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Dimanche 18 novembre 2007
«
C’est par votre persévérance
que vous obtiendrez la Vie »
Qu’est ce que chanter ?
Poser des mots sur des notes ou des notes sur les mots,
Proposer des silences et des soupirs bien sûr.
Mais aussi
Dévoiler autrement ses sentiments, ses espoirs, ses amours, ses
espérances, ses peurs et ses faillites,
Pour s’adresser aux autres,
à celle ou à celui qui est capable d’écouter
et bientôt de nous accompagner
avec sa propre voix
jusqu’à créer une harmonie, jusqu’à construire
une confiance.
Chanter, c’est côtoyer d’une autre manière les
hommes ou les saints, la mort ou la vie, Dieu ou le néant, la révolte
ou la beauté.
Alors quelle différence entre la chanson et le chant liturgique
si nous pouvons, avec l’une comme avec l’autre, exprimer le
fond de notre cœur, laisser parler Dieu en nous et ainsi donner sens
à ce que nous chantons et partageons ?
Grignon de Montfort, le célèbre missionnaire aux centaines
de cantiques, faisait bien chanter les paroles du salut au St Sacrement
sur des airs paillards connus de tous.
Ce matin, et dans le cadre du festival « A l’ombre du ciel
»,
cette rencontre entre les expressions contemporaines de la création
et la foi chrétienne, nous vous proposons d’essayer de prier
aussi avec quelques chansons des hommes d’aujourd’hui.
Alain Cabantous
La dynamique de la persévérance (2Th3,7-12
Lc21,5-19)
L’annonce de la Parousie (fin de temps) aux premiers chrétiens
n’avait pas eu que des effets positifs ! En effet, certains en avaient
conclu : puisque le retour du Christ est imminent, il devient inutile
de travailler, vivons sur nos réserves ! Cela explique l’intervention
vigoureuse de l’apôtre Paul pour qui, ce n’est pas avec
cette mentalité qu’on prépare la venue du Seigneur.
Il est vrai que les enseignements du Christ, dans les derniers chapitres
des évangiles, avant la passion, tournent notre attention vers
la résurrection et la parousie, en nous éveillant à
l’espérance, par la dynamique de la persévérance.
N’est-ce pas là une invitation à dépasser toute
illusion et à s’engager dans la durée par la force
du courage de la foi, par l’audace de tout engagement porteur du
sens, de l’essentiel ?
Persévérer. Fin du monde ? Fin des temps. Fin d’une
année liturgique qui nous rappelle les limites dont sont marqués
les êtres et les choses terrestres. Fin de l’Eglise ? Il arrive
que certains le pensent et que d’autres le souhaitent. « Ne
les suivez pas ! » nous dit Jésus. « C’est par
votre persévérance que vous obtiendrez la vie. » Et
Malachie nous assure que le Soleil de justice se lèvera pour tous
ceux qui se confient dans le Nom du Seigneur. »Même quand
elle évoque le dernier jour, la Bonne nouvelle est pour aujourd’hui
: plutôt que d’avoir peur et de vivre dans l’angoisse,
c’est dans ce monde qui est le nôtre que nous avons à
témoigner en paroles et en actes du Dieu de vie. C’est en
cela que nos vies quotidiennes donnent la main à la vie éternelle.
C’est maintenant qu’il faut devenir le ciel.
Donatus
En guise de méditation
Nous voilà aujourd’hui réunis pour te rendre grâce
et de te glorifier avec et par ton Jésus, notre sauveur, lui dont
la lumière brille sur nous et guide nos pas. Dans la joie de te
confier toutes nos intentions, avec le pain et le vin, signes du travail
quotidien des hommes, nous savons ouvert notre cœur au travail de
ta Parole en nous. Conduis-nous plus avant dans cette réciprocité
de l’amour, toi qui nous appelles à la Pâques du Christ.
C’est lui le Soleil de justice qui nous apporte la guérison
et la vie. Forts de son amour, nous pouvons triompher de la peur et rester
confiants aux heures de détresse, nous pouvons être à
l’écoute de l’action de dieu en nous, cette force intérieure
qui pallie notre faiblesse humaine.
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« C’est par votre persévérance que vous obtiendrez
la vie », nous dit Jésus. En faisant mémoire de sa
mort et de sa résurrection, en communauté de croyants, nous
portons devant lui toute l’Eglise. Qu’à travers le
Papes, les Evêques, chaque baptisé, en proie aux contradiction
de notre siècle, que l’Eglise ne faiblisse pas, mais demeure
fidèle à sa mission et ardente dans la charité. Nous
le savons, Seigneur, ce monde passera. Mais en lui, déjà,
grandit ton Royaume. Béni sois-tu Seigneur de mettre au cœur
de chacun de tes enfants le désir de ta vie et de l’espérance
du bonheur sans fin.
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Aux disciples qui admirent les splendeurs du Temple, Jésus parle
de crises et de ruines. C’est que l’histoire du monde et des
hommes n’est pas un long fleuve tranquille. L’Eglise elle-même
est promise, non à des triomphes terrestres, mais aux oppositions
et aux persécutions. Tu nous rappelles, Seigneur, que tu n’abandonnes
pas les tiens. Pas un cheveu de notre tête ne sera perdu si nous
persévérons à mettre en pratique ta parole. Inspire-nous
le langage et la sagesse dont nous aurons besoin dans la tourmente. Nous
te rendons grâce pour les témoins du Christ qui, chez nous
comme dans le vaste monde, affrontent courageusement les vents contraires.
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Seigneur Jésus, ta Parole n’est pas une prophétie
de malheur, mais une profonde invitation à la confiance et à
l’espérance malgré les difficultés que nous
rencontrons. Même si la foi demeure cette étrange réalité
qui bouleverse la vie de qui veut te suivre, nous croyons ton amour plus
fort que les ténèbres et confions en ta bonté tous
nos défunts, et aujourd’hui la grand-mère de Laurent
d’Ersu, Marlise de la Martinière (qui nous a quitté
mercredi dernier à 86 ans). Qu’elle partage avec toi la joie
de la résurrection. Donne-nous de rendre témoignage à
ton nom, comme Marie et les Saints. Alors, par nos paroles et par nos
gestes, nous annoncerons déjà le jour de ta venue, toi qui
règnes avec le Père et le Saint Esprit maintenant et pour
les siècles des siècles.
Donatus
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