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Dimanche 13 janvier
"Je t'ai pris par la main"
Aujourd’hui, est-ce un hasard ? ou les voies du Seigneur ?
Les textes retentissent du mot de justice
« Je t’ai appelé selon la justice… »
« Il fera paraître le jugement… »
« Nous devons accomplir ce qui est juste »
Et , justement, nous recevons le Père Chauvet, notre Vicaire Episcopal.
Père, êtes-vous celui qui vient nous juger ?
En tout cas, vous avez plongé avec nous dans le rite, dans le cœur,
je dirais, de Saint Merri : vous avez préparé avec nous,
comme nous, la célébration d’aujourd’hui.
Nous avons cherché ensemble le sens des mots.
Jugement, justice… qu’est-ce que juger, pour Dieu.
Dieu a son projet sur chacun de nous, chacun, être unique (devant
Lui). Nous avons, chacun, à le déchiffrer, à le comprendre,
à l’accomplir. Et ce sera là, le jugement.
Mais projet aussi sur nous, sa création, ensemble, ici à
Saint Merri, partie infime, mais partie prenante de cette création.
Puissions-nous savoir, ensemble, prendre la main de Dieu
Claire DANEL
Is 42 1-4; 6-7
Actes 10/34-38
Mat 3/13-17
Homélie
Un Père de l’Église, Saint Athanase d’Alexandrie, cherchait à comprendre pourquoi le Christ a souhaité recevoir le baptême de conversion, baptême de purification alors qu’il est sans péché ?
Tout d’abord, il était important que le premier acte public du Christ soit auprès des pécheurs. Toute sa mission de Fils n’a-t-elle pas été de les rejoindre pour leur proposer le salut ?
Mais si le Christ, qui assume notre nature humaine, reçoit le baptême, c’est pour nous permettre de porter de manière stable l’Esprit-Saint, ou si vous voulez, pour entrer dans la dynamique de la ressemblance.
En effet tout homme sans exception est créé à l’image de Dieu. C’est pourquoi nous devons respecter et aider tout homme, notamment les plus démunis ; par le péché, nous avions perdu la ressemblance ; par le baptême, nous pouvons désormais ressembler de plus en plus à Dieu. Admirable échange où Dieu s’est fait homme pour que l’homme puisse participer à sa nature divine.
Enfin, le baptême du Seigneur est une épiphanie Trinitaire. L’Esprit descend sur le Christ et y demeure, les cieux s’ouvrent et le Père parle : «Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; en lui, j’ai mis tout mon amour». Comme nous l’avons partagé lundi soir, il faut que le monde entende cette Parole. Quelle confiance, Dieu met en l’homme. Mais les cieux ne peuvent pas rester ouverts. Ils sont scellés par la Croix. Ainsi, en recevant le baptême, nous avons reçu l’Esprit qui nous fait confesser Jésus comme Christ et Seigneur ; c’est Lui qui nous conduit à son Père en passant par la Croix pour entrer dans le Royaume. Cela ne veut pas dire que nous sommes appelés à être des crucifiés ! La croix, pour nous, est amour et don de nous-mêmes. En effet, le Christ est monté en croix par amour et pour faire de nous des enfants bien-aimés du Père.
Par le baptême et la confirmation, nous sommes devenus disciples et apôtres du Christ, et vous êtes appelés à exercer vos trois fonctions baptismales.
La fonction prophétique, par la catéchèse, l’accueil, le témoignage.
La fonction sacerdotale, puisque nous sommes un peuple de prêtres. Je suis heureux de voir que l’Eucharistie est au cœur de la pastorale. Il s’agit pour vous de devenir vivante offrande à Dieu le Père ; or nous ne pouvons le devenir qu’en nous laissant saisir par le Christ dans son offrande, dans son acte Eucharistique. C’est dire que je ne peux pas opposer les deux sacerdoces ! Le sacerdoce commun et le sacerdoce ministériel sont complémentaires, en étant tous les deux signes du don de l’Unique serviteur et prêtre, le Christ.
Enfin la fonction royale qui consiste à transformer ce monde profane en royaume d’amour.
C’est ainsi que vous avez reçu la mission d’être des témoins contagieux de la foi, des sentinelles de l’Espérance et des témoins transfigurés par l’Amour. Pour cela, vous êtes bien présents auprès de ce monde des Halles-Baubourg. Saint Merry, avec les paroissiens résidents, certes peu nombreux, comme la plupart des paroisses du centre, mais engagés avec une efficacité apostolique et le CPHB, avec ses charismes, ses intuitions, son histoire, vous constituez une communauté vivante et accueillante. Vous avez le souci de rejoindre vos contemporains, là où ils sont, votre qualité de présence est signe de la présence du Tout Autre.
