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CPHB - Assemblée de sortie- 18 juin 2005
Projet Nuit blanche à Saint-Merry
MOTIVATIONS
- L'équipe Beaubourg a réagi à la situation de Saint
Merry dans un quartier envahi par la foule lors de la " Nuit Blanche
" (nuit du samedi 1er au dimanche 2 octobre 2005) en pensant s'associer
à cette manifestation par l'ouverture de l'église tout au
long de la nuit et par l'organisation d'un accueil de qualité.
- Cette année est également le trentième anniversaire
de la Communauté chrétienne Centre Pastoral des Halles Beaubourg
qui l'anime, avec dans son projet un lien étroit avec l'art contemporain
(musique et arts plastiques).
- A notre proposition la Ville de Paris a réagi favorablement,
sans prendre part au projet ni financièrement, ni logistiquement,
elle désire nous inscrire dans le parcours qu'elle publie (Les
Nuits Blanches sont à l'origine un parcours traversant plusieurs
arrondissements, au long duquel on découvre des lieux investis
par des artistes).
Contraintes et choix
- Lors des années précédentes la circulation piétonne
dans les rues adjacentes étant intense, le choix est fait d'une
installation permettant une déambulation, au besoin canalisée,
mais conservant un caractère spontané et laissant libres
les différentes entrées.o
- Un accompagnement musical est nécessaire, mais ne doit pas faire
doublon avec une " Fête de la Musique ". Notre désir
de faire avancer la question du Grand Orgue oriente vers une " nuit
de l'orgue " à proposer à nos organistes. La Nuit Blanche
est une déambulation, et l'orgue est l'instrument privilégié
des processions.
DESCRIPTIF DU PROJET (voir maquette et plan affichés)
- Le principe des Nuits Blanches (défini dès l'origine par
la Ville de Paris) est de proposer à un artiste plasticien (au
sens large, cela peut être un peintre ou un cinéaste) d'habiter
un lieu public avec une seule uvre pour une seule nuit, située
sur un parcours menant de lieux en lieux. Il ne s'agit donc pas d'une
exposition, mais d'un rêve éphémère qui envahit
un lieu. L'uvre doit être originale (conçue pour ce
lieu) et accessible d'emblée à un large public (le "
public " des Nuits Blanches est majoritairement jeune et populaire).
" CHAISES ", par Hugo BONAMIN
- Est érigé un mur de chaises (celles de l'église)
qui se métamorphose progressivement en une toile peinte de grande
dimension (5x20m), dont la matière est translucide, représentant
des hommes pris dans des actions quotidiennes (par exemple : marcher,
courir, porter, et bien sûr s'asseoir !).
- Disposé en L dans la nef, il pourra atteindre quarante mètre
linéaire sur environ cinq mètres de haut.
- En complément du parcours de déambulation proposé,
dans les chapelles rayonnantes du chur, des toiles en déclinaisons
de celles du mur joueront comme un contrepoint (il s'agit de provoquer
la déambulation dans l'église, et non le stationnement devant
l'installation).
Thème et éléments signifiants
- L'installation utilise les chaises comme objet trace du corps humain
(une chaise ne peut servir qu'à un humain) et comme représentation
du groupe humain (l'accumulation des chaises évoque l'assemblée
même en semaine quand il n'y a personne).
- Au fil des siècles, l'édifice église, vide au départ,
s'est rempli de chaises accompagnant au fil des siècles, l'édifice
église, vide au départ, s'est rempli de chaises accompagnant
l'évolution de la culture religieuse : on est ainsi passé
de la procession (déambulation canalisée) rythmée
par le chant, à l'écoute attentive (assise) du texte. Tout
en restant " rituelle " la liturgie " fête "
devient liturgie " spectacle ".
- L'installation propose le cheminement inverse : retrouver le corps,
non dans sa matérialité statique, mais dans sa dynamique.
- La transparence de l'ensemble aidera la lumière à prendre
la place de la matière pour nous rappeler la nature spirituelle
de l'homme.
Artiste plasticien : Hugo Bonamin
- Le choix a été fait de présenter un artiste jeune
(né en 1979) travaillant essentiellement en Argentine.
- On peut mieux le connaître en consultant le site : www.bonamin.com
Sa présentation de l'installation :" Les chaises " sont
d'abord une installation dans l'espace. En libérant six cent chaises
du sol, l'on rend trois cent mètres carrés à l'église.
Et l'on incite à parcourir et repenser ce nouvel espace, c'est-à-dire
à découvrir Saint-Merry autrement. Une église est
presque toujours un espace surchargé, il fallait donc exploiter
l'existant, le transformer sans en rajouter. En plaçant des chaises
de l'église sur des plans verticaux, avec des inclinaisons différentes
créant une palette de teintes comme dans un tableau impressionniste,
on fait apparaître une figuration, une silhouette, un visage
Plus
loin, ces chaises- objets côtoient des chaises dessinées
au fusain sur des toiles de coton cru. Les chaises- objets laissent apparaître
un morceau de leur structure qui s'inscrit dans la première toile,
puis sont de moins en moins présentes dans les suivantes au profit
d'une figuration dans la fiction, qui s'achève avec l'apparition
d'un humanoïde asseyant l'enfance. Ainsi, le désordre de la
disposition des chaises - objets réels ou dessinées - sur
les toiles, vient en opposition avec la structure autoportante et formidablement
ordonnée (un peu à la manière de la hiérarchie
sociale) des chaises empilées sur les plans verticaux. Comme les
chaisières d'autrefois structuraient l'espace en fonction des offices,
le " chaisier " d'un jour détourne l'objet pour retrouver
'espace. "
Logistique
Elle est prise en charge financièrement par le CPHB (l'entrée
dans l'église est bien sûr libre, le budget devrait pouvoir
être assuré sans trop de difficultés, sinon l'Equipe
Pastorale, vu l'enjeu pour St Merry, pourrait étudier un appel
à souscription, la Ville de Paris ne contribuant pas financière
à la réalisation même de l'installation). La réalisation
technique est assurée par l'artiste et par des professionnels du
spectacle (régie et éclairage) et de l'échafaudage.
UN ACCUEIL INHABITUEL
Tout laisse à penser, si la Nuit Blanche à Saint Merry fonctionne
comme dans les autres lieux les années précédents,
qu'un grand nombre de personnes déambulera dans l'église
tout au long de la nuit (l'année dernière le Temple des
Billettes était encore presque plein à 4 heures du matin
!). D'autant plus que Saint Merry sera signalé sur le" parcours
officiel " édité par la Ville de Paris. L'accueil est
donc à concevoir entièrement. On peut envisager de la simple
équipe de sécurité qui veille à ce que tout
se passe bien, jusqu'à une équipe disponible pour répondre
aux questions, parler, proposer une pause-café (la " chapelle
des expositions " pourrait être aménagée en lieu
de pause, avec chaises -!!!!- et petites tables). Dans ce cas, il faut
prévoir une vingtaine de personnes jusqu'à 1 heure du matin,
une dizaine ensuite jusqu'à 7 heures . Pour exceptionnel qu'il
soit, on voit bien que cet accueil se situe dans le droit fil de ce que
nous pratiquons à Saint Merry toute l'année : être
là simplement, dans la gratuité et la disponibilité,
pour que ceux qui passent sentent un peu " chez eux " le temps
de leur passage. Il s'agit s'insérer, sans à priori, notre
conception d'une" église habitée " dans une manifestation
parisienne qui recueille un large succès populaire.
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