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Dimanche 27
septembre
"L'Esprit repose sur eux"
Lectures
• Livre des Nombres (Nb 11,25-29)
• Lettre de saint Jacques (Jc 5,1-6)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 9,38-43.45.47-48)
Accueil
Chers amis de passage et vous qui êtes plus familiers
de cette communauté,
soyez les bienvenus, chacun d’entre vous.
En réalité, c’est plutôt le Christ qui nous
accueille. Et ceux qui se sont réunis pour préparer cette
liturgie souhaite célébrer avec vous ce qu’elle a
entendu :
Aujourd’hui voilà que nous sommes accueillis avec toutes
nos richesses bien-sûr, mais aussi tout ce qui est plus pénible.
Avec tout ce qui est dur à gérer, difficile en chacun d’entre
nous, difficile entre nous.
Au cœur de tout cela la parole de Dieu passe, décloisonne
à un moment, ouvre, déploie les horizons, et juste après
devient coupante, invite aux choix les plus tranchants.
A nous de nous tenir dans l’entre-deux de cette tension, hors de
tout prêt à penser, prêt à discerner.
Les aléas du gouvernement de nos vies d’humains, les aléas
du gouvernement de nos communautés ne datent pas d’hier.
Déjà du temps du livre des Nombres…
Aujourd’hui nous les prenons à bras le corps et les portons
à l’autel pour mieux partager ensuite vers quelles ouvertures,
quels discernements il nous convient de s’orienter avec nos proches,
dans nos divers engagements professionnels ou associatifs et bien sûr
en Eglise.
Alexandra Nègre
A propos du Livre des Nombres
chapitre 11 et Marc 9,38-48
Si vous voulez un échantillon particulièrement
frétillant et endiablé des conflits dans les sociétés
et les groupes, lisez tranquillement le livre des Nombres. Prêtres
contre laïcs, chef contre chef, clan contre clan, complots à
l’intérieur de la famille au pouvoir…
Dans le récit d’aujourd’hui, le peuple râle et
le chef démissionne. Ras le bol.
Il fuit le conflit. Un conflit de gouvernance dans lequel Dieu est aussi
impliqué. Et le Seigneur trouve une solution simple : on partage
la charge, on partage les responsabilités : Ça y est ! On
a inventé la coresponsabilité !
Mais comme le disent le récit des Nombres et l’évangile
les choses ne sont pas toujours simples !
Deux dangers, entre autres, guettent :
1) La confiscation de la position juste. La disqualification de ceux qui
sont restés dans le camp et ne sont pas venus à la tente
de la rencontre. L’ostracisme de ceux qui ne nous suivent pas.
L’exclusion de ceux qui « ne sont pas des nôtres »,
qui ne pensent pas
comme moi. De ceux qui m’énervent et m’irritent.
2) Et dans ce vivre ensemble et cette gouvernance coresponsable, d’oublier
le souci des petits et des faibles, de ceux que l’on risque de casser,
de broyer, d’éliminer.
Il n’y a pas de recette miracle. Il n’y a pas de potion magique.
La situation sera toujours instable et flottante.
Et si le quotidien n’est pas transparent, l’horizon est clair
et la posture également : dialogue et accueil. Mais, en même
temps, si le prix est élevé, la communion n’est pas
à n’importe quel prix. Que de conflits, que de tensions !
Et de toute manière, quand l’horizon est bouché, nous
nous tournons encore plus vers notre source : « Je vous le déclare
: si deux d’entre vous se mettent d’accord pour demander quoi
que ce soit, cela vous sera accordé par mon Père ».
Jésus Asurmendi
Une invitatin à écrire sur la question :"En
moi, qu'est-ce qui fait obstacle et qu'est-ce qui favorise la vie communautaire
?"
Méditation à la manière d’une
prière eucharistique
Dans le langage ecclésial, dans la langue de l’Eglise
remercier se dit : « rendre grâce ». Eh bien voilà,
Dieu notre, Père nous voulons te remercier.
Te remercier pour ces belles journées ensoleillées d’automne,
fraîches le matin, chaudes pendant la journée.
Te remercier pour cette avancée dans la lutte contre le sida, fléau,
parmi d’autres, de notre temps. Même si ce n’est pas
gagné, c’est déjà un pas en avant.
Te remercier aussi pour la soirée de mercredi dernier dans cette
église de St Merri, où un débat franc et profond
sur des sujets importants de la vie du chrétien s’est tenu.
Ta grosse colère du récit du livre des Nombres s’avère
être une bonne chose.
Cet épisode de la vie du peuple d’Israël nous touche
de plein fouet et nous ouvre l’horizon. Que ce soit là où
dans l’évangile tu nous donnes à voir un « vivre
ensemble » de communion, dans la clarté, la transparence
et le respect de tous.
Tout cela apparaît et transparaît dans les paroles et les
gestes de ton fils qui fait de nous ses frères, ses partenaires
et ses complices.
Pour Lui et par Lui nous te remercions et nous te chantons.
Si ton œil est un obstacle pour toi, arrache-le. Notre Seigneur
Jésus a été arraché du monde, exclut, jeté.
Il était un obstacle à la société, au système.
Il a pourtant accueilli, dialogué, écouté. Mais il
n’a pas cédé. Pas à n’importe quel prix.
Il a payé cher son service et la fidélité à
sa mission. Mais de sa mort tu as fait surgir la vie. C’est pourquoi
nous te demandons que l’Esprit fasse de ce pain et de ce vin, les
signes visibles de son Corps.
Les fondamentaux de la foi, d’où tout découle : la
mort et la résurrection de ton Fils. Non seulement nous nous en
souvenons mais nous en faisons le mémorial. Ainsi nous proclamons
également notre espérance dans sa venue.
Coresponsables, prophètes et roi. La belle affaire. Et le quotidien
? Et nos histoires ? Et nos conflits ?
Impossible de les éluder si nous voulons vivre une communion authentique.
Impossible de les affronter tout seuls. Indispensable donc l’aide
de ton Esprit pour aller de l’avant, pour que la rencontre soit
toujours possible et réelle. Pour que notre foi soit un signe,
un grain de sel.
Il faut nourrir notre foi, il faut vitaliser notre espérance, il
faut dynamiser notre charité. Le repas du Seigneur nous est offert.
Que par ton Esprit tous ceux qui y participent, tous ceux qui le partagent
deviennent le Corps du Christ, son Eglise véritable.
Une Eglise ouverte et dialoguante, humble et accueillante, dégagée
de tout sectarisme, soucieuse de plus petits.
Jésus Asurmendi
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