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Dimanche14 fevrier 2010
"Heureux…
Malheureux…
Lectures
• Livre de Jérémie (Jr 17,5-8)
• Lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (1 Co 15, 12.16-20)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 17.20-26)
Accueil
Bonjour à chacun,
Que vous soyez de passage, habitués, ou membres de la communauté,
soyez les bienvenus.
Aujourd'hui, la célébration est animée plus particulièrement
par les 5 groupes du pôle solidarité (Commission Partage,
Réseau Chrétien Immigrés, Solidarité Nouvelle
pour le Logement, Solidarité Nouvelle face au Chômage et
l'Homme Debout)
Nous étions très nombreux mardi soir lors de la préparation
à partager sur les Béatitudes de Luc.
Nos réflexions nous ont amenés à y découvrir
le manque.
Les bénédictions mettent en évidence le manque :"
bienheureux les pauvres, bienheureux ceux qui ont faim ou qui pleurent,
…"
Manque insupportable qui ne peut se comprendre que dans la confiance d'une
promesse.
C'est le manque du vendredi saint vécu dans la foi de la résurrection.
C'est le renversement des valeurs - enraciné dans la croyance que
le Christ est ressuscité d'entre les morts - qui permet d'entendre
et d'essayer de comprendre ce passage d'évangile.
Marie-José Lecat-Deschamps
Commentaire de l'évangile
Nous venons de recevoir des textes grandioses, aux paroles fortes, tranchées
:
« Heureux, vous les pauvres…
Malheureux, vous les riches… »
Une première constatation : Luc est toujours aussi net avec l’argent
: c’est un obstacle à l’accueil de Dieu, à moins
qu’il ne soit dilapidé, donné. Et nombreuses sont
les tentations d’adoucir la sentence, mais l’affirmation revient
sans cesse dans l’Evangile de Luc !
Après ce premier regard, que nous disent toutes ces oppositions,
plantées aussi bien dans le présent que dans le futur?
Ces renversements nous soufflent de nous laisser mettre sans dessus dessous
: renversement des valeurs, conversion…
Comment ? En prenant appui sur la confiance, à l’image des
racines de l’arbre qui ne se dessèche jamais. En nous laissant
porter vers une promesse.
La pauvreté, la faim, les pleurs, les insultes subies, ce sont
nos manques. Plutôt que de les combler avec frénésie
par nos fabrications de toutes sortes, il nous faut les reconnaître,
les laisser creuser en nous, encore et encore, pour accueillir un don
infini, une vie autre, une vie nouvelle.
Comment traverser ce manque dans notre vie, le traverser ensemble, aujourd’hui,
dans le partage et les transformations des solidarités, et dans
notre « être ensemble », aujourd’hui même,
dans cette Eucharistie ?
Ensemble, recevons, dans l’abîme de notre désir, un
amour qui nous rassemble, qui nous dépasse et nous transforme.
Ensemble, laissons nous entraîner sur le chemin de la vie.
Cette traversée est le festin auquel nous sommes conviés.
Nous y sommes conviés, mais pas sans les autres, formant entre
nous comme une grande chaîne qui va bien au-delà des mains
tendues les uns vers les autres.
Evelyne Holzapfel
Interventions des porte-parole des groupes "solidarité"
Bienheureux ceux qui ont créé Solidarités
Nouvelles pour le Logement, prophètes d'aujourd'hui, car les groupes
locaux qui réunissent personnes logées et accompagnateurs
sont des lieux de rencontre, des lieux de solidarité, des lieux
de vie, où ensemble ce qui est impossible devient possible.
Philippe Pépin
En marche - c’est la traduction d’André Chouraqui
au mot “bienheureux” vous qui, exclus du monde du travail,
vous excluez peu à peu de toute vie sociale. Nous savons -
à Solidarités nouvelles face au chômage - que
vous êtes plus que vos échecs et votre découragement.
Nous savons qu’ensemble nous pouvons retrouver la force de vie qui
vous permettra de vous relever. Ensemble, nous ferons ce pas vers le Royaume.
Marie-Odile Barbier-Bouvet
Heureux les hommes et les femmes en Inde, au Mexique, au
Mali et autres pays dont la Commission Partage soutient les projets de
développement.
Ils sont pauvres économiquement
quelquefois sans vraiment de place dans la société
quelquefois souffrants.
Dans notre contact avec eux, nous sommes témoins de leur capacité
à reconnaitre le besoin de l'autre et d'une grande force de vie
dans la solidarité mutuelle qu'ils vivent localement de différentes
manières.
