Prises de paroles

 

Dimanche 1er juin 2008

« Tu combles ceux qui ont en toi leur refuge »
- Ps 30,20 -

Lectures
• Livre du Deutéronome (Dt 11,18.26-28.32)
• Lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (Rm 3,21-25a.28)
• Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 7,21-27)

Accueil

Bienvenue à tous et en particulier à ceux qui sont de passage et merci de partager cette célébration avec nous.

Aujourd’hui est un jour un peu particulier car la célébration va être animée par le pôle Accueil

Pour ceux qui ne nous connaissent pas ce pôle Accueil a de multiples facettes : accueil des passants tous les après-midi dans l’église avec une présence au secrétariat, rencontre et partage autour d’un café tous les lundis, décoration florale de l’église, échanges autour d’un film une fois par mois, organisation de repas pour les arrivants à St Merri. Tous sont représentés aujourd’hui.

Et puis l’accueil fait partie des missions essentielles du Centre Pastoral, chaque groupe, chaque atelier participe à notre mission commune d’accueil.

Lundi soir nous étions une bonne douzaine pour la préparation de cette célébration et à vrai dire nous avons eu quelques difficultés à comprendre, accueillir les textes de ce jour. Certains étaient mêmes tentés de choisir d’autres textes correspondant mieux au thème de l’accueil.

Mais Donatus nous a guidés, stimulés, aidés à écouter les textes autrement, à travailler sur les textes du jour, à en tirer des richesses comme dans une rencontre à l’accueil et à débattre pour choisir l’axe de la célébration qui figure sur le lutrin.

Pour nous accueillants à la table, un accueil aux mains nues, il est très important de sentir le soutien de la communauté qui est pour nous comme un roc sur lequel nous nous appuyons. C’est la communauté que nous représentons, c’est la communauté qui est le fondement de notre action.

Sans cet appui, notre rôle d’accueillant ne serait rien, sans le soutien de chacun des membres de la communauté, nous ne serions rien, c’est vous qui faites de notre accueil un accueil d’Eglise.

Marie-Odile de Lannoy


Accueil
A chaque accueil, l’émerveillement des rencontres. Cela peut être des passages rapides ou des arrêts pour faire connaissance et échanger,
Prés de la table ou en me promenant dans l’église, j’entends des réflexions, des questions.

Visages inconnus, indifférents, souriants, tristes et bien souvent attentifs.

Qui vais-je rencontrer, écouter, regarder ? Et garder en moi. ?

Parmi les surprises de mes rencontres :

Un chilien qui travaille dans le quartier vient dire bonjour et dire qu’il a plaisir à entrer en passant et rappeler que Saint Merri était sa paroisse du temps de Pinochet. Il en garde un souvenir ému.

C’était en fin d’après midi d’hiver. Il faisait froid, l’éclairage était défectueux. Il y avait des échafaudages, de la poussière…. Une jeune de 18/19 ans, antillaise, de la banlieue, du 94, jolie comme un cœur, passe dans le quartier, entre, cherche des prières ; je n’en ai pas. Un peu déconcertée, se demande où elle se trouve. Est-ce une Eglise ?
Et puis à la fin de la rencontre, m’ayant parlé de ses souhaits d’avenir, souriante, me dit qu’elle reviendra.

Un passant déconcerté par la chaise au plafond, qui sert de contre poids à un cordage, cherche la solution au problème. Pourquoi dans cette église, y a-t il des chaises au plafond. ?
Il trouve : c’est pour asseoir les anges.

C’est l’accueil, C’est ma vie.

