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Dimanche
23 novembre 2008
"Quand sommes-nous venus jusqu'à Toi ?"
Lectures
• Livre d'Ezékiel (Ez 34,11-12.15-47)
• 1ère lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
(1 Co 15,20-26.28)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 25,31-46)
Nous venons d'entendre la question posée dans l'évangile
par les justes à Jésus : "Quand sommes-nous venus jusqu'à
toi ?"
Avant d'évoquer les échanges que nous avons eus à
propos de ce questionnement mardi dernier lors de la préparation
de notre célébration, il nous a paru éclairant de
mettre en exergue une remarque formulée par un des participants
à la soirée organisée dans cette église lundi
dernier pour présenter un documentaire sur les prêtres ouvriers.
Cet intervenant a rappelé que Jésus n'avait pas partagé
notre condition humaine pour parler de lui mais pour parler des hommes
et des femmes au milieu desquels il vivait (décentrement)
Quelle réponse fait Jésus à la question inscrite
sur le lutrin ? "Chaque fois que vous avez donné à
manger, à boire à ceux qui en avaient besoin ou avez accueilli
un étranger, c'est à moi que vous l'avez fait, car ces petits
sont mes frères."
Qu'est-ce à dire pour chacun de nous aujourd'hui ?
Voici quelques pistes pour guider notre méditation et nos actions
:
- Jésus offre son amour totalement à chacun de nous, mais
nous restons libres de l'accueillir ou pas. Cet amour offert ne nous prend
pas en otage;
- Pour répondre à cet amour, il ne suffit pas de s'agenouiller,
de croiser les mains et de méditer la parole dans un cœur
à cœur avec Dieu, il nous faut aussi, et tout autant, ouvrir
nos mains, tendre nos bras, porter nos pas et aller au devant de ceux
au milieu desquels nous vivons car c'est dans cette relation à
l'autre que Jésus nous révèle son don gratuit d'amour.
- Par son incarnation, Jésus a fait de l'humanité une fraternité.
A chacun de nous d'inventer le chemin pour la faire vivre au présent.
Il y a 60 ans, des prêtres ont choisi d'aller vers leurs frères
ouvriers en se faisant ouvriers eux-mêmes, bravant parfois les rappels
à l'ordre de la hiérarchie.
Des membres de notre communauté sont engagés dans des mouvements
ou organisations, participent à l'accueil des étrangers
ou à l'aide aux plus démunis. Et Jésus partage son
amour avec l'ensemble de l'humanité : les petits, les sans-grade,
les prisonniers, les exclus. Eux tous sont appelés, comme chacun
de nous, à une vie en plénitude et à être debout.
- Une dernière piste pour nourrir notre réflexion et notre
action : Si Jésus fait de chacun de nous des frères, cette
fraternité a un corollaire inéluctable et exigeant car elle
nous rend responsable.
Marie-Françoise Guérin
Dans ce texte la parole du Seigneur est adressée alors que la
situation du moment est catastrophique : Jérusalem est détruite,
une partie du peuple est exilé, dispersé !
Plus de Roi, plus de Pays, plus de Temple : plus de repères !
Le Vide ! l'Angoisse ! C'est le grand désarroi !
C'est alors l'occasion de se demander : qui est notre Dieu ? Que croyons-nous
? Quelle est notre Foi ?
Le texte nous dit que lui, le Seigneur, il prend l'initiative à
l'exemple du berger d'aller à la recherche de son troupeau, de
son peuple dispersé.
Notre Dieu va rassembler son peuple !
Nous avons entendu ces propos et nous y croyons ! Nous le savons, nous
le vivons : en Jésus Christ, en son Fils unique, le Seigneur nous
rassemble.
Mais reprenons le texte pour essayer de saisir ce qu'il peut nous révéler
encore !
Il semble fondé que le peuple dispersé, soit en grand désarroi,
perdu, blessé !
Le Seigneur va rassembler, la communauté va se réconcilier,
s'unifier ! Et c'est notre Dieu qui nourrira son peuple !
C'est moi, dit le Seigneur qui ferai paître mon troupeau !
C'est moi : Le Seigneur se dit, le Seigneur s'affirme, Je suis là
maintenant : il y avait comme un vide, une absence. Maintenant je suis
là !
Aujourd'hui je veille sur mes brebis, le jour de brouillard et d'obscurité
est fini, nous sommes en plein jour, en pleine lumière !
Le Seigneur veillera sur son peuple, Il le nourrira, Il le fera vivre
!
La blessure était bien au cœur de chacun, dispersé,
perdu qu'il était !
Et le Seigneur se penche sur chacun, nous passons du troupeau à
la brebis; du peuple à la personne. Le Seigneur se penche sur ce
qui est blessé, faible pour redonner des forces. Le Seigneur se
révèle comme celui qui seul, donne force et vie !
Nous pouvons alors peut être comprendre le jugement final qui vient
clore le texte : "Je vais juger dit le Seigneur".
La brebis grasse et vigoureuse du récit serait alors celle qui
se contente de forces éphémères et qui se satisfait
de son choix !
Oui le Seigneur donne la vie, il la donne en abondance à ceux
qui le cherchent !
Gérard Wybo
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