Prises de paroles

 

Dimanche 18 octobre 2009
29ème dimanche

"Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur"

Lectures
• Livre d'Isaïe (53, 10-11)
• 1ère lettre de saint Paul aux Corinthiens (3, 9-11; 16-17)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 10, 35-45)

Accueil (Eliane Brouard)

Bonjour à toutes et tous,

Nous sommes au lendemain de la journée mondiale du refus de la misère, initiée par le fondateur du mouvement ATD-Quart Monde, le père Joseph Wresinski.
Jeudi soir, une table ronde se tenait ici-même, rappelant l’actualité du combat pour la justice et la dignité des pauvres de Don Helder Camara, archevêque de Recife, disparu il y a 10 ans déjà.
Nous disons volontiers que la lutte des classes a laissé le champ libre à la lutte des places.
C’est justement de places dont nous parle aujourd’hui l’évangile de Marc.
« Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur ».
Comme les disciples, nous avons du mal à comprendre les paroles de Jésus, qui vient d’annoncer pour la troisième fois sa mort et sa résurrection.

Notre communauté du centre pastoral Halles-Beaubourg se réunit aujourd’hui pour débattre de son projet pastoral. Invités à l’échange et au partage, c’est l’Esprit du Père et du Fils qui nous rassemble et qui construit cette maison de frères dont parle l’apôtre Paul dans sa lettre aux Corinthiens.

Laissons-nous traverser et porter par cet Esprit. Que nos projets se construisent portes ouvertes, dans le grand vent de la mission que nous fêtons en ce jour avec toute l’Eglise.

Refrain : Plonge-moi, mon Dieu, dans les flots de ton mystère,
dans le courant qui emporte vers la vie.
Plonge-moi, mon Dieu, dans le fleuve qui libère,
dans le torrent d’eau vive de l’Esprit.

Comment saurais-je témoigner, offrir un visage de joie,
si ta parole ne nourrit mon cœur, mes gestes et ma voix ?
Comment irais-je propager le feu nouveau dont tu m’embrases,
Si tu ne m’aides à affronter un monde que le doute écrase.
Alors, je t’en prie

Ils étaient en chemin et montaient à Jérusalem. Jésus marchait devant eux.
Ils étaient effrayés, et ceux qui suivaient avaient peur.
Prenant de nouveau les Douze avec lui, il se mit à leur dire ce qui allait lui arriver :
« Voici que nous montons à Jérusalem et le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes ; ils le condamneront à mort et le livreront aux païens, ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront, ils le tueront et, trois jours après, il ressuscitera ».

"Vous êtes la Maison que Dieu construit".

Voici, résumé en quelques mots, le sens de notre présence ici, dans la Maison du Seigneur. Cette question du sens, il est sans doute important qu'en cette journée d'Assemblée générale, nous la gardions à l'esprit. C'est pourquoi nous avons inscrit cette phrase en exergue du projet pastoral dont nous débattrons cet après-midi.

Par ces mots, Paul nous dit que Dieu veut nous associer à un projet, dont nous sommes partie prenante. Et il choisit, pour l'illustrer, l'image de la Maison. C'est un projet ambitieux, puisqu'il ne s'agit pas moins que de donner naissance à une humanité à l'image de Dieu, que le Christ incarné et toujours vivant préfigure.

J'ai retenu de ce texte quelques points qui peuvent être des pistes de réflexion :

. Cette Maison est en construction : elle n'est pas terminée. Elle a été commencée avant nous et il est plus que probable que le chantier se poursuivra après nous. Nous sommes invités à apporter notre pierre à un édifice en évolution constante dont nous ne maîtrisons pas la construction.

. Cette Maison, comme n'importe quelle maison, est faite pour être habitée et pour accueillir. Mais Paul nous fait comprendre qu'elle ne nous appartient pas : nous n'en sommes pas propriétaires; elle est construite pour qu'à travers nous y vive l'Esprit de Dieu.

. Dans ce processus de construction, Paul nous invite enfin à faire preuve de discernement et à construire sur les bonnes fondations, c'est à dire en nous inspirant du Christ lui-même dont la vie nous montre le chemin : une vie vouée à la dépossession et au don de soi, au service de la vérité, de la justice et de la dignité humaine.

C'est un projet exigeant, qui en tant que tel nous paraît impossible à mettre en oeuvre. Mais l'Evangile nous dit que "rien n'est impossible à Dieu". Alors, nous devons garder confiance!

Marc Saint Raymond




 


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