Prises de paroles

 

Dimanche 21 octobre 2007

« Proclame la Parole à temps et à contretemps »

Amis de passage et amis de Saint Merri, nous sommes tous conviés, à la suite de Jésus-Christ, à entrer dans notre célébration.Au cours de cette célébration nous essayerons de suivre un des fils conducteurs qui courent dans les textes proposés pour ce 29 ème dimanche. Pendant la préparation, nous avons eu envie de nous rendre à l’invitation de Paul : « Proclame la Parole à temps et à contre temps » Une Parole qui se traduise en actes. Nous rejoindrons aussi par la pensée l’équipe pastorale qui est partie travailler pour nous ce week-end. Nous penserons également aux enfants et aux parents de l’éveil à la foi qui partagent en ce moment la Parole au 1er étage.
Et maintenant, place au chant.

Monique Lassus

Un Rendez-vous avec l’Exode 17, 8-13

En ce dimanche, nous avons des textes qui sont des réels « rendez-vous » (Ex.17, 8-13 / 2Tm.3, 14-4,2 / Lc.18, 1-8). Des « Rendez-vous » qui nous convoquent à une réelle fidélité à la présence de Dieu, quand nous sommes aux prises avec l’adversité, en proie à la tentation. Et le chapitre 17 du livre d’Exode est l’un de ces « rendez-vous, une figure du combat spirituel, l’issue étant liée à la fidélité dans la prière. Deuxième livre du Pentateuque, l’exode est en effet le récit fondamental de l’intervention de Dieu dans la vie d’un peuple -Israël- pour les faire naître à la liberté et les rassembler en une nation sainte (Ex.19,4-6). Conscient de cela, même à travers de grandes crises où leur foi chancelle, les Hébreux (au travers de la figure de Moïse, Josué, Aaron et Hour) tiennent bon dans la persévérance, une dimension essentielle de la foi. Comme les mains de Moïse, il arrive que nos cœurs s’alourdissent et que notre foi chancelle, « il ne faut jamais baisser les bras », dit-on. C’est aussi vrai pour la prière chrétienne. Les mains levées de Moïse sont le symbole de toute la prière humaine. Elles disent la confiance, la certitude du croyant que son Dieu ne l’abandonne jamais.

Donatus

Elle n’a pas baissé les bras, cette veuve dont nous parle Jésus. Tout semblait perdu puisque le juge ne l’écoutait pas, mais elle ne s’est pas découragée, elle a réclamé justice à temps et à contre temps. Elle a dérangé le juge jusqu’à ce que, excédé, il exauce sa prière.
La prière est une parole de foi et une foi en actes. « Prie comme si tout dépendait de Dieu, mais agis comme si tout ne dépendait que de toi. » disent les jésuites. C’est bien là ce qu’a fait notre veuve. Et nous que demandons-nous, avec quelle foi, avec quelle énergie ?
Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? demande alors Jésus. Quand les hommes et les femmes d’aujourd’hui, qu’ils soient chrétiens ou non, font-ils une vraie prière, et quels actes cela les amène-t-il à poser ?
Est-ce quand des scouts prient avec leur aumônier pour la réussite du XV de France ?
Ou est-ce quand notre équipe pastorale se réunit en week-end pour réfléchir aux orientation de la communauté ?
Quand beaucoup de chrétiens dont les évêques de France prennent position contre le traitement infligé aux immigrés ?
Quand 138 responsables religieux musulmans du monde entier proposent aux chrétiens de toutes obédiences de se lancer dans un dialogue et une compétition dans l’amour ?
Ou bien encore quand, à quelques uns des passages entre les deux zônes, des femmes israëliennes se tiennent près des militaires pour les empêcher de malmener les palestiniens ?
Et l’on pourrait trouver d’autres gestes qui montrent que cette foi n’est pas morte. Alors, épaulons nous les uns les autres, comme Aaron et Hour soutenaient Moïse, pour continuer à la faire vivre sans nous décourager.
Persévérer, ne pas se décourager, c’est ce que dit Paul à Timothée. Il ne lui demande surement pas d’en rester à l’enseignement qu’il a reçu par fondamentalisme, mais pour en conserver le dynamisme initial. Dynamisme de foi qui nous fait accepter l’amour de Dieu et le partager avec les autres quels qu’ils soient.
Tout à l’heure, pour manifester l’accueil que nous voulons réserver à ce don d’amour de Dieu qu’est Jésus venu parmi nous, mort et ressuscité, nous lèverons les bras en chantant l’anamnèse.

Hubert Lassus

En guise de Méditation

C’est notre joie de te glorifier, Dieu très haut, toi dont le Fils intercède sans cesse pour nous. En signe de notre amour, Seigneur, nous avons déposé sur ton autel le pain et le vin ; nous voulons te servir en toute liberté d’esprit et en action de grâce du mystère que nous célébrons avec le Christ notre Seigneur.
C’est lui le nouveau Moïse qui étends ses bras pour nous. Lui qui nous fait retrouver des forces neuves dans cette communion aux réalités du ciel. Nous te rendons grâce parce que tu fais justice à ceux qui crient vers toi avec confiance, persévérance et d’un même cœur.
Ravi de l’immensité de ton amour, unis à Moïse, Paul, Timothée et à tous les saints, nous voulons proclamer notre confiance en te chantant d’une seule voix.

Seigneur notre Dieu, tu aimes et écoutes tout homme qui se tourne vers toi pour te dire son humanité. Non pas pour le plaisir de te « faire prier », mais parce tu sais que ce cœur à cœur avec toi est source transformatrice de toute vie. Sur les routes du monde, au-delà des modes et de nos doutes, fais de toute ton Eglise, de chaque chrétien, témoin et proclamateur de ta Parole, pour que la foi demeure vive sur la terre et qu’au cœur de chaque baptisé soit suscité le désir ardent de ne jamais baisser les bras devant tout engagement pour la vie.

La veuve de l’Evangile demande au juge non une faveur indue, mais le droit et la justice. Seigneur Jésus, tu nous exhortes à prendre modèle sur cette femme courageuse et tenace. Oui, Seigneur, nous pouvons être assurés que tu nous feras justice à nous aussi, si nous nous en remettons à ta bonté miséricordieuse et non à une divinité capricieuse ou arbitraire. Nous croyons que tu ne restes pas sourd à la supplication persévérante de tous ceux et celles qui crient vers toi. Nous te rendons grâce pour ceux qui, à travers leur combat et sacrifice, font se lever une nouvelle espérance au cœur des plus petits que produit notre société.

Nous sommes là pour te dire les visages de notre monde, avec ses contradictions de toutes sortes : visages de solitude, du partage, de souffrance, d’espérance. Visages d’hommes et de femmes qui sont en chemin de Réconciliation et du pardon, en chemin d’unité et de paix, à travers des mains tendues, des regards bienveillants, des écoutes attentives, des paroles audacieuses. Nos visages ainsi levés vers toi et convaincus de ta grâce, portent avec nous les soucis de nos vies, des angoisses peut-être pour nous-mêmes, pour nos proches, mais aussi tous nos défunts que nous confions à ta miséricorde, en communion avec Marie, les Apôtres et les Saints, avec tous les croyants qui lèvent les yeux vers toi, par Jésus le Christ notre Seigneur.
Donatus


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