Dimanche 28 juin
"Que ta volonté soit
fête"
Gérard nous réunit ce matin.
Pour moi et pour tant d’autres, Gérard, c’est la Fraternité
! C’est la Fraternité qui l’a habité dans ses
vies successives, et qui l’habite dans ses vies parallèles.
C’est d’abord la famille - onze frères et sœurs
!
Je me souviens de ce jour, Gérard, où tu m’as invité
dans cette grande maison familiale de Soisy-sur-Seine, et de ta mère
qui m’avait tant impressionné par sa simplicité. Evoquant
ton enfance, en me disant que vous aviez chaque année un cadeau
très modeste pour Noël, et que le peu que tu recevais, tu
le partageais déjà avec d’autres !
C’est la Fraternité dans la famille de Saint Merri, avec
les gens de la rue, qui t’ont tant bousculé et à qui
tu as tant donné…
C’est la Fraternité avec la famille des forains dont tu
baptises les petits enfants et même parfois leurs parents.
C’est la Fraternité avec toute la famille humaine.
Pour toi Gérard, il n’y a pas de personnes anonymes, il
n’y a que des frères.
Ceux d’entre-nous qui ont partagé avec toi les adieux de
ceux qui nous ont quittés ont toujours été bouleversés
par la force et l’intensité de ton accompagnement.
Je pense à tous ceux que nous avons aimés et aussi à
ceux que nous n’avons pas assez aimés comme tu l’évoques
parfois dans la prière eucharistique.
En fait Gérard, je vais te faire une confidence : on est nombreux
à avoir envie d’être enterré par toi et même,
si c’était possible, plusieurs fois !!! Mais rassure toi,
on n’est pas forcément pressé !
Merci, Gérard, de continuer simplement et inlassablement à
donner ta vie. Merci de n’avoir pas choisi la carrière ecclésiastique.
Tu nous fais vivre l’Eglise comme il faudrait la vivre, sans dignitaires
et sans grands-prêtres.
J’ai vraiment la conviction que tu n’aurais pas pu choisir
une autre voie pour réussir ta vie, celle qui te permet pleinement
d’être frère en humanité.
Merci, Gérard, de nous faire comprendre qu’il faut donner
inlassablement et qu’il faut dormir le cœur ouvert.
A cela comme nous l’a imprimé Joseph dans notre communauté
s’inspirant de l’apôtre Jean, nous savons que nous sommes
de la Vérité.
Jean-Marc LAVALLART
L'Esprit de fête éclatera dans nos mains,
Dans nos yeux, dans nos coeurs.
Et nous verrons notre terre
Fleurir d'amour sous le soleil.
Il suffirait d'un arc-en-ciel pour faire chanter l'enfant
Il ne faudrait qu'un brin d'amour pour se donner la paix.
Il suffirait d'un peu de coeur pour faire germer le grain
Il ne faudrait que le printemps, peut-être aussi le vent.
Il suffirait d'un peu d'espoir pour faire grandir l'amour.
Il ne faudrait que nos deux mains, pour partager le pain.
Il suffirait de quelques mots pour faire passer la Joie.
Il ne faudrait que des chansons pour fredonner ton nom.
Intervention de Gérard Wybo : 40 ans d'ordination
Amis et famille, n'inversez pas les rôles !
C'est vous qui m'avez accueilli et très bien accueilli !
Avec patience, un peu d'humour !… et beaucoup de fraternité
!
Merci à tous d'être là !
Nous pourrons prendre le temps de nous rencontrer et de nous dire !
Nous avons la journée pour nous rencontrer !…
Mais je tiens à vous dire : que Christiane Oriel est là,
enfant du quartier, de la rue Rambuteau.
Le monde est ainsi fait ! Que son cher Père : Philémon,
le cri cri de la rue Rambuteau, m'a qualifié de ces mots merveilleux
: "Mon ennemi juré !", traversant l'église tous
les après-midis, le temps d'une promenade !
Et oui, Philémon, lui fils de pasteur, restait fidèle à
ses racines ! Lui.
Le temps et la parole partagés ont fait que Philémon me
demande que "Moi, son ennemi juré" je l'accueille dans
notre église le jour où il nous quitterait pour la Fête
Eternelle !
Vous me connaissez je ne suis pas un foudre de guerre ! Alors j'ai compté
une fois encore sur les amis ! et la Famille.
