Prises de paroles

 

Dimanche 27 janvier

 

Les enfants de l’éveil et des ateliers de la foi sont là ce matin. Ils accompagnent deux d’entr’eux, Julia et Louise, pour qui c’est le moment de se présenter et d’être accueillies par la communauté du CPHB. Elles le feront dans un instant par les mots qui viennent lors de tout commencement. L’une et l’autre avec leur présence de quelques mois dans l’atelier des 9 -11 ans, avec le soutien de membres de leur famille, ont déjà pénétré dans l’écoute de l’évangile.
Après leur présentation, nous prierons avec elles, pour elles, en chantant le psaume de ce jour.
Puis, les enfants partiront vers le lieu de leur célébration.

Préparant cette liturgie lundi dernier, pensant à Julia et à Louise, c’est l’étonnement et la gratitude qui m’habitent.
Etonnement quand une personne, enfant, adulte, décide un jour librement, de vouloir connaître quelque chose de Dieu, de l’ évangile.
Etonnement, gratitude, quand avec une des personnes du CPHB, au cours de l’échange nourri par la lecture des textes du dimanche, quelque chose de nouveau naît entre nous et va transformer notre compréhension et notre vie.
« Une lumière s’est levée » Toujours cette réalité nous précède.
Pour les enfants de l’atelier, cela s’est concrétisé dans la crèche de cette année

Une parole s’est levée par la voix de prophètes, particulièrement Jean-Baptiste.
Une parole s’est levée. La parole- semence sans cesse est semée par le semeur. Elle est confiée à notre liberté.
Une parole s’est levée. Le royaume de Dieu est proche de nous, Jésus l’accomplit .

Etonnement, gratitude.
En écoutant ce que nous dit saint Paul . Il écrit : « Le Christ ne m’a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l’Evangile, et sans avoir recours à la sagesse du langage humain, ce qui viderait de son sens la croix du Christ »
C’est ce passage permanent, incontournable qui nous est demandé.
C’est aussi notre interrogation pour aujourd’hui peut-être.

Marie-Thérèse Joudiou


Une Bonne Nouvelle qui libère
Mt. 4,12-23

Même si le message est le même dans tous ces textes, nous sommes quand même en face d’un déplacement qui donne une pédagogie géographique évoquée dans les textes : nous sommes invités à embrasser un mouvement qui régénère, du prophète Isaïe à l’évangéliste Matthieu, du peuple élu à toutes les nations et du christianisme à l’œcuménisme que nous vivons en cette semaine de l’unité des chrétiens.
En effet, Jésus rejoint capharnaüm. Il a quitté la Judée et Jérusalem, haut lieu du judaïsme officiel. Il a même quitté Nazareth, sa propre patrie en quelque sorte. Il va au-devant des autres, vers ces régions jadis « couvertes de honte » en étant prises par le roi d’Assyrie, vers ces peuples qui ont connu les « ténèbres ». Il va vers ce « Carrefour des païens », la « Galilée des nations » pour qui Isaïe annonçait la lumière. Avec Jésus s’ouvre cette nouvelle ère de l’histoire dans laquelle l’amour de Dieu n’est plus le privilège du seul peuple élu : il s’offre au contraire à toutes les nations, à tout homme.
La Galilée, Capharnaüm, c’est notre monde d’aujourd’hui, avec son mélange de races, de religions, avec ses rivalités, ses luttes, avec ses lumières et ses ombres. Et, c’est ici et maintenant qu’il nous appelle à se mettre en route vers sa Lumière, car c’est au cœur de nos vies ordinaires qu’il vient faire du neuf. Saurons-nous nous laisser retourner par sa parole lumineuse ? Saurons-nous nous libérer sans nous laisser prendre dans nos propres filets ? Saurons-nous convertir nos regards et nos cœurs pour miser sur lui toute notre vie ? Puisse son Esprit éclairer nos lanternes pour mieux porter l’espérance du monde.

Donatus Nduluo.

