Prises de paroles

 

Dimanche 21 septembre 2008

"Serais-tu jaloux
parce que je suis bon ?"

Lectures
• Livre d'Isaïe (Is 55,6-9)
• 1ère lettre de saint Paul Apôtre aux Philippiens (Ph 1,20c-24.27a)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 20,1-16)


« Mes pensées ne sont pas vos pensées »
Dialogue autour de quelques représentations de ce que serait Dieu


Dieu tout puissant et censeur

. Dieu voit tout et entend tout. Il connaît nos pensées et surtout nos péchés. Il jugera ceux qui ont péché et les condamnera aux flammes éternelles de l’enfer.

. Le Fils de Dieu n’est-il pas venu à nous en serviteur, lavant les pieds des disciples ?

Dieu Illusion

. Dieu n’existe pas. S’il existait, il ne laisserait pas les guerres, les injustices et les catastrophes empoisonner en permanence la vie des humains. C’est bien la preuve qu’il n’est qu’une illusion.

. Où Jésus a-t-il rencontré le mal, si ce n’est en l’Homme ? Où cela l’a-t-il mené ? A la Croix.

Dieu, Maître de la destinée des hommes

. Il est inutile d’essayer d’influer sur le cours de sa propre vie. Tout est déjà écrit. Dieu a déjà décidé de tout et nous n’y pouvons rien.

. Maîtriser sa vie, n’est-ce pas en trouver le sens ? Le Christ, chemin de vie ?

Dieu Sorcier

. Dieu, c’est celui que l’on invoque pour voir exaucer ses vœux : ramener le conjoint parti du domicile conjugal, obtenir une augmentation, réussir un examen ou son permis de conduire.

. Que demandons-nous ? « Si tu savais le don de Dieu, tu m’aurais demandé de l’eau vive ». C’est quoi pour nous l’eau vive ?

Dieu le Merveilleux

. Pour les croyants, vivre est beaucoup plus facile que pour les athées, car les croyants savent, eux, qu’ils auront une vie après la mort.

. La vie du Chrétien ne croise-t-elle pas la souffrance du doute ? Mais douter, n’est-ce pas croire ?

Dieu Protecteur

. Si je suis riche et vis confortablement, c’est le signe que Dieu m’a reconnu comme l’un des siens et qu’il veille sur moi et ma famille.

. Nos richesses matérielles ne comptent devant Dieu. Alors, par quoi serons-nous reconnus ? Par nos paroles et par notre cœur ?

Marc Saint Raymond et Colette

 

Méditation à la manière d’une prière eucharistique

Les sollicitations et les appels ne manquent pas Dieu notre Père. Les offres spéciales, les journées exceptionnelles nous cherchent et nous provoquent. Face à tout ce brouhaha tu nous as invité à nous rassembler autour de ta parole et autour de ta table. Cette invitation est pour nous rappel de ce qui nous est essentiel : nous avons à te rendre grâce, nous voulons te remercier. Oui, Dieu notre Père, ces remerciements fondent notre vie et valent reconnaissance,
Aujourd’hui, par les Ecritures, tu mets les pendules à l’heure.
Nous savons bien à quel point chacun de nous, et tous ensemble, nous nous prenons trop souvent pour la mesure des autres, du ciel et de la terre. Nous délimitons, nous enfermons, nous réduisons.
Tu mets aujourd’hui les pendules à l’heure et tu nous provoques.
Comme les enfants en écoutant la parabole de l’évangile, nous protestons avec véhémence : ce n’est pas juste. Déjà que les finances du monde sont en loques, si l’on ajoute tes idées et tes principes de rétribution, le chaos est garanti. Non, on ne peut pas te faire confiance pour gérer les affaires du monde : quelle confusion, quel désordre !
Et pourtant il s’agit de la bonté et de la gratuité.
Il s’agit de ce que tu fais pour nous : être bon pour nous, être sans mesure dans ta tendresse et dans la communion. Et par cette bonté gratuite nous faire vivre.
Ce ne sont pas des paroles en l’air, des idées pour discussion de salon.
La démesure de ton amour gratuit s’est manifestée et a un nom : Jésus de Nazareth, ton Fils, notre Seigneur : Lui qui a surpris tout le monde, Lui qui a pris au dépourvu chacun. Pour Lui et par Lui nous te remercions et nous te chantons.

Oui, comment reconnaître le Dieu tout Puissant qui donne la richesse à ses fidèles, qui garantit vie et succès au prix même de gestes merveilleux dans la figure du prophète de Galilée ? Comment te voir dans la vie de ce personnage du peuple, artisan insignifiant, ce Jésus de Nazareth qui sort des incongruités tous les cinq minutes ?
Et pourtant… Cela a fini encore pire! Sur une croix : maudit, rejeté, exclu, dehors ! Le décalage arrive au paroxysme : c’est cette mort honteuse qui est transfigurée, transcendée, vaincue. Elle devient la mesure de l’être et de la vie. Comment ne pas crier notre besoin d’une telle lumière, d’une telle force ! Que ton Esprit nous les rende présentes. Qu’il fasse de ce pain et de ce vin les signes visibles du Corps et du Sang du Christ.


Nous pouvons te remercier et nous le faisons très volontiers en rappelant la vie, la mort et la résurrection de ton Fils, notre Seigneur.
Et nous attendons son retour.
Dieu notre Père, nous voulons croire que tu as pris la mesure de la tâche qui est devant nous.
Ne pas nous prendre pour Dieu. Ni Te réduire à nos idées. Ni Caler et formater les grands principes de la foi et des mœurs à nos peurs, à nos habitudes, à nos routines et à nos rites. Mais chercher humblement…avec les autres et avec ton Esprit.
Ce n’est pas un risque théorique. Nous tombons une et mille fois dans le panneau.
Nous te demandons l’aide de ton Esprit, si souvent invoqué et si peu écouté. Qu’il fasse de tous ceux qui partagent le repas du Seigneur un seul Corps, le Corps du Christ, l’Eglise de Dieu.
Ainsi Nous te prions pour l’Eglise. Juste un mot : Qu’elle soit humble et au service de tous.

Jésus Asurmendi


 

 

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