Christiane, son Père était fils de pasteur, et sa maman
très catho !
Et plus encore Christiane travaille depuis de très nombreuses années
pour la chanson avec les petits et les grands ! pour la joie de tous.
Mais en passant, Christiane j'attaque ton humilité, car tu as reçu
le grand prix du disque Charles Cros ! … oui, restons simples !
L'adieu à Philémon reste pour le quartier beaucoup plus
qu'une bouffée de solidarité et de fraternité, une
raison de vivre !
Oui je ne suis pas un foudre de guerre ! mais j'ai besoin de vous, la
famille et les amis !
C'est comme cela que Gilles Castelnau est venu nous rejoindre pour l'adieu
à Philémon !
Gilles, grand frère, je te dois beaucoup : car de par ma famille
depuis plus de ¾ de siècle, nous apprécions et nous
partageons tout ce que vous, l'Eglise Réformée, vous vivez
et vous nous donnez.
Juste pour l'Histoire, pendant l'époque folle et douloureuse de
la guerre de 40-45, nous habitions dans le même immeuble que le
Pasteur Conord, Pasteur de la rue Madame ! Paris 6ème. Sa famille
a été merveilleuse, je ne sais si je sublime ! Mais les
enfants du Pasteur, nos aînés, Daniel et ses sœurs,
restent bien ancrés dans ma fragile mémoire, et restent
parmi ceux qui me font vivre !
Gilles, tu le diras beaucoup mieux que moi : Mais nos routes devaient
se rencontrer. Ta fougue pour annoncer l'Evangile : cet Evangile de justice
et d'amour et de paix, fait que nous continuons la route ensemble : sur
les ondes, présence protestante, le monde de Saint Merri où
tu apportes ta compétence et ta foi et aussi le monde de la Fête,
où tu le sais, maintenant tu as ta place, tu restes un "gadgo",
mais surtout un Rachaï !
Oui avec toi, et d'autres que nous aimerions connaître, nous annonçons
la Fête éternelle; et aujourd'hui tu me permets de dire qu'en
investissant les Fêtes humaines nous anticipons la Fête éternelle
! Oui Dieu aime la Fête !
Certains diront que l'Eglise ce n'est pas le cirque !… mais un
peu d'humilité ! J'ai joué de la flûte et vous n'avez
pas dansé ! nous dit le Seigneur ! Oui notre Dieu aime la Fête
!
Lebeau et Krystal, des frères dans le monde la la Fête sont
là : des frères ! Car ce sont les "Clowns du cœur"
: le rire c'est l'espoir !
Ils auront l'occasion de vous dire leur merveilleux travail auprès
des enfants malades.
Et aussi Jacqueline et Georges qui dans les années 70 m'ont mis
le pied à l'étrier ! car avec des jeunes irrécupérables,
selon l'Education Nationale, nous avons réalisé le Christ
au mille visages : récupéré et exploité un
peu partout par les éditeurs ! Mais Jésus n'est pas à
vendre !
Alors merci à vous tous de m'avoir accueilli et supporté
! et merci à Papa Bon Dieu, cette merveilleuse expression, qui
m'a été révélée lors d'un chantier
international dans les Iles..
Oui notre Dieu aime la Fête.
Jean a accepté de nous lire un texte d'un ami clown, Dominique
Auduc, qui est devenu prêtre, mais il reste clown pour toujours.
Vous pouvez trouver ce texte dans son livre "Au sourire de l'Evangile".
Dimanche dernier, nous étions dans le récit de la Tempête
apaisée !
Avec une équipe de Saint Merri nous avons pris le risque, il y
a plusieurs années, de donner à voir et contempler ce récit
: même si ce n'est guère dans nos pratiques et nos savoir
faire ! mais il y a de la place pour tous !
Le patchword est là dans notre Eglise et vous aurez tout votre
temps pour le scruter et le contempler !
Mais revenons à l'Evangile d'aujourd'hui. Oui c'est un récit
de traversée ! une traversée peu ordinaire ! Qui me tient
d'autant plus à cœur que j'étais encarté dans
la marine, plus de 2 ans !
Aujourd'hui, l'Evangile, c'est la suite de Saint Marc, il nous dit que
Jésus refait le chemin parcouru, il revient ! Il revient vers ceux
qui l'attendent ! Et il est là sur le bord : la traversée
est faite et toujours à faire ! Jésus est là comme
une frontière : un choix à faire ! à l'écoute
des cris de nos frères, à l'écoute de la volonté
de vivre de notre monde. A nous de choisir ? à nous de dire ?
