|
Samedi
Saint 11 avril
Exode 14 v15,15 v1
Ce que nous allons entendre est aussi notre histoire : le peuple d’Israël
est effrayé, il accepte de se mettre en route pour franchir l’infranchissable
avec l’aide de Dieu. Je retrouve par endroits ma propre histoire.
Tant de peurs et de frayeurs. Ma décision de me mettre en route
venait de moi et en même temps c’était l’Esprit
de Dieu qui m’avait donné l’impulsion.
Cheminement difficile de départ, de rupture, de retour. Une image
me revenait toujours en mémoire. J’avais vu des coquelicots
qui avaient fait éclater la pierre au désert. La vie plus
forte que la mort.
Au moment où tout est fermé, bloqué, je cois qu’il
y a toujours une ouverture d’espérance qu’on n’aurait
jamais imaginé , seul, sans l’aide des autres.
Jacqueline Casaubon
Lecture du livre d’Isaïe,
au chapitre 55, versets 1 à 11
La crise. On nous promet, pour la fin de la crise, la reprise d’une
consommation sans limites, et certains disent que l’eau, les eaux,
ne sont
qu’une banale denrée alimentaire qu’il faut marchandiser
à tout prix.
Travailler, vendre, acheter… mais pour gagner QUOI ?
La crise révèle l’essentiel, elle libère la
parole.
Mais il y a des paroles creuses, stériles, et il y a des paroles
fécondes, qui font ce qu’elles disent. Alors voici la Parole
du Seigneur,
portée jusqu’à nous, à travers les siècles,
par le prophète Isaïe.
Que cette parole féconde notre terre et qu’elle devienne
notre pain !
Jean Verrier
Ezechiel 36
« Je mettrai en vous mon propre Esprit »
Présente dans l’histoire de tous les peuples, l’idolâtrie,
toujours d’actualité, fut à l’origine de la
dispersion d’Israël.
Et c’est pourquoi le Prophète Ezéchiel nous écrit
de Babylonie pour redonner l’espérance : Dieu, après
avoir manifesté sa fureur à cause de son saint nom profané
se reprendra.
Pour montrer sa sollicitude, le Seigneur ôtera de notre cœur
la pierre qui nous conduit à la noyade, à la mort ; plus
encore, dans sa tendresse, Il nous confie : « je mettrai en vous
mon propre Esprit ».
L’Esprit, bénédiction de Dieu, est une puissance de
renouvellement qui rend capable de faire du neuf, nous réveille.
Damien Pasquier Desvignes
Ce pain, Seigneur, c'est encore plus que du pain. C'est
tout ce que nous tenons aux creux de nos mains. C'est tout nous. Sans
faire le tri entre la mauvaise et la bonne graine, entre le jour et la
nuit. Nous te le présentons. Ce pain, c'est le fruit de toutes
nos manières de travailler, avec ou sans contrat.
Immense merci à toi pour le conducteur de métro, le journaliste,
l'ingénieur, le rippeur, le retraité, l'artiste, le prof,
le parent, le marin, le curé, le banquier...
Tant de manière de jeter le filet ! Nos filets sont pleins à
rompre. Merci à toi de nous rappeler l'essentiel : pas tant ce
que nous péchons, mais la manière de le faire !
Seigneur, avec ce vin, nous te présentons aussi tout ce travail
qui se fait sans nous, auquel nous voulons juste être attentifs
et ne pas l'entraver.
Et puis, voici nos amours, nos tendresses, les fêtes dont nous ne
voulons pas perdre le goût dans la morosité.
Ce pain, ce vin et tout ce que nos bras sont trop courts pour embrasser
sauf quand ils font la chaîne, les voici.
Nous pas pour te les rendre... juste pour te dire merci car avec toi,
donné, c'est donné et tu ne fais pas les choses à
moitié.
Seigneur, merci pour la vie qui éclate dans la nuit, pour la surabondance
de tes dons plus nombreux que les bourgeons éclatés ce jour.
Nous voici. Transfigure ns vies par ta Pâques !
