Prises de paroles

 

Dimanche 07 mars 2010

"Celui qui se croit solide qu'il fasse attention à ne pas tomber !"

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D’une montagne à l’autre : de celle des tentations à celle de la transfiguration, pour redémarrer à la montagne de Dieu avec Moïse. Un véritable parcours du combattant, une quête d’air frais, de chaleur qui anime sans consumer, la poursuite du sens, l’aventure de la conversion, du détournement et du retournement.
Soyez tous les bienvenus : les anciens et les nouveaux, ceux qui sont de passage et ceux qui ont leur place désignée. Nous sommes tous autant appelés au changement, au renversement, à la conversion.

Jésus Asurmendi

Entrée en prière par le chant
Seigneur, les hommes qui sont-ils
Si tu les aimes tant ?
Qui sont-ils pour tu viennes à eux ?
Tu entends nos cris, tu vois nos souffrances.
Tu viens vers nous dans nos déserts et dans nos nuits.
Seigneur, les hommes qui sont-ils ?
Ce Carême, notre chemin vers Pâques, est un nouveau voyage vers la vie.
Partir, c’est souvent quitter du connu pour de l’inconnu,
C’est choisir de n’emporter avec soi que l’indispensable.

Eliane Brouard

Commentaire sur l'évangile
Cet évangile du 3ème dimanche de carême, année liturgique C, on a l’impression de le connaître par cœur, avec sa jolie parabole du figuier qu’on a déjà commentée (ici et ailleurs) dans tous les sens, pleine de l’espérance optimiste du jardinier : « peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir ? », et avec aussi l’idée sympathique de donner du temps au temps, qui traverse d’ailleurs tous les textes de ce jour.
Alors, avec ceux qui sont venus préparer cette célébration mardi, nous avons choisi d’attaquer ce texte par son versant nord, la première partie souvent évacuée des commentaires.
Il faut dire qu’entre Haïti, le Chili, et la tempête qui vient de faire tant de morts dans notre paisible Vendée, les catastrophes naturelles sont fortement d’actualité.
Et bien Jésus affirme d’amblée et on ne peut plus clairement une vérité essentielle : elles ne sont en aucun cas une punition du ciel. Réjouissons-nous de cet acquis précieux à ne jamais oublier, (d’autant plus quand on entend certains discours récurrents qui proclament le contraire sous diverses bannières chrétiennes).
Puis Jésus fait l’un de ces « têtes-à-queues » dont il a le secret, quand il veut s’extraire des petits calculs des pharisiens avec la Loi, ou des médiocres pensées des hommes enfermés dans une vision étriquée de Dieu : même si Dieu ne punit pas les pêcheurs en leur écroulant des tours sur la tête, si nous ne nous convertissons pas, nous périrons tout autant.
Diable ! Visiblement, il ne parle pas de la même mort, mais alors de quelle mort s’agit-il ? De celle qu’évoque Paul dans la première lecture, et qui guette justement ceux qui s’en croient relativement préservés : « Celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber » ? - phrase qui accompagne notre célébration sur le lutrin, et qui accueillera les passants dans l’église toute la semaine prochaine…
Et surtout, comment, de quoi, à quoi, faut-il se convertir ? Se détourner radicalement ? Pour pouvoir, donc, produire du fruit et ne pas périr, ne pas tomber.
La question mérite que l’on s’y arrête, et nous vous proposons d’y réfléchir ensemble par petits groupes de partage, à 6-8 personnes pour une dizaine de minutes.
Deux conseils pratiques :
- l’expérience montre que les groupes trop nombreux ne permettent pas toujours de bien s’entendre les uns les autres, et frustrent ceux qui n’ont pas eu le temps de s’exprimer, 6-8 personnes maxi sont donc une bonne mesure ;
- la phrase de Jésus et la question que nous vous proposons de débattre (à la première personne !) sont inscrites sur vos feuilles : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous » ; qu’est ce que me convertir pour ne pas périr ?
Nous vous laissons d’abord un petit temps de silence pour réfléchir et intérioriser la question…

