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Dimanche 31 janvier 2010
"L'amour ne disparaît jamais" -
1Co 13,8 -
Lectures
• Livre de Jérémie (Jr 1, 4-5.17-19)
• Première lettre saint Paul Apôtre aux Corinthiens
(1 Co 12,31 - 13,13)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 4, 21-30)
Accueil
Bonjour à tous et bienvenue dans cette église. Bienvenue
à vous,
habitués de Saint Merri, et bienvenue à ceux qui viennent
pour la
première fois. Bienvenue à ceux qui ne connaissent encore
personne.
Nous sommes heureux de votre présence. Et nous sommes aussi très
heureux d'accueillir aujourd'hui les enfants de 7 à 11 ans auxquels
nous avons fait particulièrement attention en préparant
cette messe.
Pour eux, nous avons essayé de réfléchir à
chaque parole, à chaque
geste. Les cloches viennent de s'arrêter de sonner. Comme dans toutes
les églises de France et d'ailleurs, elles nous invitent, elles
invitent tous les chrétiens, à se rassembler pour prier.
Venez, tout
est prêt.
Corinne Latscha
Bonjour,
avec les 9-11 ans, nous avons réfléchi à la messe,
ce que nous aimons,
ce que nous aimons moins. Ils ont préparé des questions
comme celle sur
les cloches à laquelle Corinne vient de répondre. Cette
célébration a
été préparée avec la communauté pour
apporter des réponses à ces
questions. Vous les trouverez sur la feuille, mais je laisse la parole
aux enfants pour qu'ils vous en posent quelques unes.
Olivier
Questions des jeunes de 7 - 11 ans à
la communauté assemblée :
- Pourquoi aimez-vous la messe ?
- A quoi ça sert ?
- Pourquoi Dieu nous demande-t-il d'aller à la messe ?
- Pourquoi certains croyants ne vont-ils pas à la messe ?
- Pourquoi les cloches sonnent-elles au début de la messe ?
- Pourquoi y a-t-il trois textes ?
- Pourquoi on se lève et on s'assoit ?
- Pourquoi les prêtres parlent-ils d'eux dans l'homélie ?
- Pourquoi, à St Merri, on se déplace ?
- A quoi sert la prière universelle ?
- Faut-il comprendre la prière eucharistique ?
- Pourquoi communie-t-on ?
- Pourquoi, dans certaines églises, on communie au vin, et pas
dans d'autres ?
- Pourquoi l'hostie est-elle parfois du pain ?
- Pourquoi dit-on que l'église est la maison de Dieu ?
- Les adultes comprennent-ils tout ce qui se dit ? Faut-il tout comprendre
?
1 Co 13
Cette énumération d’attitudes de charité par
Saint Paul est très connue. La conclusion de la liste est beaucoup
moins connue, c’est elle que nous avons choisie comme mot de la
semaine affiché derrière moi. Elle est extraordinaire :
« L’amour ne disparaît jamais ». La vie éternelle
c’est ça.
Mais en même temps ce texte me rappelle la charité qu’on
m’a apprise quand j’avais autour de dix ans, au catéchisme
et à la maison. Je m’en souviens comme si c’était
hier.
C’était une charité d’enfant sage : elle était
patiente, elle rendait service, elle n’était ni jalouse ni
orgueilleuse, elle ne faisait pas ce qui était défendu,
elle n’était pas égoïste, elle ne se mettait
pas en colère, elle n’était pas rancunière,
elle n’était pas injuste, elle disait la vérité,
elle excusait tout, elle faisait confiance à ses maîtres
et à ses parents, elle supportait tout.
Il est clair que cette charité là arrangeait bien mes parents
et mes maîtres.
Mes parents ne sont plus là. Ils sont largement pardonnés.
Leur amour pour leurs enfants et pour tous ceux qu’ils ont accueillis
à la maison et plusieurs fois aidé à se remettre
debout, n’a pas disparu avec eux.
Pourtant, l’image d’une charité rétrécie
pour enfants sages me gêne encore. Spécialement aujourd’hui
parce que je la reconnais trop dans ce que saint Paul écrivait
aux chrétiens de la ville de Corinthe.
Donatus, nous avons échangé nos réactions en préparant
cette lecture, dis-moi à ton tour comment tu réagis.