"La jeune fille se leva et se mit à marcher : elle avait 12
ans" !
Il se peut qu'à l'écoute de cet Evangile, nous acceptions
d'avoir toujours 12 ans !
Il y a 40 ans pour mon ordination, j'ai choisi un verset de lecture de
la 1ère lettre de Saint Jean
"N'aimons, ni de mots, ni de langue, mais en acte véritablement
!"
Aujourd'hui je souris !… de ma naïveté !
Car il me semble que ce que je vivais alors, intuitivement devient réalité
!
Après de nombreuses années de formation, le langage me semblait
limiter notre action …
Je reconnais maintenant que le choix de ce verset de Saint Jean m'a conduit
à travailler le langage… Et le Seigneur, veillant sur ses
enfants, m'a permis de rencontrer durant ces belles années passées,
des Théologiens : René Marlé, Guy Lafon, Joseph Pierron,
et d'autres qui m'ont fait travailler le langage !
Et aujourd'hui avec le monde de la Fête je suis au cœur du
boniment ! de la Parole ! … très étonnant ! beaucoup
de bonheur !
Oui, je crois que la parole est "pour la vie !" Que la parole
prend de "la consistance" que lorsqu'elle est partagée.
Et que la parole partagée est ce qui donne toute sa saveur au partage
du pain !
Joseph Pierron, notre Frère dans le sacerdoce, vivait du partage
de la parole : il nous disait : "Seigneur, que ta parole nous atteigne
au plus secret; car ta parole, ce ne sont pas des mots, des idées,
ce sont des décisions, des comportements, des engagements ! Ma
vie nul ne la prend, c'est moi qui la donne, disais-tu…
De la Première Lettre de Saint Jean (3, 16-20)
A ceci nous avons connu l'amour :
Celui-là a donné sa vie pour nous,
Et nous devons, nous aussi, donner notre vie pour nos frères.
Si quelqu'un, jouissant des biens de ce monde,
voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses
entrailles,
mais en acte et en vérité.
A cela nous aurons que nous sommes de la vérité,
et devant lui nous apaiserons notre cœur,
si notre cœur venait à nous condamner
car Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout.
Préface
Oui Père, je te dis merci, pour ma famille, mes parents, mes frères
et sœurs, mes amis qui m'ont accompagné et m'accompagnent
aujourd'hui encore dans mon choix et ma vie de prêtre. Ils m'ont
permis d'être relativement sage !…mais aussi d'entreprendre
les projets les plus fous! Car le Seigneur, la Famille et les Amis c'est
ton plus beau cadeau ! La fratrie m'a donné et me donne aujourd'hui
encore des ailes !
Merci aussi Seigneur pour les communautés auxquelles tu m'as confié
! Communautés qui m'ont porté et supporté !
- la communauté des Aumôneries du Marais pendant 5 ans !
- la communauté Bénédictine de Porsthmouth en Rhode
Island aux USA qui assure le bon fonctionnement d'un lycée, cela
pendant 1 ans
- la communauté de Saint Marcel et le Service de la Catéchèse
de Paris Ile de France, pendant 14 ans !- et depuis 20 ans la communauté
de Saint Merri, avec en prime depuis 8 ans la grande famille du monde
de la Fête pour Paris et l'Ile de France !
Merci, Père pour la Communauté du Marais, qui du débutant
que j'étais, m'a ouvert au militantisme et à l'action, en
février 2003 nous étions à Bagdad, et son magnifique
travail, car cette communauté a permis de confronter et de vérifier
notre travail et nos recherches en catéchèse et liturgie,
au niveau national !
A cette époque l'image et le langage étaient vraiment à
la pointe dans notre Eglise ! Le recueil de Pierres Vivantes en reste
le témoin !
Merci à la communauté de Saint Merri qui m'a appris un
peu la rigueur mais aussi une certaine austérité, et qui
m'a fait vivre et me fait vivre "la responsabilité partagée
!" ce que j'apprécie beaucoup.
Et un grand merci pour les Artisans de la Fête qui m'accueillent
dans la grande famille du Monde Forain !
Il y a deux ans déjà Jean Debruynne nous quittait. Jean
était et reste d'une grande sensibilité et d'une très
belle poésie ! Il est simplement de ceux que nous apprécions
! et qui nous font vivre !
