des deux visiteurs,
l’Eternel dit à Abraham qu’il va détruire Sodome.
Stupéfaction d’Abraham qui s’engage alors dans
une négociation avec Dieu. Abraham obtient ce qu’il veut.
Second récit. Un jour , quelque part, Jésus est en prière.
Un disciple lui demande de lui apprendre à prier. Sa première
réponse est le Notre Père ; sa deuxième réponse
est une parabole, et sa troisième réponse une affirmation
: si vous demandez, vous obtiendrez : si vous demandez l’Esprit
Saint, vous l’obtiendrez, car Dieu ne donne pas moins qu’un
père…
A relire ces deux récits, nous voyons bien qu’ils mettent
en scène un dialogue entre Dieu et Abraham d’un côté,
entre Jésus et le disciple de l’autre.
Dans les deux cas, il est question d’oser parler, d’oser demander
pour quelqu’un d’autre que soi-même : pour les Justes
de Sodome, ou l’ami de
passage arrivé de nuit. Et chaque fois, oser parler, oser demander
défait une situation qui semble installée. Sodome sera détruite
; ou le voisin dort,
impossible de le déranger…
Et au-delà, oser parler, oser demander est aussi une histoire
d’ajustement. Dans le premier texte, Abraham ne cesse d’ajuster
sa parole en dialoguant
avec Dieu : non, ce ne seront pas cinquante, ou quarante, ou trente, ou
vingt, mais dix justes qui sauveront Sodome de la destruction ! Dans le
second texte, Jésus ne cesse d’ajuster sa parole en dialoguant
avec l’homme : ce ne sont pas seulement les mots de la prière
qu’il donne, mais une manière de prier: demander avec insistance.
Il ne révèle pas seulement une manière de prier,
mais il indique encore la finalité de la prière. Prier,
c’est demander l’Esprit Saint qui est esprit d’ajustement.
Abraham s’ajuste à Dieu et Jésus s’ajuste au
disciple qui veut apprendre à prier.
Ainsi en s’ajustant l’une à l’autre, les paroles
de l’homme et de Dieu se rencontrent.
Sylvie Manuel-Barnay
Père,
la prière de ton fils
celle qu’il a donnée, à leur demande, à ses
amis et ses disciples,
exprime à la fois sa solitude et sa communion avec Toi.
Dieu pour un homme est secret comme un père l’est pour son
fils
Dieu pour un homme est proche comme un père l’est pour son
fils
Devant Dieu, l’homme se sent petit
comme un enfant devant son père ou sa mère
Dans le cœur de Dieu l’homme est immense
comme un enfant dans le cœur de ses parents
Á l’image des prières de ton Fils
nos demandes sont sans cesse à recommencer
Mais tes réponses sans cesse les précèdent
Comme ton Esprit sans cesse reposait sur Lui.
Ton amour de père nous fait sortir de notre solitude
pour devenir unique à tes yeux,
pour nous permettre de devenir nous-mêmes
il nous fait sortir de notre solitude
pour que nous devenions frères et sœurs
L’amour que tu nous donnes est à partager
Le pain que tu nous donnes est à partager
Le pardon que tu nous donnes est à partager
Ton Fils te priait pour ses amis
Nous te prions pour tous nos frères
ceux qui te prient comme nous et ceux qui ne te prient pas
par indifférence ou par refus
ou qui inventent pour eux et pour les leurs
d’autres voies que les nôtres pour accomplir leur humanité
Mais tu exauces toute prière comme tu exauces celle de ton Fils
C’est pourquoi…
Jacques Merienne
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