Blandine Ayoub

Intro chant Tu es le chemin pour la montée au chœur
« Et maintenant VA ! » JE-SUIS, je serai avec toi, avec vous.
Avec cette révélation, Moïse va pouvoir affronter Pharaon et les Hébreux quitter la terre de leur servitude.
Après la mort et la résurrection de Jésus, ses disciples ont réalisé sa présence en eux et à tous ceux auxquels ils l’annonçaient. Beaucoup ont quitté le pays de leurs pères pour les routes du monde.
En montant au chœur pour prendre part à son repas, nous exprimons notre confiance : il est en marche avec nous, compagnon des jours de souffrance et des jours de joie. Nous disons aussi notre espérance : rester toujours en sa présence pour être témoin de son amour, de l’amour du Père pour tous les hommes.
Pendant la prière eucharistique, nous faisons mémoire du don de sa vie, jusqu’à la mort : « Tout est accompli » et nous disons attendre sa venue dans la gloire : « inaccompli » de sa présence vivante et agissante dans l’aujourd’hui de nos relations humaines.
Depuis « l’accompli » de notre baptême, nous sommes en route, dans « l’inaccompli » de notre avenir toujours ouvert, parce qu’il est pour nous le chemin, la vérité et la vie.
Tu es le chemin
Tu es la vérité
Tu es la vie

Méditation à la manière d’une prière eucharistique

Une fois de plus, une fois encore, nous voici réunis, Dieu notre Père pour te remercier, pour te rendre grâce.
Après une semaine particulièrement chargée en événements dramatiques, voire catastrophiques, nous nous présentons devant toi pour te remercier.
Malgré le déchainement de la nature qui tue les gens et les animaux, détruit les maisons et leur moyens de vivre. Malgré la fureur du vent et la violence inouïe de la mer, malgré le ciel gros d’une pluie diluvienne qui balaie tout quand elle tombe, malgré les nuages noirs qui font peur et nous donnent des cauchemars. Malgré tout cela, nous te remercions: sans tout savoir, sans trop comprendre. Nous parions sur ta bonté, sur la nature que tu nous donnes et qui très souvent nous fait vivre.
Malgré l’avidité coupable des hommes qui ne respectant pas la nature, manipulent les gens et vérolent les institutions ayant comme unique objectif le fric. Malgré cette pathétique et pathologique soif d’argent qui nous pousse souvent à faire n’importe quoi, tombe qui tombe, meure qui meure. Malgré tout cela, et ce n’est pas rien, nous te remercions.
Malgré nos limites et nos peurs, malgré toutes nos attitudes qui devraient changer, toutes nos postures à convertir, tous nos projets à assainir et nos faits et gestes à rectifier nous te remercions.
Nous te remercions car par ton Fils, et en Lui, tu donnes sens à notre vie, un objectif à notre action, une communion à établir. Tu nous donnes une raison pour nous détourner, un motif pour nous retourner, un sens à notre retour à toi, à nous et aux frères.
Pour tout cela, pour Lui et par Lui nous te rendons grâce en chantant.


Celui qui se croit solide qu’il fasse attention à ne pas tomber. Jésus, notre Seigneur, ton Fils était solide et, malgré ses angoisses, il n’est pas tombé, au contraire, il a été élevé. Sur une croix, sommet de la chute, pinacle de la dérision, pic de la honte.
Cette chute qui fut un triomphe était pour nous, un don offert, un cadeau inattendu.
Pour nous tirer vers la vie, nous sortir du trou, nous libérer du filet et des pièges qui nous guettent. Et c’est ainsi que par ton Esprit il continue son œuvre, son offre sans limites. Que ce même Esprit donc fasse de ce pain et ce vin, les signes de la présence de ton Fils, les signes du Corps et du Sang du Christ.

Notre credo, notre foi, notre annonce les voici : nous proclamons ta mort, Seigneur ressuscité et nous attendons que tu viennes. Et comme il nous a dit nous le faisons, en te rendant grâce.

Se convertir, se retourner, se détourner, donner des fruits comme un bon figuier : des figues fraîches, sucrées, onctueuses. Il faut que l’Esprit se fasse cultivateur, horticulteur. Qu’il bêche autour de nous, qu’il mette du fumier, du sien, dans nos vies. Qu’il nous donne cette nourriture qui est déjà prête, ce repas à partager, le repas du Seigneur pour que nous, et tous ceux qui en prennent part, nous devenions son corps, le corps du Christ, son Eglise. Un Corps du Christ, une Eglise qui est en décalage permanent avec celle que nous formons, secouée chaque jour par des scandales qui mettent en lumière des faits ignobles, nombreux et constants. Une Eglise dans laquelle l’hypocrisie et le manque d’honnêteté sont trop présentes.
Vaste programme, rude tâche. Mais avec l’aide de ton Esprit nous pourrons avancer dans le bon chemin.

Jésus Asurmendi


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