Prises de paroles

 

Dimanche 11 janvier

"C'est toi mon Fils bien-aimé"

Lectures
• Livre d'Isaïe (Is 55,1-11)
• 1ère lettre de saint Jean (1 Jn 5,1-9)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1,7-11)

Commentaire des textes

L’abondance - le décalage - qui débouchent sur autre chose.

L’abondance
C’est important l’abondance, et la gratuité. Ca l’était au moment où Isaïe parle aux Judéens au bout de l’exil, en essayant de leur redonner courage. Ca l’est aussi pour nous aujourd’hui en ces temps de crise économique de plus en plus précise.
L’abondance, oui, et de celle dont il est besoin, pratiquement, concrètement : de l’eau pour la soif, à manger pour la faim.
Alors la première question est : quelle est l’abondance que je trouve ici, dans cette communauté du CPHB, aujourd’hui ?
Eh bien je dirais d’abord l’abondance des questions, des incertitudes. Mais aussi celle de ces moments partagés à les remuer ensemble, à sentir qu’on partage le même ciment entre nos doutes, quelque chose en quoi nous voulons croire et certains y croient je vois bien.
Et puis aussi la gratuité de l’accueil, qui nous tient à cœur à St Merri. Et c’est de cet accueil là que nous proposons à Louise et Julia de nous rejoindre.

Bon. Et puis le décalage.
Mes pensées ne sont pas vos pensées.
C’est toujours un peu d’à côté que nous parle Dieu. Très franchement, je préfère cela.L’idée c’est de ne pas réduire Dieu à l’idée que je m’en fais. Fort bien. Mais du coup, ça nous laisse une marge de manœuvre pour vivre notre vie, lui la sienne de Dieu infiniment tout, moi la mienne forcément plus cahotante, insuffisante, restreinte. J’aime autant qu’on soit au clair, lui et moi, et qu’il ne m’attende pas sur un chemin trop inacessible.

Et puis, cette abondance, ce décalage, débouchent sur autre chose - c’est ce que nous dit l’Evangile.
Pour les juifs, l’image des cieux qui s’ouvre était très immédiatement parlante -c’était le signe de la communication rétablie entre Dieu et son peuple. Communication qui s’était donc perdue.

Petite digresssion. Dans les télécoms, on est passé en une petite centaine d’années sur trois grandes générations de techniques.
Lors de la première phase technique, le tuyau, ou le canal de communication, était complétement dédié aux deux eprsonnes qui parlaient : quand la demoiselle du téléphone vous mettait en communication, personne d’autre que vous ne pouvait utiliser ce tuyau.
Dans une deuxième étape, on a commuté les circuits : une conversation téléphonique occupait le tuyau de façon partielle, et temporaire, ce qui permettait de mieux partager cette ressource rare du tuyau.
Et puis on est arrivé dans le monde internet, où aucune ressource physique n’est a priori affectée, et où la communication se fait par rebond sur la ressource locale la plus disponible, toutes les ressources étant susceptibles d’être utilisées.

Dans la communication entre Dieu et les hommes, on a aussi trois étapes
- une première étape où la communicaton est non médiée, directe, entre Dieu et l’homme : avant la chute donc.
- Une deuxième étape où les prophètes tiennent lieu de canal de communication entre Dieu et son peuple : une ressource allouée temporairement à la communication.
- Et puis avec l’arrivée de Jesus, il y a comme une diffraction supplémentaire, de la communication entre Dieu et l’homme, une multiplication des canaux de communication, qui se fait à travers l’abondance des autres hommes. Du coup, cette communication est beaucoup plus partagée, importante.

Et aujourd’hui, nous ajoutons deux petits points dans ce réseau humain en accueillant Louise et Julia. C’est une bonne nouvelle non ?

Valérie Lepeltier

PRIERE EUCHARISTIQUE

Dieu notre Père nous voici ensemble pour dire du bien de toi et pour te remercier. Nous n’avons pas toujours envie de te remercier car ce que nous voyons autour de nous et en nous-mêmes n’est pas forcément enthousiasmant. Cependant en regardant notre monde en face nous pouvons et nous voulons te remercier. Nous entendons ton invitation : venez, mangez et buvez gratuitement, écoutez et vous vivrez. La surabondance de ton offre nous prend aux tripes et nous séduit. En ce temps où le crédit disparaît et la confiance part en fumée , en ces jours où les piliers de notre société tremblent et où l’on nous annonce pire encore pour demain, ton invitation arrive une fois de plus: discrète et sans pub, humble et retenue : Venez, mangez, buvez gratuitement.
Cette invitation Julia et Louise l’ont entendue. Les voilà présentes parmi nous. Nous te remercions pour ces deux jeunes filles dont la présence et leur engagement réveillent le notre.
Nous te remercions pour elles, parce qu’elles sont un beau cadeau pour notre communauté. Les voilà faisant partie, par le baptême, de ceux qui veulent croire à ta Parole, nous tous ensemble. Une parole qui, comme la neige de ces derniers jours, ne te revient pas sans avoir fait son travail, sans avoir fécondé la terre. Une Parole qui s’appelle Jésus, ton Fils bien aimé, ton Christ.
En définitive, c’est Lui la nourriture que tu nous offres, c’est Lui la pluie et la neige que tu nous envoies. C’est Lui ta Parole. Pour Lui et par Lui nous te remercions en chantant.


Mes pensées ne sont pas vos pensées. On a déjà entendu cela mais on a du mal à s’y faire. Nous résistons à ce bouleversement, à ce renversement : donner sa vie pour que les autres vivent. Mourir sur une croix pour que les hommes reçoivent la vie en surabondance. Saisis par ces retournements et pour bien les assumer nous te demandons que l’Esprit Saint fasse son œuvre de telle sorte que ce pain et ce vin deviennent les signes visibles du Corps et du Sang du Christ.

En faisant ce matin le mémorial de la mort et de la résurrection de ton Fils bien aimé, du Christ, nous te remercions encore et nous sommes en attente de son retour.
Nous nous posons souvent la question: Où chercher ce qu’il faut pour vivre ? Les offres ne manquent pas et les moyens d’échange non plus. Mais ces produits ne nourrissent pas et notre argent est de la fausse monnaie dans le marché de la vraie vie. Nous allons partager le Corps du Christ. Que par l’Esprit Saint nous devenions dans et par ce partage le véritable corps du Christ, une Eglise où l’on trouve non pas des simulacres et des copies de mauvais goût mais la véritable vie du Christ.
Guerres sales et inutiles, guerres hypocrites, pour du fric, guerres cyniques, guerres pour gagner des élections. Et les massacres se suivent et la justice n’est qu’un déchet écœurant. Ne vois -tu pas ? Es-tu devenu sourd ? Réveille-toi ! Nous t’en prions.


Pour les morts et pour les vivants, nous te prions.

Jésus Assurmendi


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