Commentaire sur 1 Corinthiens 10-13,17

Corinthe le grand port situé sur l’isthme du même nom entre la mer Egée et l’Adriatique, ce port qui, comme nous l’a conté Jacqueline hier soir, est la porte de l’Orient, Corinthe pourrait s’appeler, comme la Galilée « Carrefour des païens » . A l’époque de Paul c’était une ville neuve, entièrement reconstruite un siècle plus tôt, peuplée d’environ 500 000 habitants dont plus de 300 000 esclaves. Comme dans beaucoup de ports, toutes les nations, toutes les cultures et toutes les religions y étaient présentes. La communauté chrétienne reflétait naturellement cette diversité. Les idées et les sympathies étaient donc normalement variées. Ce n’est pas cette variété qui fait réagir Paul, mais le fait que mettre en avant avec trop d’ardeur sa préférence pour tel apôtre ou pour tel prédicateur fait passer au second plan ce qui importe, ce qui est premier : La parole d’appel adressée à tous par le Christ. Le baptême, si important soit-il, ne vient qu’après avoir entendu cet appel, et ne dispense pas, bien sur, de continuer à écouter la Parole.
C’est certainement un manque d’écoute de la Parole, de commandements comme « Aimez-vous les uns les autres » et « Soyez un comme le Père et moi sommes un » qui a provoqué au cours de l’histoire un certain nombre de crises : Celles de l’arianisme et du shisme d’Orient, celles des prédications de Pierre Valdès à Lyon et de Jean Hus à Prague, celles de la Réforme protestante, de l’Anglicanisme et de la Contre-réforme catholique, et, plus proche de nous, celle des lefèbvristes, pour ne citer qu’elles. Chacun a considéré un autre ou les autres comme un adversaire en oubliant que tous se voulaient disciples du Christ. Chacun s’est cramponné à sa vérité en réfutant celle des autres alors, que comme l’a écrit Hans Urs von Balthasar, la vérité est symphonique. Ecouter la Parole, pour nous, aujourd’hui, en cette clôture de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, ce n’est sûrement pas renoncer à nos différences ni même à nos oppositions, c’est remplacer la méfiance et la concurrence par la confiance. Mais la confiance, ça ne se décrète pas, il faut non seulement tout faire pour mériter celle des autres, mais aussi vouloir trouver un motif pour leur faire confiance. C’est alors que nous pourrons considérer nos différences comme des enrichissements réciproques.
Cette recherche de l’écoute et de la confiance est peut-être une des tâches les plus importantes pour l’Eglise aujourd’hui. Et cela vaut pour toutes les communautés, y-compris, bien sur, pour la nôtre.
Nous allons maintenant nous diriger vers la table eucharistique, dans le choeur. Soyons assez unis, dans cette attitude d’écoute et de confiance réciproques, pour partager pleinement le repas auquel nous sommes invités par le Christ.

Hubert Lassus

IL NOUS PRECEDE EN GALILEE (I 26-38)

Il nous précède en Galilée
Christ au milieu du monde !
Il nous précède en Galilée
Christ ressuscité !


1. Dans la Galilée des pauvres et des petits,
Nous irons porter des mots qui donnent vie :
"Au nom de Jésus-Christ,
Lève-toi et marche !" (bis)
Marche, marche, marche avec ton Dieu !
Sa parole est forte à jamais.

2. Dans la Galilée des peuples sans espoir,
Nous ferons jaillir des sources pour la soif.
"Au nom de Jésus-Christ,
Lève-toi et marche !" (bis)
Marche, marche, marche avec ton Dieu,
Il est ton Rocher à jamais !


3. Dans la Galilée des hommes divisés,
Nous inventerons des voies pour l'unité.
Au nom de Jésus-Christ
Lève-toi et marche !
Marche, marche, marche avec ton Dieu
Lui qui est l'Amour à jamais !


En guise de prière méditative

Oui Seigneur, nous voulons te rendre grâce par ton Fils Jésus-Christ notre Seigneur. Par lui, signe de ton amour pour l’humanité toute entière, tu nous rassembles et nous met en marche vers la lumière de ton Royaume, vers le Christ, lumière du monde. Il est passé parmi nous en dissipant nos ténèbres et rompu les liens qui nous tenaient captifs. Des ses Apôtres il fait es pécheurs d’hommes pour qu’ils te ressemblent un peuple libre. Jamais au long des siècles, leur voix n’a cessé de proclamer la Bonne Nouvelle du Royaume, lumière d’un renouveau radical au cœur de nos vies. En proclamant Seigneur que ta Parole nous réveille, nous donne la force de porter des flambeaux rayonnants au service de nos frère et soeurs, nous voulons redire notre action de grâce en Église, peuple de l’alliance et de foi.

Dieu notre Père, donne-nous de savoir ouvrir nos cœurs à la grâce de l’eucharistie qui nourrit et éclaire notre foi. Toutes les contrées de Zabulon et Nephtali étaient invitées à marcher vers ta lumière, confiant en ta Parole, leur foi connaît sans voir, possède sans tenir. Tendue vers l’avenir, notre foi contemple l’invisible. Qu’au travers de nos débats de fond sur les questions actuelles de nos sociétés, l’avenir de notre univers, l’Eglise, les communautés chrétiennes (au-delà de notre identité plurielle) portent, en toutes circonstances, la fécondité d’une espérance forte, engagée, ouverte et fidèle au Seigneur, notre lumière et notre salut.

Seigneur Jésus, tu as commencé ta vie publique au cœur de cette Galilée des nations qu’une ancienne prophétie comparait à une terre impie et ténébreuse. En proclamant la venue du règne de Dieu, tu faisais resplendir une grande lumière. Tu annonçais la bonne nouvelle aux pauvres et tu engageais chacun à la conversion du cœur! Simon-¨Pierre, André, Jacques et Jean répondirent sur-le-champ à ton appel. Les premiers, ils mirent leur pas dans les tiens, séduits par ta vie limpide et ta parole de feu. Avec l’amour et la foi qui leur font partir sans savoir où ils allaient, apprends-nous à te suivre. « Pêcheurs d’hommes », nous voulons l’être en tant que témoins, accueille Seigneur toutes les intentions que nous portons en ce moment dans notre cœur.

Donatus Nduluo


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