Prises de paroles

 

Dimanche 06 juillet 2008

Doux et humble de coeur

Lectures
• Livre de Zacharie (Za 9,9-10)
• Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 8,9.11-13)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 11,25-30)

A propos de Zacharie et Matthieu.

Je ne ferai pas un tableau catastrophique de la situation.
Attentat à Jérusalem. Darfour. Irak. Zimbabwe. Birmanie. Sans papiers, sans toit, sans travail, et tous les sans…
Conflits familiaux, professionnels, personnels.
Face à cette peinture, il y a quelques bonnes nouvelles. Mais si peu…
Et voici que Zacharie se ramène en annonçant qu’à Jérusalem il n’y aura plus des chars de guerre et des chevaux de combat!
Et voilà que Jésus nous parle de douceur et humilité…
Quel contraste ! Quelle opposition !
La distance entre la réalité et les textes bibliques est abyssale.
On a deux solutions : jeter l’éponge ou plonger dans l’envoûtement et l’incantation du rêve.
A moins que…
La parole prophétique (et celle de Jésus en est une) n’a pas pour fonction de prédire les événements futurs.
La parole prophétique comme la liturgie que nous célébrons s’enracine dans la réalité, trop souvent sombre et dure.
Mais elles ne s’y enfoncent pas. Elles n’y restent pas.
La parole prophétique est la proclamation à la communauté qui célèbre d’un programme, d’un horizon, d’une mission, d’une tâche à accomplir.
Nous ne devons pas prendre des billets pour voir le jour où il n’y aura pas de chars à Jérusalem. Nous devons les faire disparaître.
Nous ne devons pas restés plantés, là, à attendre que le ciel fasse régner la douceur et l’humilité. Nous devons répandre et disséminer la douceur et l’humilité qui nous ont été données par lui. Alors le projet de notre Dieu pour le monde sera une réalité un monde de paix, de douceur et d’humilité.

Jésus Asurmendi

 

 

Méditation à la manière d’une PRIERE EUCHARISTIQUE

Nous voici réunis, Dieu notre Père, pour te remercier. Nous sommes enracinés dans le monde qui est le nôtre. Et bien que souvent nous regardions ailleurs, quoique parfois il nous faille fermer les yeux et les oreilles pour continuer à vivre, nous sommes conscients de l’état du monde, de notre état.
Nous te remercions parce qu’au milieu de tout cela tu nous offres des aires de repos, des gestes qui réconfortent, des rencontres qui vivifient, des paroles qui nous poussent et nous sortent de notre engourdissement.
Nous te remercions parce que si nous regardons plus loin que notre nombril nous pouvons contempler comment des hommes et des femmes sont témoins de l’espérance que tu as semée en nos cœurs. Si nous sortons de nos bulles, si nous nous aventurons ailleurs que dans les sentiers battus nous trouverons les traces de ta présence, des germes et des fruits de l’amour, de ton amour.
Nous te louons et nous t’acclamons pleins de reconnaissance car à chaque fois que nous sortons d’une quête pathologique de notre identité nous trouvons les autres, nous te trouvons Toi, Dieu notre Père, nous trouvons l’horizon de vie que tu nous donnes.
Cet horizon de vie s’appelle Jésus de Nazareth. Il est ton fils et notre Seigneur. Doux et humble de cœur, prince de la paix ;
Par Lui et pour Lui nous te chantons.


Ce Fils qui nous a été donné n’était pas un obsédé du martyre ni un maniaque de la souffrance. Mais il était honnête. IL avait une tâche, une mission, un travail à faire. Pour nous, pour tous les hommes. Cette mission consistait à nous donner à voir, à nous faire toucher du doigt que l’espérance est possible, que la paix, la douceur et l’humilité ne sont pas de chimères. IL est allé au bout de sa tâche et, doux et humble de cœur, il a été sauvagement tué. Planté sur une croix. Pour l’exemple. Pour que l’on comprenne bien que son programme était un leurre, la vie qu’il offrait un mirage.
Et voilà que tu as démenti le monde, que tu as donné tort à ses adversaires. Et il devenu le Vivant. C’est pour cela que nous te demandons que par ton Esprit ce pain et ce vin deviennent les signes visibles de sa réelle présence parmi nous, son Corps et son Sang.

Invités par Lui nous faisons son mémorial : nous proclamons sa mort et sa résurrection et nous attendons son retour et nous te remercions encore.
Ayant comme modèle et raison d’être ce Jésus, Christ et Seigneur, prince de la paix, doux et humble de cœur nous avons conscience du programme auquel ta parole nous invite.
Mais « sans moi vous ne pouvez rien faire ». C’est pourquoi nous te demandons l’aide de l’Esprit ; qu’il fasse de tous ceux qui participent au Repas du Seigneur, tous ceux qui partagent son Corps et son sang de devenir, ensemble, le Corps du Christ.


 

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