Alexandra Nègre
Père
Quoi faire de nos vies ?
Je veux dire quoi faire d’essentiel de nos vies ?
Quel métier pour construire le monde ?
Quel combat pour établir la paix ?
Quelles paroles pour aimer ?
Quel amour pour la vie ?
Quelles fleurs cueillir pour honorer nos tombes ?
Quelles fleurs cueillir pour éclairer nos demeures ?
Quelles fleurs cueillir pour illuminer nos visages ?
Tu n’as pas voulu que le fils que tu aimes connaisse la corruption.
son tombeau est vide.
Tu as voulu que le Fils que tu aimes retrouve sa Gloire chez son Père,
Mais lui
Il a voulu s’attarder dans le monde
il ne parle plus sur la montagne
il ne marche plus sur la mer
ils ne ramasse plus les aveugles et les paralytiques dans les rues
Tout cela nous avons appris à le faire nous-mêmes.
Lui il souffle
il souffle sur les doigts des petits pour les réchauffer
il souffle sur le feux qui s’éteint pour le ranimer
il souffle sur les nuages pour dégager le soleil
il souffle sur la nuit pour que le jour se lève
il souffle sur nos idées noires pour laisser la joie nous envahir.
Il souffle sur Laura et Pascal
il souffle sur nous tous
Quoi faire de nos vies ?
Quoi faire d’essentiel de nos vies ?
Nous laisser emporter par le souffle du Ressuscité
L’essentiel est donc si simple…
C’est pourquoi nous voulons toujours te rendre grâce et te
bénir
en unissant nos voix à celles qui te chantent unanimes dans les
cieux
Jacques Merienne
Prière d’intercession après l’anamnèse
La terre tremble, physiquement, économiquement, moralement.
Dieu, jeudi, avec les enfants, nous t’avons demandé de «
faire attention », d’avoir une attention à bien des
situations, et ce soir encore, nous te demandons ta présence à
toutes ces situations à travers le monde qui génèrent
douleur, misère, souffrance, colère, peurs.
Mais ce soir, il nous est dit « n’aie pas peur - Il
est ressuscité - Il n’est pas ici ».
Sans doute est-il en nous tous et entre nous tous.
Nous savons, Dieu, et nous l’avons célébré
hier, que tu es souffrant avec ceux qui pour différentes raisons,
ne peuvent pas recevoir aujourd’hui cette bonne nouvelle de la Résurrection.
Ce soir, nous voulons aussi Te prier plus particulièrement pour
tous les hommes, femmes et quelque fois enfants qui se mettent debout,
ouvrent des voies à travers les mailles des filets qui nous retiennent,
et entraînent à leur suite.
Tout d’abord, nous te confions Laura et Pascal qui par leur démarche
de baptême nous invitent à renouveler notre foi.
Nous pensons aussi aux artistes de ce soir qui peut-être nous ont
fait entendre différemment les textes lus.
En lien avec notre Communauté de St Merry, nous pensons aux Immigrés
Maliens de Paris qui veillent au développement de leur village
Monéa au Mali ; aux Intouchables de Old Karavatchi, en Inde, qui
se font reconnaître en faisant fructifier les dons qu’ils
reçoivent et ce, dans un esprit de solidarité les uns avec
les autres ; aux femmes de Nicadite au Mexique qui se serrent les coudes
pour prendre en charge les enfants handicapés de leur région
; aux bénévoles des Associations qui accompagnent les personnes
sans travail, les personnes sans logement, les personnes sans papiers.
Nous pensons aussi à tous ces hommes et femmes qui, en France et
ailleurs, s’engagent en osant braver la loi pour ne pas l’appliquer
les yeux fermés, sans humanité.
Nous pensons aux voix qui se font entendre pour faire vivre une Eglise
unie, ouverte à l’amour de l’homme au-delà des
formalismes.
Enfin, Dieu, nous te demandons de bénir en chacun de nous tout
ce qui se réveille, espère, veut.
Myriam Glorieux
|