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10 juin
« Donnez-leur vous mêmes à manger»
Bonjour. Nous sommes hezureux de nous retrouver ce matin
pour cette célébration et d'accueillir ceux qui sont de
passage.
Les textes de ce jour sont bien connus, récit de
l'institution chez Paul, multiplication des pains dans l'évangile
de Luc. Jésus parle, guérit, invite les disciples à
être inventifs, à partager
« Donnez-leur vous mêmes à manger»
et transforme cette foule d'individus venus des alentours un par un, en
un peuple, une communauté. Les dons sont partagés : le "peu
de choses" devient abondance.
Et pour nous qui sommes venus ce matin, comment le repas qui nous est
offert transforme-t-il notre vie, nos rencontres...
Voyageurs de l'espérance
nourris du pain multiplié
vivons debout dans la confiance
Christ est pour nous le vrai berger
Hélène
A propos des 1 C0 11,18-29 et Lc 9, 11-17.
Deux situations bien différentes à première vue mais
profondément semblables.
Une foule nombreuse affamée que les disciples veulent disperser
pour qu’elle trouve, chacun pour soi, de quoi se nourrir.
Une communauté fragmentée où, chacun pour soi, tente
de tirer son épingle du jeu, coiffant le tout par le repas du Seigneur
devenu un rite aux antipodes de ce qu’il signifie.
Un cadeau offert pour que chacun trouve son compte avec les autres. Un
don à partager. Voilà le mot clé : partage.
Le partage du don reçu qui fait d’une foule un corps dans
sa diversité et sa richesse, où de trois fois rien la surabondance
explose.
Le partage du don reçu qui crée communion et fait communauté.
Le partage du don reçu qui rend ridicule, grotesque et risible
la crispation, l’obsession pour mon pain, ma bouteille, mon moi.
Le partage du don reçu qui conduit au partage, qui conduit à
l’autre: donne-leur vous-même à manger.
Pain partagé®vie partagée. A inventer.
Méditons et réfléchissons : En quoi le partage eucharistique
me conduit/nous conduit à partager à mon tour ?
Question de partage en petit groupe :
En quoi le partage eucharistique
Me conduit à partager à mon tour ?
Méditation à la manière d’une
prière eucharistique.
Dieu et Père nous voulons te remercier, te rendre grâce
en ce jour où nous fêtons particulièrement le repas
du Seigneur. Oui, les textes qui nous ont été proclamés,
reçus et médités une et mille fois, font résonner
en nous les mots qui le décrivent et le définissent : la
partage et la communion.
Oui, nous te remercions tout d’abord car tu nous as appelés
à être une communauté, une église. Oui nous
sommes toujours tentés par le « chacun pour soi ».
Nous suivons notre propre chemin. Nous sommes comme des brebis errantes
cherchant sa propre nourriture. Nous sommes tentés par notre dernier
gourou, notre dernière trouvaille, notre recette miraculeuse, notre
réponse parfaite. Nous sommes autonomes et suffisants, n’ayant
besoin de personne, ne voulant recevoir des leçons de quiconque.
Et à la sortie, nous nous retrouvons dispersés et égarés,
dissipés et divisés, fourvoyés. Une vraie foule.
Et nos sociétés sont un conglomérat de calculs et
d’oppositions, et nos églises repères de luttes de
pouvoir souvent sanglantes et toujours sordides.
Mais ton appel à manger ensemble et à partager le don que
tu nous offres crée communion, fait corps, est germe de relation.
Comment donc ne pas te remercier pour ce qui nous permet de vivre, qui
nous fait vivre? Comment ne pas te remercier pour nous permettre de passer
d’une foule disparate et éclatée à une église,
une communauté en marche ? Comment ne pas te remercier pour ce
repas offert et partagé ? Comment ne pas te rendre grâce
pour Celui qui est la raison de la rencontre, de l’invitation, pour
Celui qui est la nourriture de ce repas, ton Fils Notre Seigneur Jésus
Christ ?
Oui, pour cet appel, pour cette invitation, pour ce repas, pour ton Fils
et par Lui nos te remercions et nous te chantons.
Oui, le partage est un beau mot.
Oui, il peut être même un bon slogan pour personnel politique
en campagne, pour discours religieux qui enflamme les foules. Or, ton
Fils, notre Seigneur Jesús en a parlé, souvent. Et il l’a
fait. Comme personne, comme jamais. Il en a fait l’axe et la raison
de sa vie, le message de son existence toute entière. Oui, sa vie
a été une vie pour les autres. Et il en est mort. Car sa
mort aussi a été une mort pour les autres. Partage. Et Tu
as transformé cette vie et cette mort pour les autres en vie pour
toujours et pour tous. De sorte que ton Esprit est appelé à
faire du repas du Seigneur source de vie. Qu’il fasse donc de ce
pain et de ce vin, nos humbles offrandes reçues de toi le Corps
et le Sang du Christ.
Voilà notre credo, voilà notre foi : nous proclamons la
mort de notre Seigneur et sa résurrection. Nous attendons qu’il
revienne.
Mais la messe n’est pas dite. Loin de là. Elle ne le sera
même pas après le chant final. Non. Commence alors le «
donnez-leur vous-même à manger… » Et là
nous avons besoin encore de ton Esprit car seulement s’il fait de
tous ceux qui partagent ce repas du Seigneur le Corps du Christ, seulement
alors nous pourrons donner à manger aux autres de ce repas reçu.
Que les Eglises sachent recevoir l’invitation et le don.
Que les Eglises soient le lieu où en apprenant à être
soi-même on apprenne de la sorte à partager.
Que les Eglises soient un lieu aux portes ouvertes, à la table
ouverte, signe de la liberté et de la joie reçues de toi.
Jésus Asurmendi
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