Vous le savez, une pastorale n’est jamais pérenne, car notre monde évolue vite et les attentes bougent. Soyez alors créatifs et pour cela, soyez appelants ! Dans un tel quartier, la culture est un champ missionnaire. Je suis heureux de voir que vous avez ce souci de la rencontre avec les artistes. L’Église ne doit pas être absente de ce qui construit et donne sens à l’homme.
Les pauvretés se déplacent….comment les rejoindre ? Quelle proximité ? Comment montrer qu’elles ne sont pas des fatalités ? Comment changer nos cœurs ? Je n’oublie pas qu’aujourd’hui est la journée mondiale du migrant et du réfugié. Benoît XVI, dans son message, nous invite à réfléchir en particulier sur les jeunes migrants : « je demande aux communautés ecclésiales d’accueillir avec sympathie les jeunes et très jeunes avec leurs parents, en cherchant à comprendre leurs vicissitudes et à favoriser leur insertion. »
Comment accueillir ces jeunes dans nos structures scolaires ? Je connais des établissements qui ont l’audace et qui prennent le risque d’insérer les jeunes migrants.
Mais nous connaissons aussi les drames de ces jeunes, victimes du proxénitisme, notamment dans le XVIème, et aux proximités des gares ; les antennes des captifs essaient de sortir de cet enfer des enfants de 12 à 15 ans !
Benoît XVI, s’adressant aux jeunes migrants, leur rappelle que « l’Église a besoin de vous et compte sur votre apport. Vous pouvez jouer un rôle extrêmement providentiel dans le contexte actuel de l’évangélisation. » et à ceux qui ne partagent pas notre foi : « préparez-vous à construire, au côté des jeunes gens de votre âge, une société plus juste et fraternelle, cherchez à être, dès à présent, les artisans d’un monde où règnent la compréhension et la solidarité, la justice et la paix ».
Accompagnant aussi les paroisses du Nord-Est de Paris, je peux vous assurer que je suis témoin de la croissance de cette nouvelle civilisation. Paris doit relever ce défi.
La richesse de votre paroisse, c’est la diversité des charismes, des missions et des ministères. L’enjeu, c’est la spiritualité de la communion, pour que chacun à sa place, puisse avec ce qu’il est, tel qu’il est et aimé ainsi de Dieu, poursuivre l’œuvre de salut, en montrant ce chemin du bonheur, qui est chemin de liberté.
Mardi prochain, je vous rendrai compte de la visite pastorale, mais dès maintenant, je souhaite, au nom de l’Archevêque, vous remercier pour votre présence, signe de la tendresse de Dieu, dans ce quartier, pour vos engagements au service de la mission implicite et explicite. Grâce à vous, le livre d’Isaïe se réalise : « tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »
Monseigneur Patrick Chauvet,
vicaire général
Journée mondiale du Migrant et du Réfugié
Pour la journée mondiale du Migrant et du Réfugié, nous sommesen communion avec l’église universelle.
Réfugiés, migrants… Ils passent des frontières, ils traversent les mers, certains frappent à nos portes, car ils cherchent et ils demandent à vivre ! A vivre sur la terre qui est à tous les hommes!
Nous t’en prions, Seigneur :
Fais reposer Ton Esprit sur ceux qui nous gouvernent.
Donne-nous ton Esprit afin que tous, gouvernants et gouvernés, nous sachions accueillir ces frères déplacés, exilés, immigrés pour qu’ils trouvent, eux-mêmes, leur juste place.
En cette journée des Migrants, aide nous, Seigneur, à trouver la juste parole :
- d'un côté nous avons envie d'être entendus par nos frères chrétiens lorsque nous voulons évoquer la situation des migrants ; et pour ne pas susciter de réactions trop vives, nous tournons notre langue 7 fois dans notre bouche… et finissons parfois par nous taire,
- et d'un autre côté, nous avons parfois envie de crier quand nous voyons la façon dont notre pays traite certains de ceux qui ont eu le malheur de naître dans des pays pauvres ou sans liberté.
Isaïe dit : Mon serviteur ne fera pas entendre sa voix dans la rue".
Nous t’en prions, Seigneur : aide nous au moins à faire entendre la voix des migrants auprès des chrétiens, dans nos lieux de prière
Dans une belle ville de notre douce France, des religieux franciscains dénoncent l’enfermement, dans des conditions ignominieuses, de personnes sans titre de séjour en Centres de Rétention Administrative.
Ils ne haussent pas le ton sur la place publique, ils invitent toute personne de bonne volonté à les rejoindre dans le silence.
Nous t’en prions, Seigneur de liberté : par ces moines, et par nous, que soit dévoilé l’intolérable !
Et que dans nos actes et sur nos visages paraissent ta lumière et ta justice !
Jacques Dejean et Céline Dumont
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