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Dimanche 13
septembre
"Qui perdra sa vie pour moi
la sauvera"
Lectures
• Livre d'Isaïe (Is 50, 5-9a)
• Lettre de saint Jacques (Jc 2, 14-18)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 8, 27-35)
Accueil
Perdre sa vie, gagner sa vie. Se dépouiller jusqu’à
perdre sa vie et ainsi la gagner. Se laisser façonner par Dieu
dans la confiance pleine et entière comme le serviteur d’Isaïe.
Se démunir, se déshabiller pour faire corps avec celui qui
est nu, comme dit l’apôtre Jacques. Il ne s’agit pas
d’une ascèse nombriliste. C’est la vie qui est en jeu.
Méditation à la manière d’une prière
eucharistique
Pourquoi sommes-nous là, Dieu notre père ? Pour te louer
et te bénir. Pour te remercier. Car il est bon et nécessaire
de te remercier toujours et partout, ensemble, en communion.
Nous voulons te remercier aujourd’hui pour ta présence, pour
ton accompagnement. Comme au serviteur d’Isaïe tu nous ouvres
l’oreille, tu viens à notre secours, tu nous justifies et
tu prends notre défense. Qui donc pourra nous condamner ? Oui,
tu es un Dieu proche et solidaire.
Nous voulons te remercier aujourd’hui aussi pour ta pédagogie.
Oui, car tu nous connais et tu sais faire avec nous, bien que le résultat
ne soit pas toujours fameux. Cette pédagogie, cet accompagnement
qui se manifeste de manière éclatante dans ton Fils, notre
Seigneur Jésus. Car il a conduit ses disciples et il nous conduit
tous à le connaître et à le reconnaître, peu
à peu, en faisant des signes et en offrant des paroles qui nous
permettent de cheminer et d’arriver à le reconnaître
comme Messie, comme ton envoyé.
Mais le chemin qui reste à faire est encore long : comment reconnaître
un messie soufrant qui donne sa vie ?
En attendant la suite nous ne pouvons donc que te remercier pour Lui et
par Lui. Ce que nous faisons avec enthousiasme en chantant.
Chemin de Pâques, chemin de Dieu. Chemin de dépouillement.
De ce point de vue sa vie est un exemple, une leçon. Sa vie, la
vie de Jésus notre Seigneur, est une vie de dépouillement
qui le conduit sur une croix : tout nu, tout seul, jusqu’au bout.
Mais c’est toi qui as eu le dernier mot de l’histoire. Car
ce dépouillement total est suivi d’une vie sans limite. Tu
en as fait du crucifié Le Vivant. C’est pourquoi il est devenu
pour nous et pour tous, source de vie. Nous te demandons que l’Esprit
fasse de ce pain et de ce vin, bien sobres et dépouillés,
l’expression de sa présence, de la réalité
de son corps et de son sang donnés pour tous.
Mémorial de sa mort, de sa résurrection : voilà ce
qu’est notre eucharistie, ce que nous célébrons. Et
en le faisant comme il nous l’a dit, nous attendons son retour.
Se dépouiller, se perdre pour gagner. On n’est pas à
une contradiction près. A une folie de plus ou de moins. Notre
chemin, comme fut le sien, sera dur et rude. C’est pourquoi nous
te demandons l’aide de l’Esprit. Pour qu’il crée
communion d’abord de telle sorte que tous ceux qui partagent le
repas du Seigneur, le corps et le sang du Christ, deviennent son Corps
le Corps du Christ. Qu’ainsi ce Corps du Christ devienne une Eglise
vivante, dynamique.
Une Eglise qui n’ait pas peur de perdre ce qu’elle croit souvent,
à tort, être ses « atouts ». Qu’elle se
dépouille pour suivre le Christ et pour ne pas croire que le salut
vient sa puissance, de sa prestance, de son influence. Qu’elle soit
humble, ouverte et respectueuse.
Et aussi avec douleur et peine nous te prions pour tous ceux qui perdent
leur vie en se suicidant : presque une centaine cette année dans
les prisons de France. Une trentaine cette année à France
Télécom…
Jésus Asurmendi
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