Prises de paroles

Dimanche 16 septembre 2007

« REJOUISSEZ-VOUS AVEC MOI »

Quoi de plus beau qu'un Dieu qui pardonne
sans que vous le méritiez,
sans que vous le demandiez...
Avant d'avoir rencontré le Christ, Paul ne savait que "blasphémer, persécuter, insulter". "Mais le Christ m'a pardonné", se réjouit Paul. N'avons nous pas nous même un jour tourné le dos au Christ ? et pourtant la foi et l'amour du Christ nous a rattrapé en courant sur notre chemin. Chaque jour de notre vie est un jour à porter,
on se bat sans arrêt dans le tourbillon du quotidien,
on fait des mauvais pas , des mauvaises actions,
parce qu'avant tout on est homme.
Et pourtant la miséricorde de Dieu est là,
toujours
et c'est parce que je sais que tu es là , parmi nous ,
que le pardon , tu nous le donnes sans retenue, sans questionnement, c'est parce que je le sais au plus profond de moi même, que ma vie est un MERCI à l'infini, à l'image de Paul, plein de reconnaissance, MERCI de ton pardon
qui nous donne la force de continuer ,
la force d'aimer toujours et encore ,
la force de le dire.
Amen.

Barbara Dao

La Sœur Marie-Pierre Faure donne la dominante des textes de ce jour :

Point de prodigue sans pardon qui le cherche,
Nul n’est trop loin pour Dieu.
Viennent les larmes où le fils renaît,
Joie du retour au Père.

Point de blessure que sa main ne guérisse,
Rien n’est perdu pour Dieu.
Viennent la grâce où la vie reprend,
Flamme jaillie des cendres.

Point de ténèbres sans espoir de lumière,
Rien n’est fini pour Dieu.
Viennent l’aurore où l’amour surgit,
Chant d’un matin de Pâques

Je vous partage ce poème parce que, ici précisément, nous sommes en face d’une autre perception du pardon, de la grâce du pardon. Autant le considérer dans toute sa dynamique : le chant du matin qui éclaire nos nuits sans espoir, la joie du retour au Père du prodigue désespéré. Abandonner un troupeau entier dans le désert, lieu de tous les dangers, pour partir à la recherche d’une seule brebis égarée, défie complètement notre logique. La femme mettant sa maison sens dessus dessous en quête de sa monnaie égarée, cherche jusqu’à ce qu’elle retrouve. Rien ne peut décourager leur volonté de retrouver à tout prix ce qui leur est si cher. Mais, le principal reste la joie de sauver celui qui se perd, de chercher celui qui s’égare et de se réjouir de celui qui revient. Cela accentue le prix que Dieu attache au salut de chaque être humain.
L’exemple de Paul est très marquant dans l’itinéraire de la foi chrétienne. Sa lettre à Timothée est une véritable célébration pénitentiaire. Tout y est : l’aveu, le repentir, la proclamation de l’amour et du pardon de Dieu et enfin le départ en mission pour annoncer à la face du monde la miséricorde de Dieu. Peu importe ce que nous sommes, quel que soit notre passé et nos penchants mauvais, ayons la conviction le pardon est toujours donné et il est toujours à recevoir. Car à chaque instant de notre vie, Dieu nous fait confiance. Alors, réjouissons-nous de découvrir un visage de Dieu réconciliateur que nous livre cette page d’évangile, un visage de Dieu rayonnant du bonheur de retrouver et d’accueillir ce qui est perdu. Visage de Dieu étonnant qui rompt avec celui du juge impitoyable dont nous l’avons souvent affublé. « Réjouissez-vous avec moi » Partageons, nous aussi, la joie de Dieu qui nous cherche, nous trouve sur nos chemins de Damas et nous ramène ! « Il nous faut se réjouir et festoyer » pour tout homme et toute femme qui pose des actes réconciliateurs pour notre monde (familles éclatées, tensions entre peuples, guerres) parce que, convaincu à la suite de Maurice Zundel, que Dieu n’est point homme, mais « communion, respiration d’amour, dépouillement,…pauvreté indépassable», nous invitant ainsi à partager la joie de sa vie. Car celui qui se reconnaît sauvé devient un témoignage véridique pour le reste du monde. Que cette parole de la grâce et de la gratuité du pardon traverse chacun de nous, pour qu’au-delà de notre humanité, parfois faible et hésitante, nous laissions jaillir la joie du pardon.

Donatus

Rendons grâce à Dieu

Oui Seigneur, nous voulons te rendre grâce par ton Fils Jésus-Christ notre Seigneur. Par lui, signe de ton amour pour l’humanité toute entière, tu nous rassembles et nous révèle ta bonté.
Il a donné sa vie pour nous et nous redit que tu veux faire miséricorde à tous, que tu veux unir dans la même communion le prodigue et le fils aîné. Oui, Seigneur, tu nous as réconciliés avec toi, et nous voulons t’offrir le sacrifice de louange et de paix. Toi qui nous délies de nos péchés, guide toi-même nos cœurs incertains.
En proclamant Seigneur que ta Parole nous réveille, nous donne la force de témoigner avec ardeur la gratuité de ton pardon, nous voulons redire notre action de grâce en Église, et proclamer ta miséricorde avec les anges et tous les saints .

Dieu d’amour et de miséricorde, en faisant mémoire de la mort et la résurrection de ton Fils, que la grâce de la communion à son corps et en son sang saisisse nos esprits et nos corps, afin sa gratuité débordante, et non pas notre sentiment, rejaillisse toujours au plus profond de nous. Alors, l’Eglise toute entière, le Pape Benoit XVI, notre évêque André, l’ensemble de ton peuple, vivra dans l’amour des uns des autres, et en témoignant de ta tendresse sans cesse renouvelée et de ton pardon toujours offert dans tous nos engagements quels qu’ils soient.

Seigneur notre Dieu, nous te louons et nous te bénissons. Débordant d’amour, tu viens à notre rencontre pour nous accueillir avec nos limites et faiblesses. Tu nous as envoyé Jésus, ton fils, l’ami des pauvres et des pécheurs. Il part à la recherche de la brebis égarée et, quand il l’a retrouvée, il nous dit « réjouissez-vous avec moi, car il y a de la joie au ciel pour un seul pécheur qui se convertit bien plus que 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. C’est toi, Seigneur, qui attends inlassablement le retour de l’homme pécheur et repentant. Que la douce lumière de ton visage nous éclaire et que ton cœur de Père change le nôtre ! Telle est notre intercession à l’exemple de Moïse qui, pour obtenir le pardon d’Israël, n’hésitait pas à intercéder auprès de Toi.

Seigneur, tu nous appelles à aller au bout de nous-même au-delà de toute frontière et tu nous fais connaître la joie de pardonner. Sur nous tous ici rassemblés en ton nom, sur tous ceux qui se dévouent corps et âme pour la civilisation de l’amour, dans la lutte pour la paix, dans leur engagement pour la reconnaissance de ta présence aux travers des visages des nos frères et sœurs, oui pour tous ces témoins de ta générosité débordante, nous implorons ta bonté vivifiante et confions à ta miséricorde tous les défunts de nos familles paroissiales, ecclésiales, les victimes de nos guerres actuelles. A l’instar de la Vierge Marie, des Apôtres et des Saints, ouvre-nous Seigneur à l’écoute de ta grâce pour cheminer dans la confiance et la joie de savoir que nul n’est loin de toi, que rien n’est perdu pour toi, que rien n’est fini pour toi. Oui, seigneur, donne-nous de vivre de la gratuité de ton Amour qui nous invite à la Plénitude de la Vie.

Donatus