Dimanche
25 janvier
"Et
aussitôt ils le suivirent"
Lectures
• 1ère lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
(1 Co 7,29-31)
• Livre de Jonas (Jon 3, 1…10)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1,14-20)
Dans la liturgie de ce jour trois cris, trois discours adressés
au peuple, celui de Paul, par lequel nous avons commencé, celui
de Jonas qui a converti Ninive, celui de Jésus, sans doute difficile
à faire entendre puisqu’il appelle des disciples pour le
relayer.
Mais quelle efficacité ! Jonas convertit une Ville, Jésus
obtient des quatre premiers apôtres qu’ils le suivent tout
de suite en quittant tout.
Pourtant ils prêchent le contraire l’un de l’autre :
Jonas le malheur, « le feu du Ciel va tomber sur vous ! »
; Jésus le bonheur « la Bonne Nouvelle » ou heureuse
nouvelle c’est-à-dire le bonheur — bonheur est un des
sens du mot grec « évangile ».
Je pense en lisant ces discours à celui de Barack Obama pour son
investiture : une parole forte qui a déclenché elle aussi
une large adhésion immédiate ; une parole « vraie
», une parole « politique ». Dans un discours d’homme
politique on entendait « la politique », celle qu’il
voulait faire. Un discours politique qui traite vraiment de politique,
on n’est plus habitué…
Dans les deux cas, Jonas et Jésus, le discours est littéraire!
: Un conte pour Jonas, un symbole dans Marc « aussitôt ils
le suivirent ».
L’appel des mêmes disciples chez Jean est plus réaliste
: c’est eux qui, voyant Jésus, décident de le suivre.
Je l’ai lu la semaine dernière à Marseille : au colloque
de la Communauté Saint-Luc sur la coresponsabilité dans
l’Église, où nous nous étions rendus Marie-Béatrice
de Lassat et moi-même. L ‘Eglise a commencé par la
coresponsabilité ! André et Simon décident ensemble
« d’y aller », et Jésus leur répond :
« d’accord ».
Pour parler un peu de ce colloque, dont un compte-rendu sera fait dans
le Papier, je retiens ce matin deux points communs exprimés dans
tous les témoignages des six Communautés représentées
:
1º — il n’y a pas de message chrétien
La Parole de Dieu n’est pas un texte, c’est le Christ
Le parole de l’Eglise ce n’est pas un message, c’est
une praxis
c’est un action.
Revenons à St Paul, être chrétien ce n’est pas
connaître des vérités, c’est vivre en vérité.
2º— la mission crée la division
Au CPHB chacun choisit un domaine dans lequel il s’investit à
fond au risque de créer une opposition, donc une tension dans la
communauté. Par exemple : — les immigrés avec RCI
;— les artistes , pastorale de l’art ou de la musique ; —
avant cela l’accueil des homos… La communauté vit avec
ces tensions, sans les évacuer dans une unanimité de surface,
mais elle n’en fait pas des motifs de rupture : au-delà des
différences il y a la confiance. Cela donne le pluralisme, qui
est une des dimensions de la coresponsabilité.
Aux questions analogues que les corinthiens posent à Paul, sa
réponse est radicale. Les temps sont arrivés où il
faut regarder au-delà de notre vie telle qu’elle se déroule.
Tous nos engagements sont à vivre et à poursuivre, mais
ils ne sont pas un but en eux-mêmes, ils n’ont pas leur but
en eux-mêmes. A chaque fois il faut viser un peu plus loin, c’est
là qu’est le but, c’est là qu’est le Royaume.
Et c’est ce qui rend les chrétiens si exaspérants
pour ceux qui agissent avec eux dans la société et le monde,
quoi qu’il arrive, ils ont toujours une petite réserve d’espérance
pour aller plus loin.
Montée vers le chœur
Père,
Depuis que ton Fils est venu naître et parler parmi nous
nous ne sommes plus tout à fait les mêmes
C’est comme si notre liberté avait grandi
et que nous soyons devenu plus responsables
Responsables de nous-mêmes et de nos frères
car ton Esprit nous rend capables de les aimer
Responsables du monde dans lequel nous vivons
car ton Esprit nous rend capable de le créer à notre tour
Nos paroles ne sont pas toujours neuves
mais l’Esprit les transforme en gestes nouveaux
Nos idées ne sont pas toujours claires
mais l’Esprit les transforme en inspirations heureuses
Nos organisations ne sont pas toujours efficaces
Mais l’Esprit les transforme en initiatives stimulantes
Oui notre liberté devient sur nous comme un vêtement trop
grand
mais qui nous va très bien
Alors pourquoi ne pas suivre ton fils aussitôt qu’il nous
appelle
Jacques Mérienne
CAR DEPUIS QU'IL EST VENU (Ann)
Car depuis qu'il est venu,
en nous tout a changé.
Un monde est disparu,
un autre monde est né,
depuis qu'il est venu.
Pourquoi laisser le temps
filer sur notre vie
pendant que Dieu se fait patience ?
Rien n'est plus comme avant !
Les temps sont accomplis
Soyez à l'heure de l'Alliance.
Pourquoi laisser la peur
choisir à notre insu
des voies qui mènent à l'impasse ?
Pourquoi chercher ailleurs ?
Le Signe, c'est Jésus.
Voyez la route qu'il nous trace !
PSAUME 24
Fais-moi connaître tes chemins,
Guide-moi dans ta vérité !
Seigneur, enseigne-moi tes voies
fais-moi connaître ta route.
Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi,
car tu es le Dieu qui me sauve.
Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse,
ton amour qui est de toujours.
Oublie les révoltés, les péchés de ma jeunesse,
dans ton amour, ne m'oublie pas.
Il est droit, il est bon, le Seigneur,
lui qui montre aux pécheurs le chemin.
Sa justice dirige les humbles,
il enseigne aux humbles son chemin.
POUR ALLER VERS LE LARGE (T. 13-13)
Si j'entendais ta voix à travers les tempêtes
je quitterais ma peur, et les eaux s'ouvriraient,
je risquerais mes jours pour marcher sur la mer
pour marcher sur la mer.
Laissez là les bateaux qui retournent à la rive
Et posez les filets usés par les marées
Pour aller vers le large et l'inconnu de l'homme
Pour aller vers le large et l'inconnu de Dieu.
Ayez le peu de foi qui calme la tourmente
Et fait de l'ouragan un alizé de paix.
Pour aller vers le large et l'avenir de l'homme
Pour aller vers le large et l'avenir de Dieu.
Malgré les nuits de veille et de désespérance
Ne rentrez pas au port, l'Esprit vous poussera.
Pour aller vers le large, au rendez-vous de l'homme
Pour aller vers le large, au rendez-vous de Dieu.
|