Prises de paroles

 

Célébration du Dimanche 25 février 2007

« Ce n'est pas seulement de pain que l'homme doit vivre»

Deutéronome (26/4-10) : Promesse d'un monde d'abondance.
Evangile selon St Luc (4/1-13) : Un détournement de la promesse.
Lettre de Paul aux Romains (10/8-13) : en forme de profession de foi.

 

Bonjour à tous, en ce premier Dimanche de Carême.

Carême : abréviation du quarantième en latin.

40 : nombre symbolique de la Bible pour désigner un temps d'attente préparant la rencontre avec Dieu.

Tout aussi symbolique le désert haut lieu du paysage biblique : une bande d'esclaves fuyant l'oppression s'y perdra pendant 40 ans avant d'y devenir un peuple.
Jésus poussé par l'Esprit Saint y sera soumis à la tentation, il y jeûnera pendant 40 jours.

Et nous dans notre quotidien tumultueux où est notre désert ? Dans notre société d'hyper consommation comment concevoir un jeûne ? Que faire de ces 40 jours qui nous séparent de l'événement fondateur de notre croyance, la résurrection du Christ ?

Changer de rythme, se ménager des plages de silence, de réflexion, de prière. Faire de cette marche vers Pâques un moment privilégié à la recherche du sens de notre quotidien, de notre relation à l'autre.

Préparer tout simplement une nouvelle rencontre avec Dieu.

Claire Baudin


Luc (4, 1-13)

Ce qui m'intéresse dans ce texte, c'est de savoir que le Christ lui-même a été tenté. Tenté à plusieurs reprises par le démon, il était dans sa condition d'homme.

Nous sommes aujourd'hui tellement tentés ou sollicités de toutes part dans notre Société, que nous ne savons même plus vers quoi nous tourner.
Nous vivons au milieu de biens dont on nous dit qu'ils sont indispensables et pourtant nous savons aussi que ces biens échappent à la plus grande partie de l'humanité qui travaille pourtant à les produire.
Nous vivons dans la richesse et en même temps, malgré la présence des médias, dans un désert relationnel angoissant.
Quel sens donner au mot "jeûne" pour nous aujourd'hui, en ce premier dimanche de Carême ?

Le Christ, nous dit Luc, se retire au désert.
Aller au désert, c'est prendre ses distances pour se retrouver en solitude avec soi-même à l'écart de la communauté. Les moines, les religieux, les grands mystiques connaissent l'importance de ces temps de silence et d'intériorité.
Pour ce qui est de jeûner, j'aimerais que l'on puisse en parler autrement qu'en termes de privation en vue d'une intercession, sortir du dolorisme, de la demande, du "souffrir" pour plaire à Dieu.

Nous nous posons aujourd'hui, comme les hommes de tous les temps, des questions sur nous-mêmes, nos proches, notre famille, notre société. Les interrogations deviennent plus larges et plus graves avec le développement de l'information, et des transports des biens et des personnes, de ce que l'on nomme d'un mot la "mondialisation".

Se mettre en Carême, c'est peut être tout simplement et modestement essayer de s'arrêter un peu pour se poser les vraies questions : où sont mes richesses ? les vraies ? quel est pour moi l'essentiel ?
Qu'est-ce que je fais de ce qui m'a été donné ?

Pour terminer, je voudrais nous laisser sur une proposition de Pierre RHABI citée lundi lors de la préparation par l'un d'entre nous : "vivons dans une austérité heureuse" !

Denis Caillet

Préface :

Dieu Notre Père
Tu dois te dire: comme c'est curieux une vie humaine
La vie irrémédiable jusqu'à son terme
Mais qui arrête sa fuite et devient éternelle dès qu'apparaît l'amour.

Tu n'essaies pas de t'expliquer par des discours
Tes mots d'explication c'est ton Fils
Tu as choisi pour parler
Pour nous parler
Un araméen vagabond
Avec cet accent d'émigré qui fait rire
Qui agace même quand on comprend ce qu'il dit
Ce qu'il dit vient de loin
Avec cet accent d'émigré
Vient de haut
Et va loin en nous

Un vagabond araméen insouciant
Il s'endort dans la barque en pleine tempête
Il marche sur la mer à contre-vent
Il fait à manger pour mille avec un petit pain
Et le soir il part tout seul dans la nuit pour te parler

Quand il n'a plus de pain
Il se souvient que l'homme ne vit pas que de pain
Il donne sa parole
Quand il n'est plus là pour nous parler
Il donne Sa chair à manger
Et il se donne
Élevé bien haut sur l'arbre mort
Il donne encore le sang et l'eau qui font notre vie

Mais tu ne l'as pas toléré mort
Le sang et l'eau qui font notre vie
Il nous le donne encore

C'est pourquoi avec les saints de la terre et du ciel
Nous proclamons ta gloire

Jacques Merienne