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Dimanche 20 décembre
2009
4ème dimanche de l'Avent"
"Comment ai-je ce bonheur ?"
Lectures
• Livre de Michée (Mi 5,1-4)
• Lettre aux Hébreux (He 10,5-10)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1,39-45)
Livre de Michée (Mi 5,1-4)
Michée, prophète, qui a vécu il y a 28 siècles
a un message qui est toujours d’actualité !
Ce paysan, campagnard, comme le prophète Amos,
Sait ce qu’est le travail de la terre ! certainement pas du tourisme
!
et du jardinage pendant le Week-end !
Il sait ce que nous donnons à la terre
et ce que la terre nous donne et en abondance !
lui il œuvre pour que la terre soit pour tous et il ne se paie pas
de mots pour dénoncer les incohérences ! et les injustices
!
Jeudi dernier la paille a été répandue rue St honoré
devant l’Elysée pour dire
que les gens de la terre, ceux qui font de la philosophie au ras de la
terre
ne voulaient pas être sur la paille !
Hier samedi nous avons pu entendre, en finale de la conférence
de Copenhague, parler de déception et de fiasco !
Mais le prophète Michée œuvre pour que la terre soit
pour tous ! un précurseur !
Il annonce la venue du Messie, dans un lieu certainement prestigieux !
Mais pas une métropole ! pas une capitale ! pas un lieu «
people » !
Un petit trou de campagne comme nous avons l’habitude de dire !
Même pas enregistré sur le GPS !
« Toi Bethléem le plus petit des clans de Juda ! »
Merci à Toi prophète Michée car tu assumes vraiment
ton rôle de prophète !
Tu nous dis et nous révèles la venue de notre Dieu,
dans un lieu, juste petit et dérisoire !
et ainsi tu nous révèles la grandeur de notre Dieu
dans sa fragilité en sa venue en notre humanité
Gérard Wybo
Evangile selon saint Luc 1, 39-45
Qui salue qui ici ? Qui accueille qui ? On ne sait plus trop. Marie ?
Elisabeth ? Jean-Baptiste qui bondit d’allégresse dans le
ventre de sa mère ? L’embryon Jésus ?
Qui se met en route. Marie qui « se lève » en hâte
comme le Seigneur au matin de la Résurrection ? C’est le
même mot en grec…Elisabeth qui fait aussi un sacré
chemin ?
Qui parle d’une voix forte ? Elisabeth ? l’Esprit-Saint ?
Jean-Baptiste, l’annonceur du Messie qui bondit à l’avance
dans le ventre de se mère ?
Dans l’étreinte de ces deux femmes, ils sont cinq en présence
: Elisabeth, Marie, l’Esprit, l’enfant Jean-Baptiste, l’embryon
Jésus. Cet évangile en nous promenant de l’un à
l’autre, nous donne à entendre et à voir le mystérieux
chemin de la Parole entre eux et en eux.
Et d’abord le chemin de la Parole chez ces deux femmes, la vieille
stérile et la jeune encore vierge. Elles lui prêtent leurs
oreilles, leurs bouches, leurs voix, leur sang, leur cœur, leur désir,
leur confiance : c’est à ce prix qu’elles reçoivent
l’enfant de l’impossible.
Ce sont de vraies femmes, avec un ventre et des seins, des formes rondes,
et non des femmes éthérées, irréelles à
force d’être idéalisées, placées tellement
haut qu’elles n’existent nulle part, comme dans certains discours
ecclésiaux ou façons de faire ecclésiales : la femme
idéalisée cache la femme réelle.
Ces femmes choisies entre nous toutes, nous annoncent que Dieu n’est
pas dans son ciel, hors-jeu. Pas une idée. Et que c’est du-dedans
de l’humanité, de ses entrailles, que le Seigneur vient à
l’humanité. C’est comme ça depuis le commencement
: Dieu a partie liée avec nous et nous faisons maison commune.
C’est notre foi. Et c’est pour habiter encore plus cette maison
commune que le Fils de Dieu pousse dans le ventre de Marie. Elisabeth
reconnaît ce mystère et s’interroge devant Marie comme
le roi David accueillant l’arche d’alliance, ce lieu de la
présence divine( 2 Samuel 6,9). « Comment l’arche d’alliance
entrerait-elle chez moi ?» demande David, et Elisabeth : «
Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à
moi ? »
La bénédiction d’Elisabeth « Tu es bénie
entre toutes les femmes » nous révèle que cet évènement
déborde jusqu’à nous : notre chair, fragile, est le
lieu mystérieux où Dieu se donne. En chaque génération,
notre chair est bénie. Dire cela ne réduit pas le mystère
mais l’augmente encore…
Il s’agit donc ici de bien plus que de la rencontre de ces deux
femmes « en ces jours-là » et du mystérieux
chemin de la Parole en leur chair. Il s’agit de nous aussi, du chemin
de la Parole jusqu’à nous, de son travail en nous si nous
nous y fions. Seuls ceux qui se fient à la Parole en voient les
effets dans leur vie. C’était déjà le cas pour
Marie : l’annonce de l’ange ne fait pas tout. Il fallait qu’elle
y croit.
Interminablement, la foi fait ainsi de chaque croyant une mère
: quelqu’un en qui la vie a été déposée,
bouge et bondit dans l’impatience de sortir au grand jour. Et chacun
de nous peut dire à un autre croyant : « Lorsque j’ai
entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse
au-dedans de moi. » Chacun de nous peut s’étonner que
la Parole de Dieu arrive de bien plus loin que son histoire personnelle
jusqu’à ses oreilles, touche ses entrailles, le fasse tressaillir
au plus secret de son être, le transforme, le pousse en avant, lui
donne élan et le « lève en hâte » à
son tour.
Chacun de nous, un jour ou l’autre, est visité. Chacun de
nous peut se réjouir de cette vie en lui qui n’est pas de
lui, chacun peut s’émerveiller d’une naissance contre
toute évidence, en lui, en ce monde : celle du Seigneur, cet enfant
de l’impossible.
« Comment ai-je ce bonheur ? »
Claude Plettner
Les antiennes de l’Avent
O Sagesse
Toi qui mènes l’univers avec force et douceur,
enseigne-nous le chemin de vérité,
viens, Seigneur, viens à notre rencontre.
O Berger de ton peuple Israël,
Tu te révèles à Moïse dans le buisson ardent
et tu lui donnes ta loi sur la montagne,
accompagne-nous par la vigueur de ton bras
viens, Seigneur, viens à notre rencontre.
O Rameau de Jessé, lumière éclatante,
les rois sont muets devant toi
tandis que les peuples t’appellent :
Rends-nous fort, ne tarde plus,
viens, Seigneur, viens à notre rencontre.
O clef de David,
tu ouvres et nul ne fermera, tu fermes et nul n’ouvrira :
arrache les captifs aux ténèbres,
viens, Seigneur, viens à notre rencontre.
O Soleil levant,
splendeur de justice et de lumière éternelle,
illumine ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre
de la mort,
viens, Seigneur, viens à notre rencontre.
.
O Roi de l’univers,
pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mur,
force de l’homme pétri de limon,
viens, Seigneur, viens à notre rencontre.
O Emmanuel,
Notre roi, espérance et avenir des nations,
viens, Seigneur, viens à notre rencontre.
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