Ami Jean, frère dans le sacerdoce, de la mission de France ! Tu
m'as accueilli dans les années 70 lorsque tu étais à
l'Aumônerie Nationale des Scouts et Guides de France ! J'ai partagé
avec toi cette rencontre merveilleuse de la Trivalle dans les Cévennes
: 10.000 jeunes au service des jeunes qui prennaient le temps de se rencontrer
! Christiane, Colette et Claude, personnes de la communauté et
peut être d'autres étaient là !… et puis avec
le visuel qui me colle à la peau, nous avons continué le
travail à la Basilique de Vézelay et ailleurs !.. Et le
monde de la Fête m'a donné de te retrouver, Toi, Jean pour
dire à Dieu aux parents d'Alexis Gruss ! dans l'église de
Neuilly ! Alexis est animé de cette merveilleuse conviction : du
cirque à l'ancienne ! merci Alexis !
Jean, tout comme Joseph Pierron vous êtes des poètes mais
surtout des prophètes ! A nous d'assurer comme nous le pouvons
la suite ! et je suis confiant car vous êtes là ! Famille
et Amis !
Gérard Wybo
Si j'entendais ta voix à travers les tempêtes
je quitterais ma peur, et les eaux s'ouvriraient,
je risquerais mes jours pour marcher sur la mer
pour marcher sur la mer.
Laissez là les bateaux qui retournent à la rive
Et posez les filets usés par les marées
Pour aller vers le large et l'inconnu de l'homme
Pour aller vers le large et l'inconnu de Dieu.
Ayez le peu de foi qui calme la tourmente
Et fait de l'ouragan un alizé de paix.
Pour aller vers le large et l'avenir de l'homme
Pour aller vers le large et l'avenir de Dieu.
Que l'amitié nous conduise
Comme aujourd'hui (bis)
Que l'amitié nous conduise
Tout au long de notre vie.
Nous allons partager le pain (bis)
Autour de la même table
C'est le pain de l'amitié (bis)
Nous allons partager la joie (bis)
D'être ici comme des frères
Joie de vivre et de chanter (bis)
La joie qui nous rassemble ici
Qu'elle éclate en mille étoiles
Qu'elle soit comme un grand soleil (bis)
Anamnèse
Gloire à toi qui étais mort
Gloire à toi Jésus
Gloire à toi qui es vivant
Gloire à toi
Gloire à toi ressuscité
Viens revivre en nous, aujourd'hui et jusqu'à ton retour.
Agnus
La paix, elle aura ton visage
La paix, elle aura tous les âges
La paix sera toi, sera moi, sera nous.
Et la paix sera chacun de nous.
Envoi - J. Debruyne
Il faut partir, gens du peuple de Dieu !
Vous pensiez vous installer ici,
Dans la serre chaude de cette rencontre ?
Vous prétendiez vous établir dans la maison de Dieu,
Mais Dieu n'a pas de maison !
On n'assigne pas Dieu à demeure,
Il est toujours en déplacement,
Sans domicile, sans fauteuil.
Ici, c'est le campement d'un instant, le lieu de transit,
Où Dieu et l'être humain s'arrêtent
Avant de reprendre la route.
Sortez, gens du peuple de Dieu.
Vous êtes le peuple en partance,
Votre terre n'est pas ici.
Vous êtes le peuple en mouvement, étranger jamais fixé
Gens de passage vers la demeure d'ailleurs.
Sortez gens du peuple de Dieu.
Allez prier plus loin. La tendresse sera votre cantique.
Jésus sera votre parole, votre vie sera la célébration.
Allez, vous êtes la maison de Dieu,
Les pierres taillées à la dimension de son amour.
On vous attend dehors, gens du peuple de Dieu.
Et je vous dis : Dieu sort avec vous.
Seigneur Jésus, voyageur comme nous
sur les routes de Palestine
accorde-nous comme à tous nos frères forains
de travailler avec Toi,
de penser comme Toi,
de donner pour toi nos forces et notre temps.
Que ton règne vienne dans nos caravanes
et sur les places, sur terre comme au ciel.
Sois partout mieux connu, mieux aimé, mieux servi
délivre-nous à jamais de l'injustice et de l'envie,
de tout mal et de tout péché.
Que ta paix et ta joie soient en nous
et en ceux qui te cherchent sans bien le savoir.
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