Prises de paroles

 

Dimanche 16 novembre 2008


"Ne restons pas endormis !"

Lectures
• Livre des Proverbes (Pr 31,10-13.19-20.30-31)
• 1ère lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens (1 Th 5,1-6)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 25,14-30)

Accueil
Les marrons grillent sur les trottoirs.
Les derniers cèpes de la forêt sont déjà pourris.
L’hiver s’installe. La nature commence sa longue nuit.
Nos sociétés s’agitent, mal et en retard, pour que la croissance revienne et ses fruits apparaissent, pour que le PIB et les dividendes aient des jours meilleurs.
Nous aussi nous avons dans nos mains une vie reçue, un capital à risques et à risquer.
La sieste n’est pas de mise : « ne restons pas endormis ! ».
On attend des fruits : oui, mais lesquels ?

Jésus Asurmendi

La parabole des talents - Matthieu (25, 14-30)
Nous n’avons pas reçu de pièces de monnaie d’un envahisseur à notre naissance et le maître exigeant de la parabole nous semble être un comptable bien injuste.
Il faut sortir des images de la parabole, pour comprendre à quoi nous sommes appelés, appelés à faire « plus ».
Nous sommes appelés à « être », à « dire », à « faire », à « oser ».
Être, ce n’est pas se cacher derrière un parti, une secte, une idéologie. Être, c’est s’affirmer comme personne, une personne bien visible, présente, une personne qui se tint debout.
Dire, ce n’est pas répéter l’entendu, le connu, le convenu. Dire c’est faire entendre une voix qui parle autrement, une voix qui ne dit pas l’agréable, la flatterie, mais une voix de vérité, qui dit « sa » vérité.
Faire, ce n’est pas accomplir, reproduire, recopier, le geste que sait faire aujourd’hui la machine ou le robot. Faire, c’est agir pour et avec les autres pour que le monde avance.
Nous sommes appelés à croire, à oser croire, croire qu’il est possible d’oser, et oser se risquer. Nous le savons, oser c’est toujours prendre un risque.
Oser, non pas pour le spectaculaire ou le clinquant, non pas pour transmuter en « valeur marchande » tout ce qui nous a «été donné, mais pour grandir chaque jour un peu plus et contribuer, jour après jour, à la construction du monde.

Denis Caillet

"Seigneur, pour la première fois j'ai pris le risque de déplaire vraiment à quelqu'un de proche et de très âgée, en lui annonçant que, n'étant plus du tout autonome, elle devait envisager un départ en maison de retraite.

J'ai pris aussi le risque de me déprécier à ses yeux, mais je me suis sentie soulagée, car c'est très dur comme démarche, et pour Elle et pour moi.

Merci Seigneur pour ton aide, nous comptons sur Toi pour aller au bout du chemin".

Marie-Hélène Cheylus

Méditation à la manière d’une prière eucharistique.
Il est plus facile, Dieu notre Père, de pleurer que de louer, de se plaindre que de remercier. Rendre grâce n’est pas évident. Remercier nous coûte, surtout dans une société comme la nôtre où la méritocratie prétend avoir le premier et le dernier mot. Et pourtant que serions-nous sans la reconnaissance, que ferions nous sans le remerciement ? Oui tu nous appelles aujourd’hui, tu nous convies et, réunis en ton nom, nous te louons et nous te remercions. C’est ainsi que nous vivons.
Petites et grandes raisons pour te remercier, toutes se valent et sont dignes de les annoncer et de les dire.
Nous voulons aussi aujourd’hui, ensemble, te rendre grâce pour le don de la vie que tu nous as fait. Cette vie qui n’est pas toujours rose et pour beaucoup encore moins. Mais nous croyons fermement que, malgré tout, elle vaut la peine d’être vécue et risquée au bénéfice de chacun de nous et de l’ensemble de l’humanité, offerte ainsi à ton nom comme un chant de louange.
Une vie guettée par le sommeil profond, l’immobilité, l’enfermement, les clans, le communautarisme et, en définitive, la stérilité. Tu nous secoues, tu nous réveilles, tu nous demandes : qu’as-tu fait de vos vies ?
Parce que tu nous appelles à la vigilance, à mettre la main à la pâte, nous te remercions.
Nous te remercions surtout parce que le don de la vie nous le voyons et nous l’entendons dans ton Fils, notre Seigneur Jésus, qui est des nôtres et qui vient de toi.
Pour Lui et par Lui nous te chantons.

Vie donnée, vie reçue. Mais vie offerte. Car le cadeau que nous recevons est le fruit d’un don généreux et universel. La vie offerte et reçue est une vie donnée. Sans calcul et sans mesure, au prix fort. Au prix de la mort. Pour que nous partagions toujours cette vie et que nous portions du fruit nous te demandons l’aide de l’Esprit. Qu’il fasse de ce pain et de ce vin les signes visibles de ton Fils, notre Seigneur.
Et nous proclamons, nous confessons notre foi : nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection et nous attendons ta venue, non pas comme celle du voleur, mais comme la venue qui séchera toutes nos larmes, comblera tous nos désirs et établira entre tous la communion définitive.

Mais nous ne sommes pas encore là. Les risques doivent être pris, l’attention et la veille sont toujours de mise. Les fruits doivent mûrir et se voir.
A toi de nous aider dans cette tâche. A ton Esprit de se mettre à l’œuvre pour que tous ceux qui partagent le repas du Seigneur, deviennent de plus en plus et de mieux en mieux le Corps du Christ, ton Eglise.

Jésus Asurmendi

Seigneur, lorsque nous récitons la prière que tu nous as laissée, nous te demandons de nous délivrer du mal.
Ce mal, pour nous aujourd’hui, nous le voyons dans nos peurs. Peurs qui nous empêchent de faire fructifier les talents que tu nous as confiés :
- la peur de perdre notre confort
- la peur de faire confiance
- la peur de nous engager.

Délivre nous de nos prisons secrètes, de leurs chaînes invisibles.

Délivre nous de nos égoïsmes : Aide nous à accepter les surprises qui dérangent nos plans, à accueillir ceux que nous croisons sur notre route. Et s’ils pèsent trop sur nos épaules, fais-les glisser dans nos cœurs.

Délivre nous de nos appétits d’avoir ou de pouvoir. Rappelle nous que tu nous as créés à ton image pour poursuivre ta création car les talents que tu nous as donnés c’est pour le monde entier qui as besoin de toi pour vivre et être heureux.

Ne nous permets pas d’oublier que ton esprit nous accompagne. C’est pourquoi nous pouvons nous comporter comme les serviteurs fidèles de la parabole, convaincus qu’on ne peut faire fructifier ses talents qu’en les donnant. Alors ayant fait de tout homme notre frère, nous pourrons t’appeler Père.

Marie-Odile Barbier-Bouvet et Marie Virolle



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