Myriam Glorieux
Bienheureux l'immigré : il a quitté sa terre,
Son histoire et sa géographie
Pour partir vers une autre terre
Vers la terre promise
Et il est arrivé chez nous
Bienheureux l'immigré : il nous invite à nous déplacer
là où nous sommes
à quitter nos sécurités et nos peurs
Et à voyager à travers son voyage
Bienheureux l'immigré : il nous révèle
Que la vie n'est jamais un acquis
Mais une mise en marche permanente
Elena Lasida
"Homme Debout - Homme Solidaire
La Parole de Dieu contient une force créatrice.
L'Esprit Saint qui mobilise de telle manière que les gens se lèvent.
Les Béatitudes ne sont pas des paroles de consolation pour les
oubliés de
l'histoire.
Ce sont des Paroles de mise en marche
- chaque fois que tu es artisan de paix, chaque fois que tu as faim et
soif
de justice, tu fais advenir le Royaume,
- en marche les pauvres de cœur,
- en marche les artisans de paix.
Les Béatitudes, c'est pour chacun de nous une véritable
feuille de route."
Jean-Marc Lavallart
Quelles
solidarités je vis en dehors de Saint Merri ?
(cliquer sur la question pour voir les réponses)
MEDITATION A LA MANIERE D’UNE PRIERE EUCHARISTIQUE
Il est bon, juste et nécessaire de te remercier Dieu notre Père.
Car c’est ainsi que nous reconnaissons les liens qui nous font vivre,
la source de notre existence, le courant d’eau fraîche qui
arrose nos racines. En répondant à ton invitation, nous
voilà réunis pour rencontrer et partager ta Parole et pour
te remercier.
Les conflits, les disputes, les oppressions, les injustices, les guerres,
font partie de notre quotidien. C’est la toile de fond de notre
existence. Mais sur cette trame qui est la nôtre des voix s’élèvent,
des voix rudes, fortes, dérangeantes. Certes, nous avons besoin
de la douceur de l’eau du ruisseau qui rafraîchit. Mais nous
avons autant besoin de ces voix qui crient et qui réveillent, qui
provoquent, qui secouent et qui empêchent nos accommodements, qui
mettent à nu nos arrangements discrets et confortables.
Pour toutes ces voix, pour la voix de ton Fils, de ta Parole qui tonne
nous te remercions.
Mais si la toile de fond de notre existence est sombre, elle est éclairée
par des solidarités innombrables, petites et grandes, connues et
inconnues :
Nous te remercions pour la solidarité en paroles et en actes de
ton Fils, notre Seigneur, l’un de nous qui a partagé et partage
notre destin et qui de là nous tire vers toi et vers les autres,
nous donnant un horizon de communion et de solidarité, nous offrant
les moyens de partager et de vivre dans le partage.
Pour tout cela, pour Lui et par Lui nous te remercions et nous te chantons.
Sans papiers, sans nourriture, sans toit, sans liberté, sans travail.
Qu’il est nombreux le peuple des « sans » ! Le peuple
des « sans », le peuple du manque. Il en connaît un
rayon ton Fils, lui qui n’avait pas une pierre pour poser sa tête.
Il a trouvé un lieu pour se reposer de son manque : le bois de
la croix. Il a traversé les manques par le don. Au bout de cette
traversé il est arrivée au manque total : la mort. Mais
grâce à Toi, Dieu notre Père, cette traversée
ne s’est pas achevée dans le néant. Elle est devenue
le creuset de la vie. Il est devenu le Vivant, prêt à se
donner encore par l’Esprit à ceux qui le veulent. Que cet
Esprit donc fasse de ce pain et de ce vin les signes de la présence
vivifiante parmi nous du Ressuscité, ton Fils et notre Seigneur
Jésus, son corps et son sang.
Voilà où s’enracine notre promesse, voilà
où notre existence et notre confiance, arbre fragile, se nourrit
et s’abreuve : dans la mort et la résurrection de ton Fils,
notre Seigneur Jésus dont nous espérons le retour. Voilà
le mémorial de notre foi.
Les manques qui sont les nôtres et tous les autres que nous connaissons
ou que nous ignorons crient. Ils appellent. Comment les combler, comment
les rendre fécondes? Ton Esprit doit nous venir en aide en faisant
déjà de tous ceux qui partagent le repas du Seigneur une
véritable communauté, un carrefour de solidarités
et de partage. Que cette communauté, ton Eglise, sache donner de
la voix et donner l’exemple. Se faire solidaire sans concessions
ni calculs. Que les hommes et les femmes puissent penser à elle
et l’identifier comme un lieu de justice, de communion, de liberté
et de fraternité. Qu’elle puisse être le rêve
et la référence de tous les hommes.
Jésus Asurmendi
les Béatitudes
déclinées par un groupe d'enfants
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