Jean-Yves LEHMAN
L’hymne à la charité
(1 Co 12,31 - 13,13)
Aujourd’hui, je ne peux pas écouter et entendre ce texte
sans penser que Paul l’avait écrit dans un contexte où
les Corinthiens étaient divisés entre eux, non seulement
pour des questions matérielles ou à cause de quelque conflit
bien terrestre, mais à propos des charismes, c’est-à-dire
des dons et talents que certains avaient reçus et cherchaient à
mettre en œuvre. Alors comment concilier les prétentions des
uns et des autres à agir au nom de Dieu en semant la division ?
Question très actuelle pour notre communauté.
Et au cœur de l’une des plus belles pages de la Bible, Paul
nous fait redécouvrir l’importance de la charité entre
frères. Permettez-moi de le paraphraser : « Nous aurions
beau chanter les plus beaux cantiques du monde, nous aurions beau faire
des réunions ou nous réunir les dimanches, s’il nous
manque cet amour fraternel, nous ne sommes rien ». Il ne s’agit
pas dévaloriser les bonnes intentions, avec la meilleure volonté
qui soit, mais dépasser l’amour- passion ou l’amour-désir
et aller au bout de nous pour la gratuité de l’Amour de Dieu.
Dès lors, cet hymne nous fait sortir d’un « amour béni
oui-oui », pour nous faire réveiller à ce qui fait
de nous un peuple de frères : attention à l’autre,
accueil de l’autre et le respect de l’autre. Pour être
attentif à l’Evangile et attentifs à nos frères,
il nous faut cet amour révolutionnaire (un amour qui nous déplace
vers le meilleur de nous-mêmes) pouvant nous délier de nos
liens contraignants de nos intérêts et d nos habitudes.
Donatus
Un petit commentaire à l'attention des enfants. Vous demandez
: "Faut-il
tout comprendre?". En tout état de cause, comme Jean-Yves
et Donatus
nous le montrent, on ne comprend, on n'entend pas tous la même chose.
Il
n'y a pas une seule chose à comprendre ou à entendre. Mais
les textes
nous parlent aujourd'hui et il est important de pouvoir échanger
sur ce
qu'ils nous disent. C'est notamment pour cela que j'aime la Messe.
Olivier
Le choix de la vérité
Aux offres de Dieu, on peut répondre par oui et par
non, par la foi et par le refus de croire. Comme les prophètes
avant lui, dès le début de son ministère, Jésus
rencontre chez ses auditeurs les deux attitudes. C’est cette liberté
à laquelle il nous invite : être vrai avec soi-même.
Quant on est vrai avec soi-même, on est vrai avec l’autre,
donc vrai avec Dieu. Et, on respire mieux la vie.
Dans un monde où la règle est de jouer le jeu du parti,
jeu parfois nuisible à ce qu’il y a de plus précieux
en l’homme, cette vérité qui nous rend nous-mêmes
nous est primordiale. Car être disciple du Christ, c’est lui
faire confiance et marcher dans cette vérité de l’Evangile
qui ne trahit jamais. Bien au contraire, elle nous fait croître
en hommes et en femmes conscients que nous partageons tous une communauté
de destin.
Donatus
Pourquoi je communie ?
C'est maintenant le moment où Donatus, le célébrant,
va nous proposer le pain et le vin du repas de Jésus : c'est la
communion
Pourquoi, moi, Jean-Luc, je communie ?
Je communie tout simplement parce que Jésus qui nous réunit
à cette messe a dit :
c'est ma vie que je vous donne !
Prenez, mangez-en tous
Toi aussi, Jean-Luc, prends ! mange !
Alors tout simplement je vais le faire, pour vivre, pour aimer…
Jean-Luc Lecat
Aimez-vous la messe ?
Aimer la messe, ce n’est pas le plus important pour moi.
L’important c’est que j’en ai besoin.
Je viens à la messe pour partager l’Evangile, c'est-à-dire
la parole de la Bonne nouvelle. Cette parole est vivante, c'est-à-dire
que chacun l’entend de manière chaque fois différente
à la lumière des évènements de sa propre vie.
Et chaque fois, quand on partage ces différents échos, elle
parle de manière nouvelle.
Je viens aussi pour partager le repas du Seigneur, c’est à
dire pour manger ensemble le pain qui est le symbole de la chair du Christ,
et boire ensemble le vin qui est le symbole de son sang, comme il a invité
ses apôtres à le faire la veille de sa mort. En faisant cela,
nous signifions que nous sommes nourriture les uns pour les autres, comme
le Christ est nourriture pour chacun de nous.
Ce n’est qu’ensemble qu’on peut faire ça.
Jean-Yves LEHMAN
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