Charte du CPHB
 

 

En 1979, le Cardinal Marty a confié au CPHB une mission d’accueil et de présence d’église dans un monde en changement et dans un lieu en pleine mutation qu’était et qu’est le quartier Halles Beaubourg .

En 1987, la communauté du CPHB adopte après un temps d’expérimentation un texte d’orientation, une " Charte " définissant les principes pour signifier une présence d’église :

Le CPHB s’attache à développer

  • la vie de foi et d’annonce de l’évangile en tenant compte des réalités et du langage de notre temps
  • l’attention à la vie, aux crises et aux espoirs des hommes et des femmes qui passent dans le quartier
  • le souci des solidarités et la participation à la défense des droits de l’homme

1 - UNE EGLISE AUX PORTES OUVERTES

1.1 - Nous voudrions que ceux qui passent à St-Merri y rencontrent le visage ouvert et accueillant d’une église qui ne se suffit pas à elle-même.

La rencontre de nombreux défavorisés nous rappelle l’urgence et la priorité du service des pauvres.

Nous voudrions leur offrir un lieu où ils soient écoutés.

Nous voulons développer des liens avec les marginaux du quartier et mieux collaborer avec les organismes sociaux concernés.

Passent ici beaucoup de personnes souffrant de solitude, posant des problèmes psychologiques, malades de troubles psychiatrique. Pour elles, nous voudrions trouver de nouvelles formes d’accueil.

Face à la situation économique actuelle, nous avons à mobiliser nos ressources de relations, d’intelligence et d’argent pour chercher de nouveaux types de services et de solidarités, de nouveaux rapports personnels et collectifs avec le travail et l’argent, et même de nouveaux modes de vie.

1.2 - Les passants qui n’ont pas habituellement de contact avec l’Eglise ont souvent quelque chose à lui dire ! Nous souhaitons multiplier les occasions d’échange avec eux.

Beaucoup de visiteurs s’intéressent à l’architecture et à ce qu’elle signifie.

Nous voulons inventer des formes nouvelles de présentation de notre église et de son message.

1.3 - Certains d’entre nous sont plus engagés, sous des formes diverses, à ces services d’accueil : Ils ont aussi vocation à nous éveiller tous.

Ceux qui viennent à St-Merri pour y rencontrer l’Eglise devraient trouver en chacun de nous des membres d’une communauté. La chaleur des convictions personnelles et de la relation à Jésus n’ont de sens qu’en référence à une réflexion et à une pratique collectives.

2 - UNE COMMUNAUTE VIVANTE

2.1 - Nous célébrons l’Eucharistie, chaque dimanche ; nous nous efforçons d’entendre et de méditer la Parole de Dieu, de prier et de chanter ensemble ; nous souhaitons rester un lieu de recherche liturgique, mais nous voulons veiller à ne pas être seulement cela.

Nous aimons y entendre régulièrement un écho des activités des groupes d’accueil ou du service des droits de l’homme.

Nous voulons mieux exprimer dans nos célébrations ce que nous vivons au Centre pastoral, et surtout ce que nous vivons, les uns et les autres, là où nous nous trouvons dans la semaine.

Nous nous réjouissons qu’y soit reconnue la place des enfants.

2.2 - Nous sommes heureux de nous retrouver mais nous voulons rester ouverts aux nouveaux venus : qu’ils se sentent discrètement et chaleureusement accueillis, mais non pressés à s’engager.

Notre communauté est aussi un lieu de formation et de passage. Il nous paraît normal et enrichissant que des arrivées et des départs aient lieu, chaque année.

Nous veillons à garder des contacts réguliers avec d’autres communautés d’Eglise.

Nous voulons être un lieu d’insertion dans l’Eglise, un lieu d’échanges et de services, un lieu de recherche et d’expression de la foi, dans le respect des autres, de leurs engagements et de leur parole. Ceci implique une grande diversité dans les formes de présence et de participation.

2.3 - La proximité du Centre Pompidou nous invite à développer notre attention au monde contemporain et à la culture.

C’est là une des tâches principales de l’accueil musical de chaque week-end.

3 - DROITS DE L’HOMME

3.1 - Nous pensons qu’il est impossible d’être chrétien et de ne pas défendre la justice entre les hommes, de ne pas prendre parti pour ceux dont les droits fondamentaux sont bafoués. Une action individuelle est importante mais insuffisante.

Nous voulons que notre assemblée devienne :

- Un lieu de collecte et de diffusion de l’information sur la violation des droits de l’homme en France et dans le monde.

- Un lieu où chacun puisse exprimer son indignation, puisse lancer des cris d’alarme à la conscience, puisse se faire le porte-parole des sans-voix.

- Un lieu où des actions de solidarité puissent être engagées, en particulier avec les chômeurs et les exclus de notre société.

- Un lieu où soit attestée notre coopération de chrétiens à la défense de la justice.

3.2 - le groupe « droits de l’homme » du Centre Pastoral existe ; nous voulons l’aider à se développer.

Nous lui demandons de nous aider à réfléchir, à la lumière de l’Evangile, sur le sens de ces engagements.

Nous attendons de lui, que, de plus en plus :

- Il informe la communauté sur la violation des droits de l’homme dans le monde : l’événement doit être annoncé sans retard et avec discernement.

- Il offre un lieu d’échanges à ceux de la communauté qui sont engagés au service des droits de l’homme dans d’autres structures, confessionnelles ou non.

- Il développe des liens avec les communautés chrétiennes qui luttent dans ce sens.

4 - LAICS RESPONSABLES.

4.1 - Dix ans d’expérience nous ont confirmé qu’il est fructueux et indispensable de travailler prêtres et laïcs ensemble au niveau d’une responsabilité pastorale. La vie de toute une communauté chrétienne en est profondément marquée.

Nous voudrions que la communauté nous stimule tous à être responsable de l’annonce de l’évangile, par notre façon de vivre, là où nous sommes habituellement.

A partir de la richesse et de la diversité de nos expériences et de notre culture d’hommes et de femmes du XXème siècle, nous voulons creuser une recherche plus poussée de la formulation de notre foi, enracinée dans la Bible et la tradition de l’Eglise. C’est là une forme importante de notre responsabilité de laïcs.

Dans le cadre des ateliers, dans celui des liturgies dont la préparation a une grande importance, il nous paraît essentiel qu’une parole personnelle et libre puisse être prononcée ; que tous gardent le souci de l’authenticité, de la modernité ; qu’ils apportent des échos du monde où ils sont insérés.

4.2 - Nous estimons indispensable que quelques uns d’entre nous, pour un temps donné, dans la co-responsabilité avec des prêtres nommés par l’évêque, consacrent une part de leurs activités et de leurs talents à des responsabilités pastorales, jadis exclusivement exercées par des clercs.

Nous trouvons important et signifiant que leur désignation soit faite par un mode électoral, les candidats étant préalablement proposés par la communauté. Nous souhaitons que cette responsabilité soit reconnue par l’évêque.

4.3 - Nous voudrions que beaucoup d’entre nous continuent à s’engager comme responsables, à tous les niveaux, des services et des tâches de la communauté.

Nous souhaitons que, dans la vie de toutes les communautés chrétiennes, des laïcs vraiment responsables prennent de plus en plus de place.

Nous suggérons une rencontre diocésaine entre laïcs ayant des responsabilités au niveau d’équipes pastorales, pour confrontation des expériences et des projets.