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CPHB Célébration
du Dimanche 03 décembre 2006
« relevez-vous et redressez la tête »
« Savez-vous en quel moment nous sommes ? Et qu’il est l’heure
de vous réveiller, de sortir du sommeil ? car à présent
le salut est proche… » . Voici le temps de la vigilance dans
l’amour, et celui de la prière, humble et joyeuse.
Bonjour et bienvenue à vous tous qui vous êtes arrêtés
et qui êtes entrés dans cette église.
Que vous soyez de passage ou fidèles de cette communauté,
soyez accueillis.
Une nouvelle année liturgique s’ouvre aujourd’hui avec
ce temps de l’Avent.
L’Avent nous rappelle tout d’abord, et avec Jérémie,
l’accomplissement de la promesse de bonheur faite par le Seigneur…
Et cette promesse c’est que tout homme est appelé à
voir le salut de Dieu…
…l’Avent, temps du Dieu qui sauve, et le salut s’incarne
avec la naissance de Jésus à Noël, venue de Dieu parmi
nous.
Ainsi l’Avent est un temps de préparation intérieure
et d’attente de cette promesse…
Mais non pas une attente passive, au contraire un temps de veille active,
un temps de vigilance et de responsabilité pour transformer et
faire advenir…
… l’Avent, un temps de rupture aussi pour re-partir, reprendre
la route, se remettre en marche, …un temps d’éveil
où
- au cœur même d’un monde bouleversé (tourmenté),
de nations affolées, d’hommes apeurés,-
Nous nous entendons dire (dans l’évangile de Luc)
« Redressez-vous et relevez la tête »
Ayez l’Espérance chevillée au corps
« Restez éveillés et priez en tout temps »
Bernadette Capit-Lavoipierre
Lecture du livre de Jérémie: chapitre 33 (v14-16)
« J’accomplirai la promesse de bonheur, je ferai naître
un germe de justice»
Lecture de Paul, 1 Thessaloniciens chapitre 3
« Que le Seigneur vous donne entre vous et pour tous les hommes
un amour de plus en plus intense et débordant »
En 49, Paul a passé 3 sabbats, autour de 3 semaines, à
Thessalonique. Une communauté naît. Elle est vivante et elle
continue à être vivante, malgré des arrestations et
le départ précipité de Paul.
Paul écrit en 50 à ses membres, et c'est sa plus ancienne
lettre connue, une lettre toute remplie d'affection où il dit et
redit son désir de les revoir, de voir leurs visages.
Dans ce passage (pris dans sa lettre), au ton moins personnel, qui reste
actuel pour nous, se trouve le mot amour, mot piégé pour
nos oreilles et notre imaginaire.
J'ai regardé le texte grec : il s'agit d'agapé que le vieux
Bailly traduit par affection, amour fraternel et cela me convient bien.
Pourtant le mot amour, si galvaudé, a pris un sens fort, nouveau
pour moi ces dernières années, tout simplement parce que
je le retrouve sous la plume ou dans la bouche de tous ceux qui accompagnent
sur le terrain les enfants dits de la rue, ces enfants qui, sans contact
avec les adultes, vivent, ou plutôt survivent s'ils ne meurent pas,
dans l'enfer de la rue.
"Aimer et agir" dit Athanase du Burundi
"Un toit, un bol de riz et beaucoup d'amour " dit Pierre de
Madagascar
et Dominique des Philippines "Dans notre quotidien avec ces enfants,
nous rencontrons la souffrance, la violence, mais surtout beaucoup de
vérité et d'amour. Par cet amour, nous les aidons à
s'aimer, à leur faire découvrir combien ils sont uniques,
porteurs d'espérance. L'essentiel est que chacun de ces enfants
puisse entendre un jour : tu es important à mes yeux et je t'aime".
Et l'enfant se relève, se débrouille avec son passé,
souvent horrible, c'est ce qu'on appelle la résilience ; il perd
ce visage de petit adulte, retrouve le sourire, l'oeil vif. Il est parti,
il ira le plus loin possible.
"C'est comme si se créait une vie nouvelle" dit Etienne
de Guinée
En lisant ce passage de Paul, je me suis dit que, comme pour les enfants
de la rue, c'est l'amour qui avait suscité cette communauté
de Thessalonique, cet amour si évident qui habitait Paul, amour
pour Jésus le Seigneur, pour Dieu son Père et pour tous
les hommes rencontrés dans les synagogues et ailleurs.
C'est ainsi que ces gens si divers, juifs, païens, hommes, femmes,
riches, pauvres, avaient accueilli la parole de Dieu, comme dit Paul,
avaient formé une ecclesia qui était restée vivante
dans les difficultés.
Où est cet amour si accompli qui donne vie?
Il est déjà là, dans un regard échangé,
dans une écoute, dans l'attente...
Anne Marie Couprie
Lecture de l’Évangile de Luc: chapitre 21 (v. 25-36)
Restez éveillés et priez en tout temps pour paraître
debout devant le Fils de l’homme.
Temps de méditation en silence : « relevez-vous, redressez
la tête ». Par cécité, lassitude, habitude,
ne laissons-nous pas passer trop de choses autour de nous : demandes,
souffrances, silences, attentes, qui mériteraient un sourire, une
parole, une main tendue qui manifestent que s’accomplit maintenant
la « promesse de bonheur » qui nous anime ?
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