Geneviève Poitou

Quelques réflexions sur le mot "Accueil" dans nos rencontres de cinéphiles amateurs...
Notre panneau "Rencontres cinéma" est un geste d'accueil, une invitation adressée à nous CPHB/PAROISSE,mais tout autant aux passants, aux inconnus rencontrés pendant les heures d'accueil - ils peuvent s'y intéresser,nous questionner et cela arrive.
Le choix du film, c'est le geste d'accueil du film en lui-même, de ses personnages évoluant dans ds histoires, des espaces qui nous sont souvent inconnus...Nous allons entrer dans leur vie pour les comprendre, rire, pleurer avec eux, les aimer, les rejeter, les accueillir en ce' qu'ils nous touchent au coeur ...
Le geste d'accueil le plus difficile est celui de la rencontre-discussion, accueil de la parole, de la différence des autres. La confrontation des points de vue, leur diversité, demande attention et bienveillance. Mais "choisir" de voir un film "en groupe", n'est-ce-pas avoir déjà accepté le risque du partage, de l'échange, de l'accueil réciproque dans ce choix de "VOIR ENSEMBLE" ? Ce qui ne veut pas dire que ce soit facile.... mais on essaie...
Voir ensemble, si cela intéresse l'un ou l'autre de vous, vous serez bien accueilli !

Colette

 

Bâtir sur le roc, c’est difficile ! Et puis ces gens qui font des miracles au nom de Jésus et n’entreront pas dans le royaume des cieux ! Qu’est-ce à dire ? A-t-il été dit lundi soir au cours de la préparation. Le passage d’Evangile que nous venons d’entendre est, en effet, quelque peu déroutant. Si nous le replaçons dans son ensemble, cela pourra nous aider un peu. Il fait partie de la conclusion du sermon sur la montagne. Et le sermon sur la montagne est un condensé de tout l’enseignement de Jésus. Cela commence par les béatitudes. Nous avons là le fondement du message de Jésus. C’est à cette parole que nous devons faire confiance, c’est sur elle, c’est sur ce roc que nous devons bâtir si nous donnons notre foi à Jésus Christ. Les mots roc et rocher figurent 118 fois dans la Bible dont 34 fois pour désigner Dieu. Ce n’est donc sûrement pas pour une simple image de solidité qu’il nous est dit de construire sur le roc. Prêcher ou même faire des miracles sans être imprégné de ce message des béatitudes, c’est n’avoir la foi qu’en nous-même et croire que ce sont nos actions qui comptent alors qu’il nous faut nous laisser pénétrer et porter par les béatitudes qui sont la justice de Dieu.
La justice de Dieu est donnée par la foi en Jésus Christ à tous les hommes pécheurs indépendament des actes prescrits par la loi, nous dit Paul dans l’épître aux Romains. Si la justice de Dieu ne ressemble pas à celle des hommes, la foi est-elle le début d’une amnistie ? Je ne le crois pas. Ne faudrait-il pas parler de justesse plutôt que de justice ? Ce que nous donne la foi, ne serait-ce pas que nous puissions répondre sur ton juste à celui qui nous appelle ? Ne serait-ce pas, comme le disait Joseph, que nous puissions, malgré nos pesanteurs et nos refus, être ajustés au désir de Dieu, et cela, sans aucun mérite de notre part ? Luther, qui était très tourmenté par ce sujet, écrivait vers 1520 : « A cette foi s’enchaine bientôt, tout spontanément, une très douce affection du coeur, qui dilate et nourrit l’esprit de l’homme de telle sorte qu’il est ravi en Christ, ce testateur si généreux et si bienveillant, et qu’il devient un homme tout autre, un homme nouveau. »
Être un homme nouveau, vivre sa foi aujourd’hui, c’est être « Tous ensemble au service de l’homme, en témoins responsables de l’Evangile » comme le dit John de Gruchy, un théologien sud-africain. Avec un tel programme, l’ouverture aux autres, l’accueil, n’est pas une simple option. Où que nous soyons, ici dans l’église, dans la rue, dans l’exercice de notre profession ou en vacances, l’accueil est le premier témoignage de l’Evangile. L’accueil est entièrement gratuit. L’accueil n’est pas dabord un discours de proposition ou de conviction, c’est un ajustement à celui qui cherche quelque chose ou quelqu’un, au simple curieux et même à celui qui ne demande rien. L’accueil est une invitation à nous faire accueillir par celui que nous rencontrons. L’accueil est une perpétuelle remise en question de nous-mêmes, de nos motivations et de nos comportements. Alors, il est bon de connaître un roc sur lequel nous puissions nous appuyer.

Nous alons maintenant monter vers le choeur où le Christ, notre roc, nous accueille à sa table.

Hubert Lassus


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