Prises de paroles

 

29 Avril -4ème dimanche de Pâques

« Et Dieu essuiera toute larme »

A propos de la liturgie de la Parole du dimanche 29 Avril 2007 :
Ac 13,14 et 44-52
Ap 7,9-17
Jn 10,27-30


Chamboulement. Basculement. Ne serait-ce que par les allées et venues, la bougeotte est reine dans le texte des Actes. Propositions qui deviennent provocations. Réactions qui deviennent complots, pièges, traques et embûches. Mais, qu’est-ce qui déclanche un tel remue-ménage ? L’annonce du bon pasteur, du vrai berger, de celui qui conduit les uns et les autres vers les eaux de la source de vie.
Et tout chancelle et tout bascule.
Face à une telle annonce Il y a de quoi être chamboulé quand la soif est si intense qu’on en meure.
Mais il y a de quoi chanceler autant quand on est pépère dans son coin et on découvre que l’on est à côté de ses pompes.
Il y a de quoi être bouleversé quand on vous dit que la Loi de Moïse ne sert plus et que le salut s’appelle le crucifié Jésus.
Il y a de quoi être renversé quand on vous affirme que le salut et pour tous les autres car vous, les destinataires premiers, vous n’en voulez pas.
Il y a de quoi être retourné quand il faut changer d’échelle, bouleverser les références, modifier les comportements et transformer les valeurs.
Il y a de quoi perdre la tête quand il faut virer de l’attendu à l’inattendu.
Tout cela crée de luttes et de bagarres, des conflits et des empoignades, des insultes et des exclusions.
Mais l’horizon est celui d’une communion harmonieuse, d’une entente amoureuse aux sources de la vie, là où Dieu essuie toutes nos larmes.

Médiation à la manière d’une prière eucharistique

Dieu et père nous voilà réunis dans ce premier jour de la semaine pour te rendre grâce, pour te remercier, te bénir, te louer. Et nous sommes en droit et en mesure de le faire une fois de plus. Oui, nous te remercions pour la promesse que tu nous fais : promesse d’une fête pleine et complète, réussie au-delà de nos rêves : une louange de communion, une fête de reconnaissance et de joie, une fête qui vient après le travail, après les épreuves et les souffrances. Et ce ne sont pas ni les unes ni les autres qui manquent. Pour cette fête promise nous te remercions.
Oui nous te remercions parce que nos yeux pleurent souvent et dans la fête que tu nous prépares tu essuieras toutes nos larmes. Et la joie ne sera pas feinte, et la communion ne sera pas artificielle, et la justice ne sera pas de façade.
Nous te remercions parce que cette promesse n’est pas un argument électoral creux qui n’engagerait que ceux qui le croient. Tu nous a donné les gages, les prémices, les arrhes de cette promesse : Jésus, ton Fils notre Seigneur. Notre Berger. Il goûte déjà cette promesse. Il a ouvert à très haut débit la source des eaux vives. Oui, il est notre Pasteur et il nous conduit à la vie.
Pour la promesse, pour la fête, pour notre Berger et par Lui nous te remercions et nous te chantons.

La grande épreuve, les grandes épreuves. Le Seigneur Jésus en a vu des épreuves tout au long de sa vie : des complots, des refus, des rejets, du mépris, des insultes. Il a traversé la grande épreuve de la torture et de la mort infâme. Il a été exécuté comme un vulgaire assassin. Et c’est celui-là que nous prenons comme sauveur, Oh Dieu ! Oui, car en traversant l’épreuve tu lui as donné de vaincre et il a reçu la clé des eaux de la source de vie.
Distribuées gratuitement à tous ceux qui en veulent, à tous ceux qui désirent vivre. Ton esprit est chargé de cette distribution, de ce don, de ce partage. Qu’il fasse de ce pain et de ce vin, offrande simple que nous te présentons, le Corps et le sang de notre Berger, Jésus, le Christ, ton Fils, celui qui donne sa vie pour que nous vivions.
Comment ne pas y penser, comment ne pas vouloir faire le mémorial de ton Fils, re-présenter sa vie, sa mort et sa résurrection, comment ne pas l’attendre, pressés que nous sommes de participer à la fête que tu nous as préparée ! Oui nous proclamons sa mort et sa résurrection et nous l’attendons.
D’Antioche à Ikonium, de Paris à Gennevilliers, du boulot à l’immeuble, de l’école au syndicat ou au partie politique. De notre communauté de croyants à d’autres lieux, à un ailleurs toujours inattendu. Oui, le mémorial de Jésus le ressuscité que nous célébrons nous pousse à être témoins honnêtes de ce Pasteur qui nous conduit aux eaux de la source de vie. Oui, que nous et tous ceux qui boivent à cette source de vie, que tous ceux qui partagent le repas de ce Seigneur, de ce Berger deviennent son Corps, le Corps du Christ, la véritable Eglise.
Pour les morts et pour les vivants nous te prions.

Jésus Asurmendi