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Chansons
Politique sécuritaire, en France ; tour de vis sur l’immigration
et empreintes digitales pour les enfants de gitans en Italie : entorses
aux droits de l’homme au cœur de l’Europe.
Certes, il y a très peu de points en commun entre la droite bling
bling à la française et le populisme médiatique berlusconien.
Certes, le style n’est pas le même. Il y a plus de retenue
de ce côté-ci des Alpes, malgré les « casse-toi
! » et autres dérapages. Mais si la musique n’est pas
la même, quelqu’un me dit que les chansons pourraient se ressembler
drôlement.
Sans le folklore de pacotille des ligues du Nord, sans le panthéon
imaginaire d’une droite italienne qui découvre ses prétendues
racines celtes, la politique du trio Sarko-Dati-Hortefeux va dans le même
sens : celui d’une sécurité abstraite et aveugle,
qui pour s’affirmer a besoin de boucs émissaires (ici, les
immigrés ou les enfants délinquants ; là-bas, les
gitans).
Ces petits glissements vers l’horreur ont provoqué jusqu’à
présent très peu de réactions.
Et les Églises, distraites par les tenues vestimentaires de leurs
hiérarques ou les querelles de latin, ont du mal à faire
entendre leur voix. Le veulent-elles, d'ailleurs ? Pas sûr.
« Dieu n’est pas conservateur ! », disait le cardinal
Marty. Mais c’était il y a quarante ans, à l’époque
honnie de mai 68. Depuis, on pourrait craindre qu’Il le soit devenu.
Pietro Pisarra
Chaque semaine vous trouverez ici un BILLET pour exprimer quelques
unes de nos « Paroles rentrées », de nos interrogations,
de nos mouvements d’humeur.
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